Chapitre 17 : Rose

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La température augmente entre nous malgré le froid mordant qui claque nos peaux. Maé se recule pour m'observer et, avant qu'il ne reprenne son baiser, une chair de poule me secoue. Il sourit, amusé, en fixant mes tempes sur lesquels mes petits cheveux se dresse. Il se relève, m'entraînant dans son sillage, passe un bras sous mes genoux et l'autre derrière mes épaules, puis me soulève comme si je n'étais qu'une plume.

Il se met en route vers le chalet que nous allons occuper pendant un mois. Je m'agrippe à son manteau, les joues rougies par la gêne, et y enfonce mon visage. Son rire me secoue et je lève les yeux vers lui. Il me couve du regard, resserre son étreinte et m'embrasse le front. Mes joues me brûlent et, au sourire éblouissant qu'il me décoche, je devine que je suis encore plus écarlate que précédemment.

La neige craque sous ses pas. Une porte grince sur ses gonds. Le vent ne siffle plus à mes oreilles. Et une douce étreinte chaleureuse me cueille tandis que Maé s'engouffre dans le chalet. Le battant de la porte se referme dans un claquement sonore. Je me reporte mon attention sur Maé, car il a cessé d'avancer.

Je plonge dans ses yeux lapis-lazuli et déglutis alors que ses pupilles sont dilatées. Est-ce la soudaine obscurité qui fait cela... ou autre chose ? Il me dépose sur le lit et ses lèvres frôlent les miennes. Son haleine mentholée s'écrase sur mes joues glacées et je ne peux m'empêcher d'ouvrir la bouche pour tenter de l'avaler. Ses iris m'observent faire avant que Maé ne fonde dessus. Je retiens un hoquet de surprise alors qu'il laisse sa passion se déchaîner et qu'il me la transmet à travers ce baiser humide. Sa langue titille ma lippe et en dessine les aspérités, comme si Maé voulait mémoriser chacune de ses parties.

Mes mains crochètent ses épaules larges et mes ongles s'enfoncent dans ses vêtements épais. Il gémit lorsque nos langues se rencontrent et sa main droite se referme sur ma taille tandis que la seconde empoigne mes cheveux. Il écarte mes jambes du genou et se place entre. Ma respiration se coupe lorsque je le sens aussi proche, à cet endroit auquel personne d'autre que moi n'a jamais eu accès, et me fige quand je le sens... dur.

Suis-je prête à faire... ça ?

Je ne suis pas idiote. Je sais ce qu'il se passe et ce vers quoi nous tendons. Nous sommes un couple de jeunes mariés et il est normal que nous passions par cette étape. Mais, malgré la chaleur moite qui irradie dans mon bas-ventre, tout mon corps me hurle que ce n'est pas le moment. Que c'est trop tôt... Maé recule et me dévisage. Vu comme je me suis crispée dès que je l'ai senti entre mes jambes, nul doute qu'il a saisi mes hésitations et toutes les pensées qui me taraudent. Il me lance un sourire compréhensif et m'embrasse à nouveau, mais du bout des lèvres. Comme s'il craignait de m'effrayer et que je m'enfuis à l'autre bout du pays.

— On ira à ton rythme, me souffle-t-il en posant son front contre le mien. Pas de stress, d'accord, Rose ?

J'acquiesce, le cœur débordant d'amour et de reconnaissance pour cet homme qui occupe mes pensées depuis que je l'ai rencontré. Il se redresse, pivote sur ses talons et alimente le feu de cheminée que nos hôtes ont pris soin d'allumer avant notre arrivée.

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Trois semaines se sont écoulées depuis notre mariage. Nous en avons profité pour faire le tour de Sneach et découvrir toutes les activités que la ville touristique propose. Nous avons visité les monuments les plus importants, assisté à des spectacles de danse, de chant et de musique, encouragé les sportifs durant des compétitions et Maé a même parié sur l'un d'eux. Si j'ai râlé au début, peu satisfaite qu'il mette notre argent en jeu, j'ai mis de l'eau dans mon vin quand le participant a gagné haut la main. Surtout que la somme qu'il a remportée a été doublée par rapport à celle gagée.

Blood & Flowers 2 - Rose & ThomasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant