La lettre

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Les semaines passèrent et le jour de l'enterrement de mon grand-père était enfin arrivé. J'étais triste de ne pas pouvoir y participer, j'ai donc remis une lettre à ma mère.

Cher Grand-Père,

Je suis si triste que tu sois parti si tôt. Tu m'as laissé seule avec notre histoire inachevée. Tu avais promis de tout me raconter sur nos arrière-grands-parents, mais tu es parti avant de pouvoir terminer cette histoire.

Je me souviens encore de ton sourire chaleureux et de ta voix douce. Tu étais toujours là pour moi, tu me racontais des histoires merveilleuses et me réconfortais lorsque j'étais triste. Je me sens tellement seule sans toi maintenant.

Je suis sûre que l'histoire de nos arrière-grands-parents était incroyable, comme toutes les histoires que tu me racontais. Mais maintenant je ne saurai jamais comment elle se termine. J'aurais tellement aimé avoir passé encore plus de temps avec toi pour en savoir plus.

Je regarde ta photo tous les soirs avant de m'endormir et j'imagine que tu es toujours là, près de moi. Je sais que tu me manqueras toute ma vie, mais je garderai toujours tes histoires dans mon cœur.

Je t'aime mon  ami et je te dis adieu avec tant de regret. J'aurai toujours une place spéciale en moi pour toi.

Ta petite-fille triste,

Maureen.

Mère prit la lettre avec douceur de mes mains, la lisant avec un sourire triste aux lèvres. Elle posa la lettre sur le lit et me prit dans ses bras, me consolant comme elle l'avait toujours fait depuis la mort de Grand-Père.

« Il aimait tellement ta présence, tu sais Maureen. » dit-elle en caressant mes cheveux. « Mais il sait que tu l'aimais aussi. »

Je hochai la tête, les larmes aux yeux, en écoutant les mots réconfortants de ma mère. Je savais que mon Grand-Père était toujours avec moi, quelque part dans mon cœur, et que ses histoires ne seraient jamais oubliées.
À travers les histoires, j'ai appris à connaître mes ancêtres et leur vie. Je suis tombée amoureuse de l'histoire de  mon Grand-Père, une histoire qui avait commencé avant ma naissance et qui continuerait même après ma mort.

Quelques jours Après l'enterrement de mon grand-père, ma mère nous a convoqués dans le salon, Maelys et moi. Elle avait l'air préoccupé et cela nous inquiétait.

« Mes chéris, j'ai quelque chose à vous dire. Je sais que vous voulez rester ici avec moi, mais les choses sont devenues très difficiles financièrement. Je ne peux plus me permettre de payer le loyer de cette maison. J'ai parlé à notre propriétaire aujourd'hui, et il m'a informé qu'il allait la mettre en vente. Je suis désolée. »

L'idée de perdre notre maison, de devoir quitter notre foyer, était dévastatrice. Mais ce n'était pas tout.

« En fait, c'est pour cela que j'ai récemment parlé à votre père. Il a proposé de vous accueillir chez lui, et j'ai été d'accord pour discuter de cette possibilité avec vous. »

Maelys et moi ne pouvions nous empêcher de ressentir une douleur au cœur. Nous aimions notre père, mais vivre loin de notre mère, de notre maison et de nos amis ne semblait pas être une option. Nous avons échangé un regard empreint de tristesse et de doute.

« Je ne veux pas vous priver de votre vie ici, mais je ne sais pas quoi faire d'autre. Je suis désolée si j'ai l'impression d'être égoïste, mais si vous allez chez votre père, cela me donnera un peu de temps pour essayer de trouver une solution », a-t-elle supplié.

Les larmes coulaient de nos yeux alors que nous lisions le désespoir sur le visage de notre mère.

Nous ne pouvions pas la laisser tomber ainsi. Nous avons donc pris une décision difficile mais nécessaire pour la survie de notre famille.

« Nous allons chez papa, maman », avons-nous dit en nous blottissant dans ses bras.

C'était la meilleure chose à faire, même si c'était douloureux. Tout juste après avoir retrouvé notre mère, devoir nous en séparer de la sorte ? Cela paraissait incroyablement difficile.

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