Cinquième Année
Premier Rapport
"Ne plus se rappeler de rien lui avait avalé tout ses sentiments, et c'était la meilleure chose qui lui soit arrivée depuis qu'elle était née."
C'était la pire journée de sa vie.
Lorsqu'elle avait traversé le couloir en courant, ayant entendu Rusard arriver, et qu'elle avait aperçu la porte d'une salle de classe entrouverte, jamais elle n'aurait cru voir cela.
Bien évidemment, elle n'avait pas été étonnée d'entendre les bruits de soufflement de Pansy ; ce n'était pas la première fois qu'un garçon avait des ébats avec son ancienne amie dans la nuit. Mais au nom de Merlin, jamais elle n'aurait cru reconnaître la voix de son meilleur ami, ni apercevoir sa tignasse blonde plongée dans celle brune.
Il l'avait vite entendu : Draco avait toujours eu une ouïe développée. Alors, il avait relève la tête juste une seconde, avant de retourner à ses affaires, mais lorsqu'il a reconnu Violett, il s'est vite détaché de Pansy. Il a planté ses yeux gris dans ceux de sa meilleure amie, mais c'était trop tard. Elle s'était déjà enfuie en courant, des larmes dévalant ses joues rosées.
Malheureusement, son chemin a ensuite rencontré celui de Rusard, qu'il l'a collé, mais elle s'en fichait royalement. Ce n'était pas ça qui l'avait fait se rouler en boule dans son lit et dormir jusqu'au lendemain après-midi. Elle avait râté les cours de la matinée, et elle comptait râter ceux de la journée entière, si une certaine jeune fille brune n'avait pas fait son entrée de manière théâtrale dans son dortoir.
– Merlin, Violett, es-tu malade ? Tout le monde parle de ton absence en cours, et Pansy se vante d'en avoir été pour quelque chose.
Son amie serra les dents, ses yeux se mettant à briller tandis qu'elle s'enroulait de plus belle dans la couverture -en vain, Ruby la lui enlève, et lorsqu'elle relève la tête, la brune lui fait face, les mains sur les hanches.
– Ça fait un mois que je te connais, et si je sais une chose sur toi, c'est que tu n'es pas du genre à te morfondre. Alors tu vas bouger tes petites fesses, sortir de ce lit, et me raconter ce que tu as vu !
– Draco...
Ce fut tout ce que répondit Violett, avant de se mettre à pleurer. Son amie la regarda un instant, fronçant les sourcils devant son visage rougi et son corps tremblant. La jeune fille blonde ne s'était jamais mise dans cet état là devant quelqu'un. Alors, Ruby s'approcha doucement et s'assit sur le lit, ouvrant les bras pour que Violett si réfugie. Ce qu'elle fit immédiatement.
Elle ne posa pas plus de question, voyant à quel point son amie n'était pas prête à y répondre. Après plusieurs minutes à la cajoler, chuchotant des insultes contre Draco dans ses cheveux, un sourire étira ses lèvres.
– Tu sais quoi ? Les Serpentards organisent une fête, ce soir, pour leur victoire contre les Poufsouffle. Il y aura des cinquième, sixième années, mais que les plus populaires et ceux qui foutent le plus de bazar. Je suis invitée parce que je connais quelqu'un en septième année. Ça te dirait de venir, comme ça on passe un bon moment sans ses enfoirés de mecs ?
Le sourire de Ruby est contagieux, et rejoint bien vite les lèvres de Violett au fur et à mesure de sa phrase. Elle acquiesce d'un petit cri heureux, levant une main pour un high five, que son amie accepte immédiatement.
– Le seul problème c'est qu'il a lieu dans... Une heure. Mais tranquille, j'ai déjà mes habits, et tu dois en avoir un million, toi aussi.
– Effectivement, pouffe la blonde, tout en se levant du lit, toute sa tristesse soudain évaporée.
–
Une heure après, les deux filles sont maquillées, apprêtées, et souriantes, prêtes pour la fête. Ce n'était pas la première fois que Violett avait été invitée à ce genre d'évènement, mais elle les évitait généralement, ne supportant pas les corps serrés les uns contre les autres, l'odeur de l'alcool, et le son de la musique à fond. Mais cette fois-ci, elle n'avait qu'une hâte : y être. Et boire un ou deux verres d'alcool, aussi... Il parait que l'alcool nous fait oublier nos soucis.
Ruby attrapa le bras de son amie, un sourire aux lèvres, et elles se dirigèrent toutes les deux vers la salle commune, entendant de leur dortoir le bruit fort des gens qui se mettent déjà à danser, crier.
Lorsqu'elles arrivèrent, deux garçons se dirigèrent immédiatement vers elles, un petit sourire aux lèvres et un verre d'alcool à la main. Enfin, c'était ce qui semblait être à Violett de l'alcool car d'où elle était, elle ne voyait pas grand chose, la lumière verte des leds cachant bon nombres de détails. Ça ne l'empêcha pas d'accepter avec un sourire le verre et de le porter immédiatement à ses lèvres, goûtant le liquide inconnu qui coulait dans sa gorge, lui brûlant la langue.
Le verre fut vite vidé, et le garçon qui la chaperonnais lui en tendit immédiatement un deuxième, posant une main sur sa hanche, chose qu'elle ne remarqua même pas. Elle allait prendre le verre et le vider doucement, lorsque ses yeux s'étaient dirigés vers le fond de la salle, ou une porte s'était ouverte. Un garçon et une fille étaient l'un aux bras de l'autre, passant parmi la foule sans même regarder autour d'eux. Puis, le garçon tourna le visage vers Violett juste avant d'entrer dans un dortoir, et la jeune fille brune ressentit toute sa tristesse pointer le bout de son nez en reconnaissant le garçon. Draco Malfoy entrait dans un dortoir avec Pansy Parkinson.
Le reste de la soirée se passa vite, et elle ne se rappellera plus de rien ensuite. Elle sait juste qu'elle a bu tout le verre sans prendre de respiration, et alors qu'elle allait en prendre un autre, le garçon qui s'appelait Will lui avait tendu une cigarette, un objet Moldu, en lui disant que si elle voulait se détendre et tout oublier, elle devrait prendre ça. Bien sûr, la jeune fille blonde n'avait pas hésité, et il lui avait montré comment le fumer, chose qu'elle a apprise en moins d'une heure.
Et puis, elle se rappelle s'être sentie bien. Elle s'est sentie libre, elle s'est sentie quelqu'un d'autre. Elle n'était plus Violett Wilson, ni qui que ce soit d'autre, d'ailleurs. Elle n'était plus personne, et ça lui allait très bien. Ne plus se rappeler de rien lui avait avalé tout ses sentiments, et c'était la meilleure chose qui lui soit arrivée depuis qu'elle était née.
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