7. NOUVEAUX ALLIÉS

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11 déc. 2022
Long Island, NY.
10 : 45 am

EDEN

Le bulbe de mes cheveux me fait atrocement mal. Pas étonnant quand on passe bientôt une heure à essayer de se nuancer par n'importe quel moyen. J'ai l'envie de me pincer, pensant à cet instant que toutes ces calomnies ne sont que le fruit de mon imagination débordante.

Mais c'est ridicule et ça me prouverait juste la triste réalité.

Tout ça est bien réel.

J'assimile toutes les informations qui m'ont été données, je n'arrive pas à y voir clair et Tahar n'y arrange rien. Ils nous appellent toutes les vingt minutes pour savoir si j'ai trouvé la prochaine destination.

Voilà les indices que mon frère me laissera sur le biper que je tiens fermement dans mes mains depuis plus de quarante-cinq minutes. Chaque fois qu'un message apparaît, je serais la seule à avoir les réponses et les destinations pour contrer la Dolce.

Qu'allons-nous réellement faire ? Je n'en sais rien du tout.

Mon frère m'aurait dit quelque chose le jour où il est rentré chez moi. Ma blessure encore lancinante dans la tête ne m'aide pas et bien évidemment mon esprit défaitiste me nargue.

À l'aveuglette, je m'engouffre dans un tunnel sans fin, me demandant à chaque seconde comment je me suis retrouvé dans le collimateur du bras droit d'un parrain.

Ne pas savoir son nom ni ses intentions est une torture insoutenable. On m'ôte les réponses auxquelles j'ai le droit. Sans aucun repère et sans mon frère, je ne suis pas sûr d'y arriver. Je n'ai aucun cran. Et pourtant, Dieu sait que je ne fermerai jamais ma bouche. Ce n'est plus dans mes habitudes et je déteste l'injustice qui m'a été commise d'office.

Et je n'ai aucune confiance en ce « groupe » non plus et encore moins en Pietro.

C'est peut-être un psychopathe. Je sais déjà que c'est un tueur au sang-froid. Un putain de mafieux...

Nota bene pour moi-même : Reste seule et embrasse tes crush seulement dans tes scénarios avant de dormir.

— Et ma mère dans tout ça ? Elle va sûrement appeler la police quand elle s'apercevra que je ne réponds plus.

J'agite mon téléphone. Aya me regarde du coin de l'œil puis se concentre une nouvelle fois sur la route. Cette saleté de pincement au cœur me reprend, je ne lui ai même pas dit au revoir.

J'en viens même à penser que je ne lui ai pas dit je t'aime depuis un long moment. 

— Un certain Samuel a été mis dans le coup, le mec de Tahar, je crois. Tu es en vacances avec lui à Los Angeles, pour décompresser.

Alors Sam était au courant. 

Je ravale ma salive et étouffe les nerfs et la frustration qui me parviennent en passant mes mains sur mon visage. On l'a sûrement obligé ou bien il ne voulait pas m'alarmer. Je lui fais plus confiance que n'importe qui, mais ça fait mal.

Je pensais être folle et il n'a rien arrangé.

— Alors que mon père est en train de mourir, ma mère ne va pas croire que je l'ai abandonné comme ça.

Sa bouche se referme aussitôt, ses mains crispées sur le volant et ses regards sur son rétroviseur gauche, alors qu'il n'y a aucune voiture à proximité sur l'autoroute deviennent flagrants.

— Il est mort quand ? Lancé-je, d'une voix plus claire que j'aurais voulu faire paraître.

Elle se racle la gorge et sans me regarder elle me répond :

PAPILLONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant