Les fins du monde d'Elie

LE GRAND FROID/Chapitre 3 : La baignoire

Il s'est alors légèrement relevé paniqué a l'idée de m'avoir fait mal. Je n'ai rien eu, même pas un bleu, mais cette envie enivrante de l'embrasser est revenue, s'est même intensifié grandement en sentant son corps sur le mien et en étant plus qu'à quelques centimètres de son visage à ce moment-là. J'ai levé mon bras lentement et plongé ma main dans ses cheveux pour rapprocher son visage du mien. Nos lèvres n'étaient qu'à quelques millimètres l'une de l'autre, tout comme la barrière qui séparait l'amitié de ce que je ressentais.

Je sentais son souffle haletant sur moi, comme si lui aussi en avait terriblement envie mais n'osait pas. Ses cheveux tombaient sur moi telle une magnifique cascade rousse, son regard devenu plus grave et plus sérieux se changea d'un coup en un regard rempli de désir lorsqu'il s'apprêtait à réduire encore la distance entre nous. Voulant passer mon autre bras autour de son cou, je l'ai levé et ai buté contre le robinet de la baignoire en ouvrant malencontreusement l'eau gelée qui se déverse d'un coup sur Raphaël. Surpris, il se releva d'un coup en poussant un gémissement causé par le liquide froid qui se renversait sur son dos. Il ferma le robinet et à ce moment-là, plus coincée contre son corps, j'en ai profité pour m'extirper de la baignoire. Je me suis enfuie dans la cuisine sans me retourner et en me servant un grand verre d'eau pour essayer de calmer mes ardeurs. C'est sûrement l'alcool présent dans mes veines qui m'a fait délirer et penser que Raph aurait pu avoir la même envie que moi. Il est si beau, si...parfait, pourquoi est-ce qu'il aurait envie d'embrasser une fille comme moi ? Je suis l'incarnation même du mot "maladroite", je suis petite, ronde, pas vraiment sociable et une heure avant il m'a vu vomir à plusieurs reprises. Il a dû être terriblement mal à l'aise lorsque j'ai pris son visage pour le rapprocher du mien.

Mais comme d'habitude, j'ai fait l'autruche, au lieu de tenter de m'expliquer ou d'inventer une excuse auprès de lui et avant qu'il me rejoigne je me suis couchée dans son canapé en prenant soin de me cacher sous le plaid qui se trouvait là et j'ai fait semblant de dormir, jusqu'à finalement vraiment m'endormir.

Et au final nous n'avons jamais reparler de ce qu'il s'est passé ce soir-là dans son appartement et c'est pour le mieux, je suis sûr qu'il a oublié depuis le temps.

Je regarde à nouveau par la fenêtre et la neige ne semble pas prête de s'arrêter de tomber. Il n'est que onze heure et je fini le travail à dix-sept, j'espère que je pourrais rentrer chez moi sans encombre.

Ça me rappelle que j'ai passé l'examen du permis de conduire sous la neige et je l'ai eu ce jour là. Ce que je devais hommertre de révélé c'est que je l'ai obtenu après quatre-vingt seize heures de conduite et trois passages à l'examen. Je le jure qu'après avoir passé autant de temps avec mon moniteur d'auto-école, on a commencé à nouer une relation presque amicale. Sauf quand il relais parce que je shootais des poubelles avec la voiture. Sans déconner pourquoi laisser sa poubelle en plein sur le trottoir ? Bon j'admet que c'était entièrement de ma faute et de la faute de ma conduite désastreuse. Honnêtement pendant mes heures dans ce véhicule aux côtés de mon ami/moniteur j'ai dû renverser plus d'une dizaine de poubelles. Pas la peine de me demander pourquoi cet objet en particulier parce que moi même je n'en sais rien. Mais depuis que j'ai ma propre voiture je peux dire fièrement que ça ne m'est plus jamais arrivé.