Ma Vendetta / Sukuna x OC

Chapitre 16

Pendant que nous arpentons les ruelles étroites de la ville, la nuit tombe plus rapidement avec sa fraîche obscurité. Les lanternes vacillantes projettent de longues ombres déformées sur les pavés, et le murmure discret des passants s'estompe au fur et à mesure que nous nous éloignons des rues animées. Sukuna marche nonchalamment à mes côtés, son pas léger et souple, comme s'il connaissait déjà chaque irrégularité du chemin.

« Tu es bien silencieuse pour quelqu'un qui tenait tant à sortir », remarque-t-il finalement, sa voix teintée d'une moquerie légère. « Tu le regrettes déjà ? Ou bien est-ce ma compagnie qui t'a laissée sans voix ? » Il sourit, et dans ses yeux brille une lueur d'amusement, comme s'il se délectait de mon trouble intérieur.

Je sens mes joues s'empourprer légèrement, mais je refuse de me laisser déstabiliser. « Peut-être que je réfléchis simplement », réponds-je avec froideur, essayant d'éviter son ton joueur. Mais c'est difficile, car sa présence est presque palpable, omniprésente.

« Réfléchir ? » Il rit doucement, et le son de son rire me fait frissonner. « Quels sérieux soucis quelqu'un comme toi pourrait-il bien avoir ? Tu te demandes quel ruban irait le mieux avec ton nouveau kimono pour les fiançailles ? » Sa voix dégouline de sarcasme, comme si l'idée que je puisse avoir de véritables préoccupations l'amusait profondément.

« Ce n'est pas aussi simple », dis-je en soutenant son regard narquois. « Tout le monde n'a pas le luxe de prendre les choses à la légère. »

« Ah, petite aristocrate », réplique-t-il en se penchant légèrement vers moi, sa voix plus basse, comme s'il me confiait un secret, « tu réfléchis trop. Parfois, la vie n'est qu'un jeu, et tu essaies de la prendre trop au sérieux. Mais j'imagine que c'est ce qui arrive quand on passe ses journées à porter ces kimonos à douze couches. Ils doivent sûrement comprimer ton cerveau. »

Je ne peux m'empêcher de retenir un sourire furtif, malgré le poids qui pèse encore sur mes épaules. Sukuna a cette manière de tourner tout en dérision, mais d'une certaine façon, c'est précisément ce qui, parfois, parvient à me distraire un instant de mes préoccupations.

« Peut-être devrais-tu essayer un jour », répliquai-je avec mordant. « Voyons voir comment tu te débrouilles dans un tel kimono. »

Il éclata de rire, cette fois plus fort, comme si je l'avais réellement amusé. « Ce serait un spectacle, c'est sûr », répondit-il, ses yeux toujours pétillants de moquerie. « Mais je crains de trop bien le porter. Et alors, je t'aurais ôté le seul avantage que tu as dans ta petite vie d'aristocrate. »

Je m'apprêtais à lui lancer une réplique cinglante quand soudain un cri perçant déchira le silence de la nuit. C'était un cri d'enfant, empli de douleur et de peur. Je m'arrêtai net, mon cœur manqua un battement, et toute pensée sur notre conversation disparut instantanément.

Sukuna m'observa, un éclat d'irritation dans les yeux, réalisant que je ne l'écoutais plus. « Ma petite », dit-il avec une pointe d'impatience dans la voix, « qu'est-ce qui se passe ? »

Mais je ne répondis pas, trop concentrée à chercher l'origine du cri.

« Hé, tu m'entends ? » Sa voix devint plus tranchante.

Avant qu'il puisse ajouter quoi que ce soit, le cri retentit à nouveau, plus faible cette fois, mais toujours aussi déchirant. Mon cœur se serra douloureusement, et sans réfléchir davantage, je m'arrachai à Sukuna et courus dans la direction du bruit, le laissant stupéfait derrière moi.

« Hé, attends ! » entendis-je Sukuna crier derrière moi, sa voix résonnant de surprise et d'une légère irritation. Mais je ne pouvais pas attendre. Tout en moi me poussait à aider l'enfant dont le cri avait brisé mon cœur. Mes jambes me portaient plus vite que je ne l'aurais cru possible, mes pensées concentrées uniquement sur ce que j'allais découvrir.