Chapitre 10

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Les cauchemars sont le monde à l'envers


On m'a indiqué qu'on devait se rendre à l'infirmerie en faisant des gestes de la main. Une fois à l'infirmerie, l'infirmière n'était pas là, alors M. Bisschop m'a allongée sur le long fauteuil dépliable et a pris ma tension.

Noah : Mr. Bishop, suis-je en train de mourir ou suis-je déjà mort ?

Mr Bisshop : N'oublie pas que Cherry a prévenu Anita en courant que tu ne te sentais pas bien. Tu fais une attaque de panique, alors prends le temps de respirer, c'est primordial. Je t'avais promis de te prendre dans l'équipe, mais tu n'es vraiment pas en état. Écoute-moi, je serais toujours fier de toi. Tu sais que je suis le meilleur ami de ta famille, surtout de ton père. Ta mère m'a demandé de feindre d'aller bien pour t'aider à remonter la pente, mon grand.

Je m'assieds tout doucement pour écouter mieux notre conversation sauf qu'une de mes oreilles siffle tellement fort que je n'entendais pas ce qu'il me disait.

Noah : Merci, Olivier, c'est vraiment gentil de ta part. Je sais que tu ferais tout pour ma mère et moi. Je sais que tu éprouves des sentiments pour elle depuis longtemps, peut-être devrais-tu lui dire, mais tu ne pourras jamais remplacer mon père. Jade ne pourra jamais remplacer le sourire de ma petite sœur dans la vie. Elle est incroyable, c'est ma petite patate sucrée.

Olivier (M. Bisshop) interrompt mes paroles pour les corriger tout en me passant un verre d'eau. Je le regarde, attrape le gobelet et le ramène à ma bouche pour enfin boire.

Olivier : Je ne suis pas une mauvaise personne, ne pense jamais à ça de moi. Je ne voudrais ni ne pourrais remplacer ton père, n'oublie pas, c'était mon meilleur ami. Ils sont morts tous les deux. Il faut que tu arrives à tourner la page et que tu voies un médecin pour ta santé mentale, et un deuxième pour soigner tes blessures physiques liées à leur mort.

Noah crie fort : "JE NE VERRAIS JAMAIS DE MÉDECIN, TU MENS ! J'AURAIS DÛ MOURIR À LEUR PLACE. ÇA N'AURAIT JAMAIS DÛ ARRIVER !

J'étais reboosté pour m'éloigner de cette conversation idiote, je me dirige vers le cimetière, mais je m'arrête à l'entrée et rebrousse chemin. Je m'apprêtais à rentrer chez moi quand je remarquais une fleuriste. J'y entre et là, je relève la tête et vois Catherine.

Noah : Catherine tu peux me préparer un grand bouquet très coloré avec des roses, et un deuxième bouquet rempli de gerberas et de pivoines.

Elle me regarde interloquée. Elle voulait me poser des questions. Je lui fais des signes pour lui faire comprendre que ce n'est pas le moment. Elle fait la moue tout en me regardant d'un air suspicieux. Je lui donne l'argent et j'arrive ensuite à la porte de la boutique de fleurs de Catherine. Elle m'arrête net.

Catherine : Noah, es-tu certain que tout va bien ? Tu as l'air livide et distant, comme si on t'avait enlevé ton âme, qui est juste à côté de toi en train de te regarder. Je suis très inquiète.

Noah répondit sèchement et froidement : "Oui, je vais bien. Au revoir."

Je m'étais emparé des 2 bouquets et je reprenais la route du cimetière, mais je ressentais le fort sentiment d'être suivi. Je ne m'en souciais plus, j'arrivais en premier sur la tombe de Julia et je déposais les fleurs. Délicatement, je nettoie un peu la poussière de la tombe du bouquet coloré avec des roses. Je me retourne et vois une silhouette au loin qui m'observe. Instinctivement, je sors mon arme tout en le cachant aux yeux de Julia. Je me mets à crier jusqu'à ce que je n'aie plus de voix ni de cordes vocales. Mes yeux se remplissent de larmes, je lâche mon arme. Mon cœur me fait tellement mal que j'en tremble, mes larmes ne cessent de couler. Je sens une main compatissante, je me retourne et vois Anita Gomez. Elle avait toujours sa main posée sur mon épaule. Je l'arrache violemment et pose ma tête sur la tombe de Julia. Je me recroqueville en boule, une brise d'air vient me caresser le dos, tel Pocahontas dans Disney. Le silence de mon cœur est si vide que l'on reprend mon cœur pour me le retirer et le reprendre après. Anita me regarde avec la plus grande pitié que j'aie jamais vue. À peine a-t-elle ouvert la bouche que je l'interromps.

Noah demande à écouter tout ce que tu as à dire, puis à partir de sa vie ainsi que celle de sa petite sœur.

Elle écarquille les yeux en apprenant que c'est ma petite sœur qui est morte

Anita Gomez : est ce que j'ai dit quelque chose qui a fait raviver des souvenirs de ta petite sœur si c'est le cas je suis absolument désolée tu ne peux pas savoir à quel point

Noah (pâle et agacé) : Je ne veux pas de ta compassion. Tout le monde a de la peine et de la compassion, alors je ne veux surtout pas de la tienne. Tu ne m'apportes rien de plus que les autres, je te signale. Alors voilà, tu as fini avec tes lamentations.

Elle voulait dire autre chose, elle me regarde puis s'en va se retourner une dernière fois puis elle me dit.

Anita Gomez : je suis désolée. Tu n'es pas si méchant que mon frère le dit. Tu connais la plupart de nos secrets familiaux, hein ? Pas vrai, Riley ? Je suis conditionnée à penser ça de toi, ma famille et peut-être malsaine mais bon toi-même. Tu sais comment ça fonctionne.

Dans mes pensées, tout est chamboulé pendant que je la fixe, les yeux écarquillés. Je pensais que j'étais plus discret que ça. J'ai bien fait attention à ne rien dévoiler, ni même trop parler. Je me rends sur la tombe de mon père, en déposant soigneusement son bouquet de gerberas. En même temps, j'enlève la poussière qui s'y trouve. Je caresse la tombe, prends une grande inspiration, dépose une note à l'envers pour qu'il puisse la voir de l'au-delà. Je prends une pierre et la mets sur le post-it. Je regarde le ciel, je reçois plusieurs gouttes de pluie sur mon visage. Je suis en train de perdre la tête. Si je lui révèle la vérité, est-ce que nous serons plus que de simples amis, ou bien me rejettera-t-elle pour toujours ? Je me mets à courir de plus en plus vite. J'arrive à la maison de Cherry, la porte était bizarrement ouverte. Je rentre tranquillement, quand Jonah me plaque contre le mur, me menaçant avec un couteau. Je lève les mains par réflexe. J'aurais bien voulu rejouer la scène des Experts à Miami, quand il retire ses lunettes. Au lieu d'avoir peur, je me mets à pouffer de rire, sans pouvoir m'arrêter. Je reprends mon sérieux après 10 minutes. Jonah fouille dans sa poche arrière et dégaine sa banane. Il regarde la banane interloquée, cherchant son arme à feu sans la trouver. Je me mets à rire encore plus fort, jusqu'à m'agenouiller de rire. Il avait enfin retrouvé son arme, sauf que ce n'était pas celle à laquelle je m'attendais. Il pointe un long fusil, alors que je pensais qu'il allait me tirer dessus avec un pistolet Heckel & Koch.

Jonah : si tu t'approches encore une fois de ma petite sœur ou de ma famille.

Je lève un sourcil sans même que lui n'ait fait exprès. Il me tire une balle dans le pied et une deuxième fois dans la jambe. Je voulais crier de douleur, mais aucun son, aucune larme ne sortait de mon corps. Il me pousse en dehors de sa maison. Instinctivement, mon regard se tourne vers une personne qui m'observe au loin avec des jumelles. Cette personne veut se rapprocher de moi, mais je lui adresse un signe pour qu'elle reste où elle est. Je rentre chez moi, je vois ma mère assise sur le canapé à regarder la télévision. Elle me pose toutes les questions, je lui réponds sans détailler, je fais comme si j'allais bien. Je dis à ma mère que je vais dans ma chambre, j'y vais directement sans attendre qu'il reçoive une réponse de sa part, puis s'affale sur son lit. Il prend son portable pour essayer d'appeler Cherry, mais elle ne répond pas. Il l'appelle à plusieurs reprises, puis essaye d'appeler ses amies, mais personne ne répond. Il décide de s'endormir malgré la douleur, et réussit à le faire. Le lendemain, il se rend au lycée comme d'habitude et s'approche doucement de Cherry.

Noah : hey coucou comment ça va cherry

Sans comprendre pourquoi, elle m'a donné une énorme gifle, si forte que ma joue est devenue rouge. Je lui demande des explications, mais elle me tourne le dos, son regard vide. On dirait qu'elle a été ensorcelée, comme Liana dans Barbie, sauf que nous n'avons pas de Lydia, mais nous avons un Jonah aussi fourbe qu'elle, tout comme Félix et Gia. Ils ne parlaient plus, soudain je me suis retrouvée seule, tout le lycée l'ignorait, me rendant invisible, comme si j'étais la peste, le paludisme ou le COVID-19. Je me suis dirigée vers la salle de M. Bisshop. Au moment où je voulais entrer dans sa classe, il m'a refermé la porte au nez, presque comme si j'étais inexistant. J'ai l'impression de sortir d'un cauchemar, même ma propre mère me fait ça, je me sens si seul.

La femme  de mes rêves (EN réécritures)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant