L'Enfer de l'Oubli

33 4 0
                                    

Kieran était seul dans l'obscurité, enfermé dans cette salle maudite, perdu dans les tréfonds du Département des Mystères. Les murs semblaient se refermer sur lui, écrasant peu à peu toute lumière, toute espoir. Chaque souffle était une lutte, chaque battement de cœur un rappel douloureux de la réalité cruelle dans laquelle il était plongé.

Son bras, cassé lors de la violente attaque de sa propre magie contre la structure de fer, pendait inerte à son côté, la douleur pulsant à chaque mouvement, chaque frémissement. Ses côtes fêlées l'empêchaient de respirer profondément, chaque inspiration se terminant en une quinte de toux violente qui le laissait cracher du sang, goût métallique et amer qui brûlait sa gorge.

Il sentait la présence des barreaux, de la structure qui le maintenait captif, tordue par sa propre magie, mais toujours assez solide pour le retenir. Ses liens, froids et rigides, lui mordaient la peau, l'empêchant de bouger, de trouver la moindre position qui atténuerait sa souffrance.

Chaque fois qu'il sombrait dans le sommeil, le cauchemar revenait, implacable. Sa famille, ses frères, les couteaux, la table du festin. Il se débattait, hurlait, mais aucun son ne sortait, sa voix étouffée par la terreur pure. Il sentait les dents déchirer sa chair, le sang couler, sa vie s'échapper. Puis il se réveillait, en sursaut, la douleur réelle le tirant de son cauchemar, mais seulement pour le replonger dans une autre forme de torture.

Il tenta de se raccrocher à quelque chose, n'importe quoi, pour ne pas sombrer dans la folie. Il pensait à Faelan, à ses rares moments de paix dans la neige, à la voix apaisante de Dumbledore. Mais tout cela lui semblait désormais si lointain, comme un rêve dont il ne pouvait plus se souvenir clairement.

Le temps perdait tout son sens. Combien de jours étaient passés ? Combien d'heures depuis qu'ils l'avaient laissé là, abandonné à sa souffrance ? Ses lèvres étaient sèches, ses yeux scellés par les runes, brûlaient d'une douleur sourde. Il voulait crier, mais à quoi bon ? Personne ne l'entendrait, personne ne viendrait.

Parfois, il sentait des présences au loin, des esprits errants dans les recoins sombres du département. Mais même eux l'évitaient, effrayés par la puissance brute et incontrôlée qui émanait de lui. Il n'avait plus la force de se concentrer sur ces âmes perdues, de chercher un quelconque réconfort dans leurs murmures.

Son esprit divaguait, oscillant entre conscience et inconscience. Il se demandait s'il allait mourir ici, seul, sans que personne ne sache jamais ce qui lui était arrivé. La rage bouillonnait en lui, mêlée à une peur sourde, une terreur qui menaçait de l'engloutir tout entier. Et pourtant, il était incapable de céder, incapable de se laisser aller à la folie qui le guettait.

Kieran était piégé dans un cycle de douleur, de peur, et de désespoir. Mais quelque part, au fond de lui, une petite flamme de résistance continuait de brûler. Faible, vacillante, mais présente. Tant qu'il pouvait ressentir cette douleur, il était encore en vie. Tant qu'il pouvait sentir la colère en lui, il n'était pas encore brisé.

Kieran, à demi conscient, sentit soudain une vague de présences nouvelles. C'était faible, presque indistinct, mais dans son état de détresse, tout stimulus extérieur semblait amplifié. Ses sens brisés captaient des murmures, des mouvements dans l'air, une magie familière mais étrangement sombre. Il n'était plus seul.

Un instant plus tard, des voix se firent entendre, mêlées à des bruits de pas. Une lueur d'espoir, de terreur et de confusion traversa son esprit. Qui étaient-ils ? Était-il enfin sauvé ou cette visite annonçait-elle une nouvelle forme de torture ?

Rookwood, un Mangemort au visage dur, stoppa net devant la scène. La salle ressemblait à un champ de bataille. Les murs étaient fissurés, la structure de fer qui maintenait Kieran était tordue comme un jouet brisé, et le garçon lui-même était dans un état pitoyable. Ses bras pendaient de façon anormale, son souffle était court et irrégulier, et du sang séché couvrait une partie de son visage.

MauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant