L'Enfant Originel

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Kieran avait été entrainé à travers des couloirs, du moins il imaginait car il avait senti un sort qui l'avait comme coupé un instant du monde, peut-être caché alors qu'ils l'avaient emmené jusqu'à une salle. Là il avait été attaché à une structure froide en fer.

Les Langues-de-Plombs l'avaient mis dans la Salle d'Etudes. Ils l'avaient attaché au squelette en fer, une structure qui permettait de maintenir le cobaye les jambes et bras écartés, mais aussi la tête et de pouvoir tourner autour.

Kieran se débattait, mais les liens magiques étaient trop forts. Les chaînes qui le maintenaient en place, fixées à cette structure froide en fer, le maintenaient fermement, comme si elles étaient faites pour résister à la magie brute qui émanait de lui. Sa respiration était haletante, son cœur battait à tout rompre alors que la perfusion pénétrait sa peau, diffusant un liquide froid dans ses veines. C'était une sensation horrible, lui rappelant les pires moments de son enfance, lorsqu'il était à la merci de son père. Mais cette fois, c'était pire. On lui volait non seulement sa liberté, mais aussi son humanité.

Kieran lutta contre la panique, essayant de garder le contrôle. Il pouvait sentir chaque muscle de son corps se contracter, se tendant contre les liens métalliques qui le retenaient.

Une douleur sourde commença à envahir son corps, irradiant depuis le point d'injection d'une perfusion. La potion, ou ce qu'ils lui administraient, se glissait lentement dans ses veines.

Kieran était toujours attaché à cette structure froide, les chaînes maintenant ses membres tendus. Le liquide froid de la perfusion s'infiltrait lentement dans ses veines, et bien que cela ne provoquait pas de douleur, cela n'en restait pas moins une sensation profondément dérangeante. Mais pour le moment, il se concentrait sur le calme relatif de cette situation, tentant de repousser les souvenirs sombres de ce qu'il avait subi chez son père.

Les Langues-de-Plomb, méthodiques dans leurs actions, préparaient maintenant leurs instruments pour une nouvelle procédure. L'un d'eux s'approcha avec une seringue, ses intentions claires : prélever du sang. Le simple éclat métallique de l'aiguille suffit à faire remonter la peur en Kieran. Une peur viscérale, ancrée dans des souvenirs d'expériences passées, où son propre père avait utilisé sa magie de manière cruelle. Mais ici, cette peur se mêlait à un sentiment d'être traité comme une simple expérience.

L'aiguille s'approcha de son bras, et une terreur instinctive prit le dessus. Kieran serra les poings, sentant sa magie s'agiter en lui, cherchant une issue, une échappatoire. C'était comme une bête sauvage en cage, prête à tout pour se libérer.

Au moment où l'aiguille perça sa peau, Kieran céda à la panique. Sa magie explosa de manière brutale, incontrôlable, une vague de puissance sombre se déchaînant autour de lui. Les murs de la salle semblèrent vibrer sous l'effet de cette énergie, tandis que les Langues-de-Plomb furent repoussées violemment, projetées contre les parois de la pièce. Des cris de surprise et de peur s'élevèrent alors que la magie de Kieran se déchaînait, envahissant chaque recoin de la salle d'étude.

L'énergie pure qu'il dégageait était telle que les instruments volèrent en éclats, la seringue encore plantée dans son bras se brisant sous la force de sa propre magie. Les chaînes qui le retenaient se mirent à vibrer, comme si elles luttaient pour maintenir leur emprise sur lui. Mais la magie de Kieran, alimentée par la peur et la colère, était trop puissante.

Les Langues-de-Plomb, pris de panique, abandonnèrent précipitamment leur tentative de le maîtriser. Ils reculèrent, l'un d'eux se tenant le bras comme s'il avait été brûlé. Un autre tituba vers la porte, frappant contre le mur dans sa hâte de fuir cette force incontrôlable.

Leur fuite précipitée laissait la salle dans un chaos total, et Kieran, bien qu'affaibli par l'effort, sentit une satisfaction froide en lui. Mais cette explosion de magie l'avait épuisé. Son souffle était court, son corps tremblait, mais il avait réussi à les repousser, à éviter cette violation de son corps et de son esprit.

MauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant