Chapitre 18

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Sous les secousses douces de la calèche et le bruit monotone des roues sur le chemin accidenté, je commence lentement à ressentir la tension qui s'est accumulée en moi tout au long du dîner. Chaque respiration semble devenir un peu plus légère, comme si les règles rigides et les regards sévères qui m'ont emprisonné pendant le repas s'étaient enfin relâchés. Pourtant, le soulagement qui cherche à s'installer en moi reste fugace, comme une ombre insaisissable.

Je fixe la petite fenêtre de la calèche, observant l'obscurité de la nuit qui engloutit le monde autour de nous. La lumière argentée de la lune glisse sur les arbres que nous dépassons, projetant des ombres fantomatiques sur le chemin. Mon regard reste cependant vide, incapable de se concentrer sur la beauté de la nuit. Mes pensées, au lieu de cela, ne cessent de tourner autour des événements de la soirée, chaque geste, chaque mot prononcé.

Finalement, la calèche s'arrête avec un léger sursaut alors que nous atteignons les grilles de notre domaine. Le bruit familier des lourds battants de la grille qui s'ouvrent signale que nous sommes chez nous. Un moment qui, d'ordinaire, m'apporterait un certain soulagement, mais cette fois-ci, je ne ressens qu'un malaise lancinant qui serre mon estomac.

À peine avons-nous pénétré dans la cour, que la calèche s'immobilise enfin et que mon père disparaît sans un mot. Son ombre longue et efflanquée glisse sur le chemin illuminé, et j'entends ses pas déterminés sur le gravier s'éloigner, de plus en plus faiblement, jusqu'à se fondre dans le silence. Il ne se retourne même pas, ne m'accorde ni regard, ni encouragement, ni reconnaissance.

Un froid vide s'installe en moi alors que je fixe l'endroit où il se tenait à mes côtés quelques instants plus tôt.

Dans ce départ silencieux, il y a une condamnation tacite, un jugement inavoué de ma prestation.

Bien que je sache qu'il n'est pas mécontent de mon comportement, je reste pourtant avec ce sentiment persistant de ne jamais pouvoir entièrement lui donner satisfaction.

Chaque attente qu'il a de moi pèse comme une charge invisible sur mes épaules, une charge qui semble devenir plus lourde jour après jour.

Je sens ma belle-mère se déplacer à côté de moi et marcher en direction de la porte d'entrée de la villa.

Le grincement des planches sous mes pieds résonne dans le couloir silencieux alors que j'entre à sa suite. Elle ne dit rien, mais je peux sentir la colère qui bout en elle, comme une tempête prête à éclater. Chaque pas que je fais me rapproche du tonnerre inévitable.

Je me prépare mentalement, retenant mon souffle alors que nous avançons dans le couloir. J'essaie de me concentrer sur le calme de la maison, sur le murmure du vent qui passe par les fenêtres légèrement entrouvertes, mais la prémonition de ce qui va venir ne me quitte pas.

À peine avons-nous atteint sa chambre qu'elle s'arrête brusquement. Elle se tourne vers moi, et je vois dans ses yeux un éclat glacé qui me transperce comme une lame acérée.

Ses lèvres se pincent en une ligne fine, et avant même que je puisse me défendre, la tempête éclate.

« Comment as-tu osé te ridiculiser de la sorte ? » siffle-t-elle, sa voix aussi tranchante qu'une épée.

« As-tu réfléchi ne serait-ce qu'une seconde à l'impression que tu as laissée ? À ce que cela signifie pour notre famille ? » Ses paroles me frappent, chaque mot un coup qui m'enfonce un peu plus dans le sol.

« Tu as bu le thé trop vite, c'est impoli. Et ce tremblement ridicule de ta main en tenant la tasse – une honte ! » Sa voix monte, devenant plus forte et plus accusatrice, énumérant mes erreurs de la soirée, une à une, comme si c'étaient des fautes impardonnables.

Ma Vendetta / Sukuna x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant