2.20. ÉNIÈMES COUPS

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EDEN

Je frotte mes yeux, j'ai l'impression d'être encore imprégné par mon sommeil. J'ai les jambes lourdes et qui flagelleront sûrement lorsque je me mettrai debout.

Mais, la tête reposant sur l'épaule de Giovanni, je ne pense qu'à une chose. Pietro, sur le côté passager de notre fameux camion de glaces.

— Je ne savais même pas qu'il existait un quartier dans ce coin paumé.

Luca regarde son téléphone et toutes les informations qu'il a dénichés en prenant en embuscade Claudio, le père d'Irene.

Pietro a demandé une chose à Luca, avant qu'il n'ôte la vie du quinquagénaire. Retrouvez la trace de son père.

Je savais qu'il n'était pas mort et je ne sais pas réellement comment m'est venue l'idée de ne pas lui dire. D'après Maria, Toni Predetti était sous médoc depuis qu'Andrea a voulu prendre sa place.

Je ne voulais pas être l'initiatrice d'une mauvaise nouvelle. Tout va si bien entre nous.

Mais nous voilà. Les quatre Predetti et moi dans le camion de glaces, en route pour aller voir, la personne qui fut naguère, le parrain de la Dolce.

J'ai une mauvaise appréhension. Cet homme était « ami » d'affaire avec mon père. Celui qui l'a tué et qui a tout de même épargné ses enfants.

Mais dans un sens, c'est un peu le précurseur de tout ce qui nous arrive depuis le début. Je me demande alors, si mon père et lui ne s'étaient jamais connus, comment on aurait avancé avec mes frères si la boxe et le sponsoring n'avaient pas gravité entre nous.

Niccolo ignore Luca. Son regard de père de famille me mène à rire quand Gio, d'une manière provocatrice, pose ses yeux sur lui.

— Qui t'as autorisé à suivre le Triangle pour aller dans le centre commercial ?

Giovanni hausse les épaules au ciel en lui soufflant :

— Moi-même. Tu vas faire quoi ?

— Je ne sais pas. T'enfermer dans ta chambre et te donner quelques miettes de pain quand j'en aurais l'envie.

Pietro reste sur le côté passager pendant que Tito conduit son bolide qu'il a nommé Coline. Il paraît que c'était sa première copine qui l'a plaqué.

Tito m'a dit que c'était à cause de ses obligations envers le réseau de Tahar. Niccolo n'arrête pas de dire qu'il ment : c'est parce que ça bite était trop petite selon lui.

— Eddy chérie, pourrait-tu dire à mon cousin de fermer sa gueule s'il te plaît, me souffle Gio, alors que je suis à la limite de baver sur son épaule.

— La ferme Niccolo. Laisse mon mari tranquille.

Alors que Nic commence à me sermonner de prendre parti du mauvais côté, Luca essaie en vain d'allumer un ordinateur et d'y relier les caméras qui sont disposées dans la fourgonnette.

On peut dire que Tito s'est bien fait arnaquer. Rien ne marche, si ce n'est le moteur quand il ne fait pas de bruit d'agonie.

Au moins, les côtés ont des sièges confortables et il y a des fauteuils.

— On met un peu de musique ? Demande Luca en criant défaite face à tous les câbles qui le tiennent aux pièges désormais.

— La sono ne marche pas non plus, bougonne Tito, forcément irrité de devoir l'admettre.

— Je ne comprends pas pourquoi cet imbécile est venu avec nous.

Tito prend un virage trop brusquement en essayant de viser correctement Niccolo avec son doigt d'honneur. Je soupire, exaspéré par ses deux qui ne font que s'insulter depuis le début.

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