Une Nuit Troublante

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Le jour suivant la kermesse, tout semblait différent. Les rues de notre quartier, d'ordinaire bruyantes et pleines de vie, étaient étrangement calmes. Mais ce silence n'était pas oppressant. Il était plutôt apaisant, comme une pause bien méritée après les efforts de la veille.

Je me réveillai avec un étrange mélange de satisfaction et d'épuisement. La réussite de la kermesse me réchauffait le cœur, mais une partie de moi ne pouvait s'empêcher de se demander si tout cela suffirait. Nous avions réuni une somme considérable, c'était certain, mais était-ce assez ? Je n'avais pas encore eu le courage de compter l'argent.

Ma grand-mère, qui avait suivi de loin toute l'organisation de la kermesse, semblait plus sereine ce matin-là. Elle me fit un sourire doux en prenant son petit-déjeuner, un sourire qui me donna un peu plus d'espoir. Elle savait que ce que j'avais fait n'était pas rien, que cela représentait un véritable effort de la part de toute la communauté.

Après le petit-déjeuner, je me dirigeai vers la chambre où j'avais soigneusement gardé l'argent. La petite boîte métallique où je l'avais rangé était posée sur mon bureau, verrouillée à clé. Mes mains tremblaient légèrement lorsque je tournai la clé dans la serrure. À l'intérieur, les billets étaient soigneusement empilés, une pile bien plus haute que ce que j'avais espéré.

Je laissai échapper un soupir de soulagement. C'était plus que ce que j'avais imaginé, peut-être même assez pour couvrir une grande partie des frais médicaux de Marc Arthur. Je me sentais plus légère, comme si un poids énorme venait de se détacher de mes épaules.

En fin d'après-midi, lysianas passa me voir. Elle était venue pour me féliciter pour la réussite de la kermesse. Son visage s'illumina en voyant l'argent, et elle me serra dans ses bras. "Tu as réussi, Maureen," dit-elle avec enthousiasme. "On a réussi."

"Oui, mais ce n'est qu'une partie du chemin," répondis-je, encore consciente du défi qui nous attendait.

Nous passâmes le reste de la journée à discuter de ce qui viendrait ensuite. Il fallait remettre l'argent à Tantie Solange dès que possible et planifier les prochaines étapes. Peut-être qu'il faudrait encore organiser quelque chose, un autre événement, pour compléter la somme.

Alors que le soleil se couchait, je me sentais plus confiante. Nous avions accompli quelque chose de grand, et même si le chemin était encore long, je savais que je n'étais pas seule. Nous étions tous unis pour sauver Marc Arthur.

Cette nuit-là, je m'endormis avec un sentiment de paix que je n'avais pas ressenti depuis longtemps. L'espoir était revenu, et avec lui, la conviction que nous pouvions surmonter tous les obstacles.

Cependant, cette tranquillité fut de courte durée. Au milieu de la nuit, je fus réveillée par un bruit étrange venant de ma chambre. Mes yeux s'ouvrirent brusquement, et mon cœur s'emballa. Je tendis l'oreille, essayant de discerner la source du bruit. C'était comme un chuchotement, accompagné de quelques sons de grattement.

Je me levai doucement, essayant de ne faire aucun bruit, et me dirigeai vers la porte. En passant devant la chambre de Phillip et Cheryl, je remarquai que la lumière était allumée. J'entendis des voix basses et anxieuses, et ma curiosité me poussa à écouter discrètement. Phillip et Cheryl étaient en train de parler, leurs voix chargées de nervosité.

"Je ne comprends pas comment ça a pu arriver," disait Phillip. "On doit vérifier tout ce qu'on peut."

Cheryl répondit d'une voix tendue, "Je me demande si quelqu'un a pu entrer dans la chambre."

À ces mots, une vague de peur m'envahit. Mon cœur battait la chamade alors que je retournai discrètement à ma chambre. La boîte contenant l'argent était encore là, mais en l'observant de plus près, je remarquai qu'elle avait été déplacée. Mes mains tremblaient alors que j'ouvrais la boîte.

Les billets étaient en désordre, éparpillés. Certains semblaient avoir disparu.

Je me précipitai vers Phillip et Cheryl, les yeux pleins de larmes. "L'argent... il manque une partie de l'argent," dis-je d'une voix brisée.

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