Le lendemain matin, Je me rends chez Tantie Solange avec l'espoir de la trouver pour aller ensemble au CHU de Cocody. Mais à ma grande surprise, la maison est vide. Ni Tantie Solange ni son mari ne sont là. Ça ne fait aucun doute : ils ont dû passer la nuit à l'hôpital.Sans perdre de temps, je décide de me rendre au CHU toute seule. Je vais voir ma grande-mère pour lui demander 2000 FCFA, prétendant que c'est pour acheter de la nourriture. Sinon, elle ne m'aurait jamais laissée partir seule. Mon père, assez strict, n'aurait pas toléré que je prenne les transports en commun toute seule. Avec ces 2000 FCFA en poche, je me prépare à faire le trajet.
Je me rappelle du chemin que j'avais fait avec Tantie Solange. C'était un vrai parcours, mais aujourd'hui je dois le faire toute seule. Je commence mon voyage en prenant un taxi jaune. « Je vais à la gare de Bingerville, s'il vous plaît », dis-je au chauffeur.
Le taxi est bondé, et le trajet est cahoteux. Je serre les dents pour ne pas me laisser submerger par le stress. Une fois arrivée à la gare, je prends un autre taxi jaune en direction de Cocody Saint-Jean. « Je vais à Cocody Saint-Jean, s'il vous plaît », annonce-je au chauffeur.
À Cocody, je monte dans un gbaka. Ces cars typiques d'Abidjan sont souvent pleins à craquer, et les chauffeurs roulent comme des fous. Je me tiens fermement pour éviter de tomber, en essayant de garder mon calme. Après un trajet interminable, je descends enfin au CHU de Cocody.
Je marche environ 7 minutes jusqu'à l'hôpital. À mon arrivée, je franchis le seuil des portes du CHU. L'atmosphère est chargée de stress et de désespoir, avec des murs blancs qui semblent rendre la situation encore plus froide et impersonnelle. Les infirmiers vont et viennent rapidement, et les patients attendent dans des salles d'attente bondées.
Je me dirige vers le comptoir de la réception. La réceptionniste, une femme fatiguée, me reçoit d'un regard distrait. « Bonjour, je suis venue pour des nouvelles de Marc Arthur. Tantie Solange et Tonton François ne sont pas là. Je voudrais savoir dans quelle chambre il se trouve. »
Elle me répond d'un ton sec : « On a beaucoup de patients ici, il y a un numéro d'attente. Si tu veux des nouvelles, il va falloir patienter. »
Sans autre choix, je m'assois dans la salle d'attente. Le temps passe lentement, chaque minute semblant durer une éternité. Les murs blancs et les sièges durs ajoutent à mon inconfort. Je suis inquiète, épuisée par l'attente et le stress.
Les heures s'étirent et le soleil commence à se coucher. Finalement, la fatigue et l'angoisse prennent le dessus. Je décide de rentrer, car je ne vois pas d'autre option. La nuit est tombée lorsque je quitte le CHU.
Le chemin du retour semble encore plus long. En plus de l'épuisement, la peur me gagne. Les rues d'Abidjan, baignées dans la lumière des réverbères, sont étrangement silencieuses. Je prends le même trajet qu'à l'aller, montant dans un gbaka en direction de Cocody. Les chauffeurs conduisent de manière imprévisible, ce qui n'aide pas à apaiser mes nerfs.
À chaque arrêt de taxi, je reste vigilante, redoutant une éventuelle agression. Les pensées sombres m'accompagnent alors que je me demande si je rentrerai en toute sécurité.
Lorsque je franchis enfin le seuil de ma maison, je suis soulagée mais épuisée.
j'ai trouvé Ma grande mère assise dans le salon. Dès qu'elle m'a vue, son visage s'est assombri.
« Maureen, où est-ce que tu étais passée ? Hein ? Depuis le matin tu es sortie, et tu n'es toujours pas revenue. Je vais appeler ton père , tu vas voir. Je ne comprends pas ce comportement ! »
Je me suis sentie incomprise, accusée pour une faute que je n'avais même pas expliquée. Sans dire un mot, je me suis dirigée vers ma chambre et j'ai claqué la porte.
Là, seule dans l'obscurité, j'ai enfin laissé couler les larmes. « Seigneur, sauve-le ! ».
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DJOROKA
NonfiksiPlongez dans le destin poignant de Maureen, une adolescente qui a appri à être heureuse malgré les épreuves. Sa détermination et sa volonté de fer lui ont permi de trouver la paix intérieure et de se concentrer sur son bien-être personnel. À tr...