Chapitre 20

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« Kazuko, il est temps que tu rentres chez toi. Tu devrais te reposer, la nuit a été longue et pleine d'émotions. » Ses mots sont doux, mais fermes, et Noria me regarde avec un mélange de sollicitude et d'inquiétude.

Je sais qu'elle a raison. Les événements de cette soirée m'ont secouée plus que je ne veux bien l'admettre. Alors j'acquiesce lentement, bien qu'une part de moi souhaite rester encore un peu ici, loin des obligations et des attentes qui m'attendent dehors.

Mais avant de partir, je dois retourner dans la chambre de Noria pour changer de vêtements. La tenue de courtisane, élaborée et qui me semble désormais comme une seconde peau étrangère, doit céder la place à une robe simple mais élégante, digne d'une noble qui ne souhaite attirer aucune attention.

Je ne veux pas que quiconque sache que j'étais ici. Mon père ne doit jamais découvrir que je me suis faufilée dans une maison de courtisanes. Une partie de moi a honte, mais une autre partie — celle qui aspire à la liberté — se sent vivante.

Ensemble, nous traversons la grande salle. L'air est chargé de la lourde douceur du vin, mêlée à l'odeur des encens exotiques qui s'élèvent en spirales denses et mystérieuses. Des rires et des conversations chuchotées se mêlent aux doux sons de la musique, résonnant quelque part dans les profondeurs de la maison.

Je garde la tête baissée, essayant de me rendre invisible alors que nous nous frayons un chemin à travers la foule. Les hommes qui se divertissent ici sont riches et puissants, mais leur décadence et leur soif de plaisir les rendent, pour un instant, vulnérables et humains.

Je suis tellement absorbée par mes pensées, essayant de résister à l'envie de fuir dans la nuit, que je ne remarque presque pas ce qui se passe devant moi.

Mais soudain, mon regard se pose sur une chevelure éclatante, dont la couleur rose vif surpasse tout dans cette pièce. Un rose qui m'est bien trop familier.

Mon cœur rate un battement, et mon souffle se coupe lorsque je le vois.

Sukuna.

Son corps, mince mais musclé, est tendu, comme prêt à bondir sur une proie.

Son visage, exprimant un mélange de malice et de danger, m'est si familier, et pourtant, sa présence ici me frappe comme un coup de poing à l'estomac.

Nos regards se croisent, et je vois ses yeux s'écarquiller. Pendant un instant, le temps semble s'arrêter, comme si le monde autour de nous s'effaçait, et qu'il ne restait plus que nous deux. Puis, avec une soudaine détermination, il se précipite vers moi.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? » Sa voix est tranchante et perçante, ses mots coupent à travers l'atmosphère feutrée de la pièce comme une lame. Ses yeux brillent de colère et de surprise alors qu'il se tient devant moi, son regard me transperce presque l'âme.

Je cligne des yeux, encore surprise par sa présence et par la violence de sa réaction. « Je pourrais te poser la même question, » réponds-je, essayant de dissimuler ma confusion et la panique montante en moi.

« J'ai suivi ton odeur, parce que tu n'étais pas chez toi, » explique-t-il, sa voix maintenant plus grave, mais tout aussi tendue.

Avant que je ne m'en rende compte, il saisit mon bras, ses doigts s'enfoncent dans ma chair alors qu'il me tire presque violemment avec lui.

Mes tentatives pour me dégager sont vaines. Sa détermination est implacable. Il m'entraîne dans une petite pièce à l'écart, loin des regards curieux des autres invités. La pièce est faiblement éclairée, la lumière de la lune passe à travers les persiennes étroites, projetant des bandes argentées sur le sol. Ici, nous sommes seuls, entourés d'un silence presque palpable.

Ma Vendetta / Sukuna x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant