Cinquième Année
Quatrième retenue
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"Elle va te faire la boude pendant une semaine maximum."
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Violett marchait dans les couloirs du château, les yeux encore rouges à force d'avoir pleuré. Plus les jours passaient, plus sa main lui faisait mal, et la phrase que Dolorès leur avait donné ne partait plus, maintenant.
Elle relativisait : demain allait se passer sa toute dernière retenue, à moins qu'elle n'ai l'idée de répondre une seconde fois à cette sorcière, chose qu'elle ne ferait pas.
Soudain, sa tête rencontra quelque chose -quelqu'un, plutôt.
– Excuse-moi, répondit la blonde, levant sa main gauche vers son crâne. Mais tu as le torse bien d-
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une main froide lui prit son bras, avec un hoquet de stupeur qu'elle ne reconnut que trop bien.
– Merde, c'est quoi ce truc ?
La jeune fille releva la tête vers Draco Malfoy, qui se tenait devant elle, le visage encore plus pâle que d'habitude. La blonde ne répondit rien et tenta de se retirer de sa poigne, honteuse, mais le garçon était beaucoup plus fort qu'elle.
– C'est rien, t'inquiète pas, tenta-t-elle de répondre d'une voix peu convaincante.
– Tu te fiches de moi ? Alors c'est ça les retenues d'Ombrage depuis le début de la semaine ?
Le garçon avait l'air énervé, et elle hocha la tête en silence.
– Pourquoi tu m'as menti ?
– Je ne sais pas, je pensais que ça n'allait pas rester aussi longtemps, et Harry n'en a pas parlé à ses amis non plus, donc...
– Potter subit la même chose que toi ?
– Oui...
Draco ne put retenir un petit sourire vainqueur en sachant que son ennemi avait souffert toute la semaine, mais lorsqu'il reposa ses yeux sur Violett, son visage devint inquiet.
– Ça te fait mal ?
– Oui. Cette folle a trouvé un moyen de créer une plume qui te prends ton sang lorsque tu écris avec. Du coup, c'est une sorte de tatouage, mais pas le genre que je voudrais avoir, marmonna-t-elle, regardant à son tour la phrase gravée dans sa chair.
– Putain, mais elle n'a pas le droit de faire ça. Pourquoi tu n'en as pas parlé à Dumbledore ? Ou McGonagall ?
– Draco, tu me l'as dit toi-même il y a quelques semaines : même si Dumbledore est encore le directeur de l'école, Ombrage a plus de droit que lui, maintenant. On ne peut rien faire contre elle.
Le blond la regarda, plongé dans ses pensées. Après quelques secondes, il relâcha son bras doucement, et marmonna, plus pour lui que pour Violett.
– Mon père en entendra parler.
Violett rit, amusée par son comportement d'enfant gâté.
– Les miens aussi, c'est clair, mais ils ne pourront rien faire, le mal est déjà fait.
Draco hocha la tête en silence, soucieux.
– Bon, sur cette ambiance de merde, et si on allait se coucher ? Parce que c'est bien sympa, tout ça, mais si Rusard nous croise, on est littéralement morts.
Le garçon rit, et Violett lui prit le bras, marchant vers le dortoir des Serpentards. En passant, elle jurerait avoir cru apercevoir Un cheveux d'Harry dépasser dans l'air, mais elle mit ça sur le coup de la fatigue.
Une fois qu'ils eurent passés le seuil de la salle, une tornade brune se jeta sur Draco, si rapidement que Violett poussa un petit cri, effrayée.
– Draco, tu faisais quoi debout si tard ?
La jeune fille blonde se détacha de son ami, soulagée de reconnaître Pansy Parkinson. Pourtant, Draco avait l'air d'autant plus effrayé qu'avant, et elle pouffa un peu. La brune avait toujours été amoureuse de Draco, et lui l'avait toujours repoussé, sans grand succès puisqu'elle revenait toujours.
– Il me ramenait de mon heure de colle.
Pansy ne jeta même pas un regard compatissant à son amie, et continua de regarder Draco d'un air agacé.
– Vraiment ? Il vaut mieux que tu ailles te coucher, il se fait tard.
Violett pouffa de plus belle, tout en essayant de ne pas faire de bruit. Voir Draco Malfoy se faire daronner par Pansy Parkinson était une des choses les plus amusantes qu'elle n'ai jamais vue de toute sa vie. Mais son ami n'était pas du même avis, car elle le vit lever les yeux au ciel et retenir une remarque cinglante.
– C'est bon, je peux me coucher quand je veux, Pansy.
La fille n'était pas du même avis, car elle leva les yeux au ciel et repartit vers son dortoir, agacée.
– Elle va te faire la boude pendant une semaine maximum.
– Et bien tant mieux, je me passe bien de sa présence, lui répondit Draco d'un air fatigué.
– Oh arrête, je suis persuadé que tu es bien heureux d'avoir une fille à tes pieds, comme ça.
Son ami sourit d'un air suffisant, mais ne répondit rien à ce propos.
– Pansy avait peut-être raison, nous devrions aller nous coucher. Bonne nuit, Violett.
Et il partit dans son dortoir, sans un mot de plus. Après ses devoirs terminés, la jeune fille blonde fit de même, une idée fleurissant dans son cerveau.