En déposant mes affaires dans ma chambre, je suis accueillie par Célia qui s'empresse de me poser cent-milles questions sur le déroulé du week-end. Elle est au courant qu'on a gagné notre match grâce aux réseaux sociaux du lycée, et veut tout savoir sur les coulisses de cette grande victoire. Elle passe presque autant de temps à m'interroger qu'à imaginer ce qui a pu se passer.
Je lui cache l'histoire des bizutages, le fait que j'ai vomi ou même mon baiser avec Camille. Mis à part le fait qu'il y ait eu une soirée arrosée, elle n'apprend quasiment rien. Malgré mes efforts pour écourter la discussion et profiter enfin d'une nuit de sommeil correcte, il me faut plusieurs dizaines de minutes avant de parvenir à me débarrasser d'elle et de m'endormir.
Retrouver Manon en classe le lendemain est un profond soulagement. Enfin une fille qui n'a ni tenté de m'embrasser, ni de m'étouffer sous des innombrables questions. Avec elle, ma vie reprend enfin un semblant de normalité. Alors que le professeur de français nous parle du naturalisme dans la littérature française, elle me chuchote :
— Alors, c'était comment ? Paraît que vous avez gagné grâce à toi. Tu m'avais pas dit que t'étais aussi douée.
— J'sais même pas comment j'ai fait. La chance de la débutante. Mais justement, faut que je te raconte tout. Juste, pas ici. Ce soir, dans ta chambre, ça te va ?
Déçue de devoir attendre mais excitée à l'idée de recevoir des potins qui méritent l'intimité d'une pièce close, Manon hoche la tête. La journée dure une éternité, pour elle comme pour moi, mais l'on finit par se retrouver dans son lit, couchée chacune d'un côté. La colocataire de Manon a la particularité d'être une fille hypersociale qui n'est quasiment jamais là. L'inconvénient, c'est qu'elle rentre souvent relativement tard et la réveille au passage. Mais l'avantage, c'est que la journée, c'est comme si Manon avait une chambre pour elle toute seule.
— Bon, vas-y, je veux savoir là !
— Il s'est passé énormément de choses, je sais même pas par quoi commencer.
— T'as chopé une meuf de l'équipe ?
— Bah justement... oui et non. Tu vois la meuf dont tu disais qu'elle avait un crush sur moi, Camille ?
Manon acquiesce. Elle rayonne : on dirait qu'elle ne vit que pour les romances. Ça fait deux semaines qu'elle sort avec un nouveau garçon et il ne se passe pas une journée sans qu'elle ne me parle de lui. De loin, ça a l'air d'être un mec particulièrement banale, mais Manon profite apparement de moments fantastiques en sa compagnie.
— Bah Camille m'a embrassée, MAIS c'était pas pour me draguer.
— Ce stade de déni, ça devient chaud ! Elle va foutre sa main dans ta culotte tu vas continuer de croire que c'est platonique.
— Non mais attend. En gros, après le match, il y a eu une "cérémonie d'accueil" des nouvelles joueuses. Où genre, fallait boire et se foutre à poil, en gros.
— Mais non ? Mais c'est des gigas barbares en fait ? Je les imaginais plus évoluées, au foot. Remarque, t'as dû bien kiffer de voir tes coéquipières nues, avoue ?
— Tout le monde est pas obsédée comme toi. En plus, justement, je me souviens de rien. Parce que j'ai trop bu.
— Et donc t'as embrassée Camille en étant complètement torchée, c'est ça ?
— Pas exactement... Je... Comme je voulais pas me foutre à poil, les filles ont accepté que je garde mes sous-vêtements, mais seulement à la condition que Camille m'embrasse. Donc c'était pas romantique, c'était juste un défi, en gros. On était un peu obligées.
VOUS LISEZ
Dans la même équipe [girlxgirl]
Storie d'amoreEn arrivant dans l'internat de son nouveau lycée, la solitaire Zoé intègre l'équipe de sport de l'établissement. Elle tombe rapidement sous le charme de la capitaine, aussi fascinante qu'impitoyable. Mise au défi, Zoé s'entraîne de plus en plus dur...