Prologue

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~ En 2024 ~

« Il ne peut pas être sérieux. »

Le bruit de mes talons aiguilles résonne de manière menaçante sur le trottoir, un écho rythmique de ma frustration grandissante. Quelques passants jettent des regards furtifs dans ma direction et s'écartent légèrement, intimidés par mon humeur visible. Mon blazer bleu marine est soigneusement plié sur mon avant-bras gauche, tandis qu'un élégant sac à main en cuir noir pend à mon épaule. Ma main libre est serrée en poing, mes ongles s'enfonçant dans ma paume dans une tentative désespérée de contrôler ma colère.

Avec un soupir agacé, je prends une profonde inspiration, retiens mon souffle un instant, puis pousse la porte du petit bar tamisé avec une vigueur inattendue. Le tintement joyeux de la clochette d'entrée contraste de manière absurde avec mon humeur sombre. La porte claque derrière moi, et l'atmosphère chaleureuse et feutrée du lieu m'accueille avec bienveillance.

Mes pas ralentissent progressivement alors que je me faufile prudemment entre les petites tables en bois foncé. Sur chacune d'elles, une bougie dans un photophore en verre projette une lueur vacillante sur les surfaces brillantes. Les clients présents sont détendus, sirotant leurs boissons du soir et engageant des conversations discrètes avec leurs compagnons ou collègues. Les voix basses et le doux murmure des échanges créent un fond sonore apaisant.

Avec un bruit plus fort que prévu, je pose mon sac en cuir sur un tabouret de bar vide et y dépose soigneusement mon blazer plié. Un moment de silence s'ensuit, tandis que quelques clients curieux tournent la tête dans ma direction. Je les ignore et m'assieds sur le tabouret voisin. Mes mains se cachent derrière mon visage, mes doigts frottent mes tempes dans une vaine tentative de chasser le mal de tête qui s'installe. « Il ne peut pas être sérieux. »

Un léger bruit sur le comptoir me fait lever les yeux. Le barman, un homme au visage agréable et à l'air attentif, me pousse mon cocktail habituel. Je devrais peut-être m'inquiéter qu'il connaisse ma commande sans que j'aie besoin de la faire.

Je soupire une nouvelle fois, un long soupir las, et lui adresse un faible sourire de gratitude. « Merci », murmuré-je en rapprochant le verre élégamment incurvé de moi. Le parfum subtil du cocktail, un mélange de citrus et d'épices exotiques, emplit mes narines.

« On dirait que tu as eu une journée difficile, Kazuko », dit-il en posant ses mains sur le comptoir en bois poli. Il se penche légèrement en avant, ses yeux captant les miens avec une lueur de compassion et de curiosité.

« C'est le moins qu'on puisse dire », réponds-je avec irritation, tapotant légèrement mon verre de mon ongle, le son cristallin résonnant dans le silence.

« Si tu as besoin de parler, n'hésite pas. Tu sais, les barmans sont aussi des psys », dit-il avec un sourire chaleureux, illuminant ses yeux d'une bienveillance sincère.

Je le regarde, prenant note de sa gentillesse, et hoche la tête en signe de reconnaissance. « Merci, mais pour l'instant, ça va. »

Il me scrute un moment, son regard perçant mais pas intrusif. Puis il se détourne légèrement pour préparer d'autres boissons, les verres s'entrechoquant doucement et le murmure des conversations créant une ambiance paisible.

Je prends le joli verre, le bord froid contre mes lèvres, et en prends une gorgée. Le liquide réchauffe ma gorge, laissant un arrière-goût agréable qui apaise légèrement mes nerfs.

Un léger bourdonnement provenant de mon sac attire mon attention. Je soulève mon blazer, ouvre mon sac en cuir et fouille dans les poches extérieures jusqu'à trouver mon téléphone. Enfin, je le trouve et je regarde l'écran. Un message clignote :

Ma Vendetta / Sukuna x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant