L'Éveil du Dernier Nott

147 9 0
                                    

Un hibou grand-duc fendait le ciel gris du nord de l'Irlande, ses ailes puissantes déployées pour affronter les vents hurlants qui balayaient les terres sauvages en contrebas. Les vastes champs autrefois cultivés étaient maintenant envahis par des herbes folles et des ronces, témoins silencieux du déclin du domaine des Nott. Au loin, une bâtisse austère, faite de pierre brute, se dressait comme une sentinelle abandonnée, ses toits en ardoise affaissés sous le poids des siècles. Le manoir, ancien refuge d'un riche fermier, portait les stigmates d'un passé grandiose aujourd'hui révolu. L'hibou plongea dans la brume, ses yeux perçants fixés sur la silhouette sombre de la maison, les murs rongés par le temps, les fenêtres petites et battues par les intempéries. Les jardins autrefois soignés étaient désormais un enchevêtrement de broussailles, et les dépendances, autrefois pleines de vie, s'effondraient lentement sous l'assaut des éléments.

La maison des Nott se dressait fièrement au milieu des terres désolées de ce bout du nord de l'Irlande, une silhouette austère et menaçante contre le ciel grisâtre. Construite en pierre grise, la demeure semblait émaner une froideur qui pénétrait jusqu'aux os. Le toit, en ardoise sombre, était agrémenté de plusieurs cheminées massives, témoignant des nombreuses cheminées qui devaient autrefois réchauffer l'intérieur. Des tourelles pointues et des lucarnes observaient silencieusement le domaine, rappelant à ceux qui passaient l'ancienne grandeur de cette famille désormais en déclin. Encore plus depuis quelques années.

Les murs de la maison étaient épais et marqués par les siècles, avec des traces d'humidité et de lierre qui serpentait le long des pierres, s'accrochant désespérément à la façade. Les fenêtres, petites et carrées, étaient disposées de manière asymétrique, donnant à la maison un air déconcertant. La plupart des volets en bois étaient fermés ou pendants, battus par le vent froid et humide qui soufflait en permanence sur la région. Les vitres, ternes et légèrement voilées, laissaient deviner l'obscurité qui régnait à l'intérieur.

L'entrée principale, une grande porte en bois lourd, était encadrée par un arc en pierre usé, surmonté d'un blason autrefois fier, mais désormais à peine visible. Un chemin de gravier, bordé de murets en pierre sèche, menait jusqu'à la porte, serpentant à travers ce qui semblait être un jardin autrefois bien entretenu mais maintenant envahi par les mauvaises herbes.

Sur le côté de la maison, une petite aile ajoutée plus tard, probablement une ancienne grange convertie en espace habitable, se fondait dans l'ensemble, renforçant l'aspect labyrinthique et imposant de la demeure. Le tout donnait l'impression d'une forteresse assiégée par le temps, un lieu où l'histoire pesait lourdement sur chaque pierre, chaque poutre, et chaque âme qui y résidait.

Le grand-duc, dans son vol silencieux, frôla la façade imposante de la maison. Alors qu'il glissait devant les petites fenêtres aux volets battants, il s'arrêta brièvement devant l'une d'elles, au premier étage. Un rapide coup d'œil à travers les vitres lui dévoila l'intérieur d'une salle de bain, propre malgré les marques du temps.

Une baignoire en fonte, élégante et solidement campée sur ses pieds, occupait le centre de la pièce. Son émail, bien qu'un peu usé, brillait encore sous la lumière diffuse qui traversait les carreaux. Les murs étaient recouverts de carreaux en céramique aux tons neutres, certains montrant des signes d'usure, mais globalement bien entretenus. Le lavabo, ancien mais fonctionnel, était surmonté d'un miroir dont la surface, bien qu'ancienne, avait été régulièrement nettoyée, renvoyant un reflet fidèle.

Les serviettes, soigneusement pliées, étaient posées sur une petite étagère, prêtes à être utilisées, tandis qu'un peignoir était suspendu à une patère près de la porte. L'ensemble de la pièce, bien que légèrement démodé, portait les traces d'un usage quotidien, contrastant avec le reste de la maison qui semblait figé dans une autre époque.

MauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant