Chapitre 3

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Mon corps ne m'obéit plus. À la place, je ne ressens que l'humidité froide et désagréable de la nuit qui se pose sur ma peau.

L'étranger s'approche encore, ses mouvements sont fluides, presque félins. C'est comme s'il glissait sur le sol, silencieux et avec une grâce inquiétante. Enfin, il parle, et sa voix est profonde et veloutée, presque hypnotique. « Bonsoir, ma jolie dame », dit-il, un sourire en coin jouant sur ses lèvres. Ce n'est pas un sourire malveillant, mais plutôt comme s'il savourait une blague silencieuse que lui seul comprend.

Intérieurement, je me gifle pour sortir de ma torpeur. Je dois me concentrer. Je me racle la gorge, ma voix sonne étonnamment ferme quand je réponds : « Cherchez-vous quelque chose ? » Je suis fière du calme dans ma voix, bien que mon cœur batte la chamade. « J'imagine que vous n'êtes pas d'ici. » Mon regard se pose sur son kimono, qui scintille sous la lumière lointaine des lanternes. Cette couleur est rare ici, un blanc éclatant qui attire immédiatement l'attention.

L'étranger continue de sourire, ses yeux brillent comme deux rubis dans l'obscurité. « J'ai trouvé ce que je cherchais. Je vais me régaler, » dit-il, sa voix portant une étrange rugosité. Un frisson me parcourt le dos. La manière dont il me regarde me fait penser qu'il ne parle pas seulement de nourriture.

« Qui aurait cru que le Kotengu trouverait une si bonne proie. Une chair si douce et juteuse, encore pleine d'innocence, avec une touche d'amertume et de haine. Ce petit animal à plumes se révélera finalement utile. » Sa langue glisse à peine perceptiblement sur ses lèvres, et je sens mon estomac se nouer. Ses paroles sont inquiétantes, comme s'il parlait de quelque chose que je ne comprends pas, quelque chose de sombre.

J'essaie de garder mon sang-froid. « Excusez-moi, monsieur, je ne vous ai pas compris, » dis-je en me penchant un peu vers lui, car il parle très bas, comme s'il partageait un secret. « Ah, vous souhaitez visiter le grand marché de Takayama. » J'essaie de replacer ses mots « chair, douce, juteuse » dans un contexte innocent.

Il arque un sourcil et me regarde avec une expression oscillant entre amusement et confusion. « Hein ? » Son ton est presque amusé.

« Takayama a l'un des meilleurs marchés alimentaires avec de nombreuses spécialités. Je peux vous le recommander, » dis-je, cherchant à ramener la conversation sur un terrain normal. « Je pense que la viande là-bas pourrait vous plaire, comme vous l'avez décrite. Selon les épices, elle peut être très douce et juteuse, comme le Sukiyaki, l'un de mes plats préférés ici à Takayama. »

Il m'écoute, comme s'il suivait chacun de mes mots. Il croise les bras, un sourire amusé effleurant ses lèvres.

« Le grand marché est un peu difficile à trouver, car la ville est presque construite comme un labyrinthe. Je pourrais vous montrer le chemin demain, parce qu'il est déjà fermé pour ce soir. Travaillez-vous pour l'administration provinciale, pour savoir autant sur les spécialités et les informations des villes ? » je demande, cherchant à découvrir ses origines.

L'étranger rit doucement, un son sombre et mélodieux qui résonne dans la nuit. « Pas tout à fait, » dit-il, son sourire s'élargissant, « je cherche mes propres spécialités. » Son sourire semble maintenant presque dangereux, comme s'il prévoyait quelque chose de savoureux que lui seul connaît.

« Alors, vous avez certainement déjà visité de nombreuses villes ? » demandai-je avec admiration, essayant de paraître normale, mais mon cœur bat si fort dans mes oreilles.

Il hoche légèrement la tête, comme pour me laisser croire cela, mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, un cri fort retentit. « Qui est là ? Qui rôde ici ? » Un garde de ma villa apparaît au coin du mur blanc, tenant une lanterne à la main.

Ma Vendetta / Sukuna x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant