Je suis en route pour le café, mes cours venant enfin de se terminer. Même si je suis fatigué, il faut quand même que je dessine. Mais j’espère que cette fois-ci, le fameux Andy sera là pour que je puisse le dessiner ou au moins m’en servir comme source d’inspiration.
C’est quand même fou que je n’arrive plus à trouver de l’inspiration… Mais vu que c’est lui qui m’a aidé pour mes derniers dessins, peut être qu’il m’aidera encore cette fois-ci. Je ne peux qu’espérer.
Au bout d’une petite dizaine de minutes de marche, je finis par arriver dans mon lieu préféré. Je vais directement m’installer à une table de libre, comme d’habitude, et commence à sortir mes affaires de dessin.
- Aah, s’écrie Andy en accourant vers moi, mon client préféré ! Qu’est-ce que je vous sers aujourd’hui ?
- Je vais prendre un café et un pain au chocolat. J’ai un peu faim, aujourd’hui.
- Je vous apporte tout ça, me dit-il en me faisant un clin d’œil.
Il s’éloigne de moi en souriant toujours autant, et je sens moi aussi mes lèvres remonter doucement. Andy a un sourire contagieux. Il a l’air d’être toujours heureux. C’est quelqu’un d’agréable à regarder.
Ses cheveux lui retombent toujours un peu sur le front, mais il a l’air de s’en ficher. D’ailleurs, ses cheveux s’assortissent bien avec ses vêtements de travail, eux aussi complètement noirs à l’exception de sa chemise, qui elle est d’un blanc éclatant.
Sa tenue lui va vraiment bien. Et le pire, c’est que ce n’est pas sans rappeler les tenues des serveurs dans les années cinquante.
Andy revient rapidement vers moi, et son sourire s’agrandit quand nos regards se croisent.
- Tenez, me dit-il en déposant mon café sur la table, je vous l’ai déjà sucré, comme vous l’aimez.
- Je mets toujours plusieurs sucres.
- Goûtez le, vous verrez qu’il est parfait.
Je baisse les yeux sur mon café et en prends une petite gorgée, et à ma grande surprise, il l’a effectivement parfaitement sucré.
- Bravo, je finis par lui dire.
- Ahah ! Je le savais ! Moi aussi, je vous ai bien observé.
- Je ne vous « observe » pas, je lui réponds en mimant des guillemets avec mes doigts.
- Si si.
- Non, pas du tout. C’est juste que vous faites parti du paysage.
- Même le meilleur des artistes a besoin de sa muse. Il n’y a pas de honte à avoir.
Je ne peux pas m’empêcher de sourire, et ça a l’air de lui faire plaisir.
- De toute façon, je n’arrive plus trop à dessiner ces derniers temps. J’ai du mal à avoir de l’inspiration.
- C’est pour ça que vous me cherchez tout le temps ?, me demande-t-il.
- Je ne vous cherche pas « tout le temps ». Vous exagérez beaucoup.
- Mais ça vous arrive quand même.
- Vous êtes agaçant.
Il ne me répond pas et se contente de sourire, avant de jeter un coup d’œil dans le café.
- Attendez, je reviens.
Il fait demi tour et retourne derrière son comptoir pour échanger quelques mots avec sa collègue, avant de revenir me voir avec un chocolat chaud et une assiette de viennoiseries.
- Alors, me dit-il en s’asseyant avec moi et en déposant tout sur la table, quel dessin vous devez faire cette fois ?
Il attrape un croissant et en croque presque le tiers d’un coup de dents, ce qui me fait pouffer. Il me regarde avec un air amusé, et passe sa main dans ses cheveux avant de recroquer dans son croissant.
- Je dois faire un porte folio avec plein de dessins, je lui explique.
- Le truc avec vos vêtements des années cinquante ?
- Oui, c’est ça, je lui réponds, étonné qu’il s’en rappelle.
Je lui donne un peu plus de détails sur mon porte folio et sur les idées qui me sont venues, et il m’écoute d’un air attentif, en hochant parfois la tête selon mes dires.
- Hum… Si vous voulez, on pourrait aller se balader pour que vous trouviez de l’inspiration.
- J’ai déjà essayé, je lui dis, mais ça n’a pas servi à grand-chose.
- C’est parce que je n’étais pas là.
- Evidemment.
- Peut être qu’à deux ça sera différent ?
Je ne peux pas m’empêcher de rire face aux yeux de chien battu qu’il me fait.
- On ne peut pas dire non avant d’avoir essayé, insiste-t-il.
- Je suis désespéré, alors pourquoi pas.
- Je travaille pas le mardi, donc on peut faire ça demain !
- J’ai cours, mais on peut se voir après si vous voulez.
- J’adore l’idée, me répond-il avant de terminer son croissant.
VOUS LISEZ
Un café, trois sucres et un serveur
Ficção AdolescenteUn jeune dessinateur en première année de faculté d'art, plutôt solitaire, rencontre grâce au hasard de la vie un homme solaire, plein d'humour et de facéties. Même si rien ne semble les lier au départ, rapidement, les rayons du second perceront la...