Je redescends rapidement pour le soigner lorsque j'aperçois que dans la cuisine de la nourriture est disposée en désordre sur l'îlot central. Je remarque qu'il y a plusieurs paquets de pâtes et de riz, des sauces et des dizaines de boîtes de conserve.
La plupart des placards sont ouverts, je cherche mon collègue, je balaye la pièce des yeux et je le trouve accroupi face à un des placard ouvert immobile. L'atmosphère est lourde, je sens son angoisse, sa tristesse, sa crainte.
Je m'avance vers lui et pose ma main délicatement sur son épaule tremblante. Il se lève d'un coup, se retourne et me prend délicatement dans ses bras en laissant s'échapper quelques larmes. Il pose doucement sa tête sur mon épaule et me sert fort contre lui. Je ne l'avais jamais vu comme ça, lui qui d'habitude est joyeux et rieur, ça me fait tout drôle. Je ne sais pas vraiment comment le réconforter, cette situation est tellement particulière que je ne sais pas comment réagir.
Alors je reste là et je le l'enlace, dans l'espoir de l'aider à se sentir mieux comme il l'a fait pour moi. J'enfuie ma tête dans son torse et des gouttelettes perlent de mes yeux jusqu'à mes joues et tachent le t-shirt vert de Raphaël. Je caresse son dos délicatement, puis je me hisse sur la pointe des pieds et glisse avec tendresse une de mes mains dans ses longs cheveux roux. Je sens son corps frissonner à chaque mouvement que je fais dans sa tignasse. Je laisse ma main descendre de ses cheveux à son dos pour finir par venir effleurer son bras, son poignet et je glisse mes doigts dans les siens qui se trouvent dans mon dos. Je retire sa main de mon corps et je me détache lentement de lui avant de lui murmurer :
-Aller viens on va s'asseoir, tu tiens à peine debout.
Toujours ses doigts entremêlés aux miens je le tire jusqu'au canapé et une fois assis je romps notre proximité.
J'avais oublié que j'avais la poche de glace sur moi pendant tout ce temps, je la tend donc à mon collègue :
-C'est pour ta cheville, je l'ai trouvé dans la salle de bain à l'étage
Il me la prend des mains, baisse la tête, se pose sur le bord du canapé, place ses coudes sur ses genoux et me répond :
-Elie, je suis désolé que tu m'ai vu comme ça, j'ai essayé de le cacher pour ne pas que tu angoisse encore plus, mais honnêtement même moi j'ai peur, je fais des trucs au pif depuis le début et heureusement on s'en est sorti jusqu'à maintenant.
Je l'observe en souriant, je replace une de ses mèche de cheveux qui cachait son visage derrière son oreille :
-Tu n'as pas à t'excuser, tu m'a vu pleurer des milliers de fois, quand j'était mal tu m'as toujours soutenu. J'ai aussi envie d'être là pour toi quand ça ne va pas. Là on se retrouve dans un horrible merdier où on peut mourir à tout moment et de la pire des façon, c'est normal que tu craques, si ce n'était pas le cas tu ne serais pas humain. Tu sais , je serai toujours là pour toi et....
Il ne me laisse pas finir ma phrase et me tire vers lui en m'enlaçant chaleureusement :
-Merci Elie.
Il se retire doucement quelques secondes plus tard, prend la poche de glace, se penche et la colle sur sa cheville avant de me lancer un regard malicieux :
-A propos du paris, tu as déjà réfléchi à ce que tu allais me demander ?
-J'y ai un peu réfléchi, j'ai trouvé deux trois trucs. Je ne me suis pas encore décidée, mais crois moi tu vas morfler !
-J'espère que c'est rien de... sexuel ? Dit il avec un ton mi ironique mi sensuel en mettant sa main sur son torse.
Je bondi presque de ma place avant de le regarder avec effroi avant de répliquer :
-Euh.....Finalement oublie le pari !
Il hurle de rire avant de lancer :
-C'est bon je rigole ! T'en fais pas je sais que tu m'aurais jamais demander ça ! Dit il en me frottant la tête avec affection
J'oublierai presque ce qui s'est passé plus tôt. Mais je me sens épuisé, triste et terrorisé par ce qu'il se passe dehors. Je sens la fatigue m'envahir et je pose ma tête sur l'épaule de Raphaël. Je ferme doucement les yeux et lui explique ce qu'il se trouve à l'étage et il me dit qu'il y a des conserves, des pâtes et du riz, mais clairement pas assez pour survivre plus d'un mois à deux. J'arrive de moins en moins à rester éveillé, je me sens sombrer petit à petit.
Un bruit de porte me fait sursauter et je vois que je suis allongé avec une couverture sur moi. Je lève les yeux et voit mon collègue debout devant la porte ouverte près à partir.
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Les fins du monde d'Elie
रोमांसNous suivons Elie, qui s'ennuie devant son PC au travail et qui s'amuse à imaginer différentes fin du monde possible. A travers ses périples elle explore ses sentiments pour son ami et collègue Raphael, que va-t-elle y découvrir ? Va-t-elle surviv...