Il me passe la moitié et nous commençons chacun à faire une boule. Comme la première fois qu'on a réalisé un bonhomme de neige je m'attaque à la tête et lui ai corps. Je tente tan bien que mal que la boule soit la plus parfaite possible mais c'est un peu compliquée. Je regarde du côté de Raph, et lui a l'air de s'en sortir plutôt bien.
J'ai les mains recouvertes de colle et de petits bouts blancs qui se sont déchirés durant la formation de mon œuvre. Je la secoue légèrement pour enlever ce qui est collé dessus :
-Hé !
Je lève les yeux et vois mon collègue me regarder avec un air de contrariété et avec pleins de petits confettis couleur ocre sur lui. Je comprends ma bêtise et face à son regard et à la situation je commence à rire sans savoir comment m'arrêter.
-C'est pas drôle !, dit il en essayant de pas s'y mettre à son tour
Il m'observe mais son ton a changé, il est maintenant recouvert d'une fausse colère.
Il attrape une poignée de masse blanche collante. Savant pertinemment ce qu'il va faire, je recule et met mes bras en avant pour me protéger.
-Non,non,non, Raph, s'il te plait !
La pâte atterrit sur ma cuisse, en glissant le long de celle- ci pour enfin atterrir au sol me laissant une longue trace sur toute la jambe. Je sens l'humidité à travers mes vêtements et sans réfléchir je la ramasse et l'envoie directement sur lui.
Il l'esquive de justesse et m'en relance dessus. S'ensuit une bataille épique au milieu du réfectoire. Il ne me loupe jamais, j'ai des traces blanches partout sur moi alors que lui n'a rien du tout ! Des morceaux de papier toilettes et de colle volent dans toute la pièce, heureusement que personne n'est venu entre temps sinon il aurait fini blanc lui aussi.
Je prends une énorme poignée de la pâte blanche, m'applique dans mon lancé et l'envoie tout droit sur lui.
Malgré que je voulais viser son torse, le mélange arrive sur sa tête. Je hurle de rire instantanément en m'excusant en boucle pour éviter des possibles représailles de sa part. Mais comme notre dernière bataille de boule de neige, il prépare une grosse boule, la malaxe un peu avec un air de malice épinglé sur son visage et s'approche de moi. Mon seul réflexe logique ? Courir. Courir vite et dans une direction que je ne connais pas encore.
Je m'enfonce dans l'usine, cherchant un coin où me cacher ou un endroit où le semer. Je tourne autour des machines et d'un coup je n'entend plus les bruits du caoutchouc de ses chaussures sur le sol. Je me colle contre la machine à côté de moi, je la longe lentement en faisant attention de ne pas me faire surprendre.
Je cours vers la machine juste à côté et fait la même chose.
La suivante aussi, jusqu'à ce que mon pied touche quelque chose au sol. Je baisse mon regard et voit une grande paire de chaussures. Pas n'importe laquelle : celle de Raph. D'une couleur noir avec des bords verts en plastique mou. Les battements de mon cœur s'accélèrent, je me fige et je me rends compte que si jusque-là je ne l'ai pas entendu, c'est uniquement parce qu'il les a enlevés.
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Les fins du monde d'Elie
RomanceNous suivons Elie, qui s'ennuie devant son PC au travail et qui s'amuse à imaginer différentes fin du monde possible. A travers ses périples elle explore ses sentiments pour son ami et collègue Raphael, que va-t-elle y découvrir ? Va-t-elle surviv...