Les fins du monde d'Elie

LE GRAND FROID/Chapitre 12 : Le froid éternel

- Elie ? Elie c'est toi ?

Je reconnaîtrai la voix de Raph entre mille ! Je lâche la rampe froide et je cours vers lui et vers le faisceau de la lampe de poche qu'il tient en main et qui m'éclaire la voie. Arrivée à sa hauteur je lui saute au cou tellement je suis heureuse de le revoir et il ressert son étreinte sur moi.

On décide de retourner d'où je viens pour aller se poser dans la salle de réunion et dormir dedans comme la dernière fois.

J'ai froid. J'ai très froid. Malgré le corps chaud de Raph collé contre moi pour tenter de me réchauffer je tremble. Nous sommes allongés sur la table avec nos semblant de couverture sur nous mais je n'arrives pas à dormir ni à contrôler les spasmes du à la température. Il doit faire moins de dix degrés dans cette pièce, ce qui craint vraiment pour la suite.

A côté de moi, mon collègue dort à poing fermé et j'essaie de me retirer de son étreinte sans le réveiller. J'agrippe la lampe de poche qu'il à laissé traîner sur un siège et sort de la salle.

Si je marche un peu je vais finir par me réchauffer non ? Enfin j'espère.

Je fais le tour de l'usine, toujours tremblante, et remarque que dans certains endroits la température semble encore plus glaciale.

Je m'avance près d'un local technique de la maintenance, voyant des petits bouts de glace se former sur la porte. Je tends la main et l'ouvre. J'entre et tout est recouvert de glace, comme dans un congélateur mal entretenu. La porte se ferme derrière moi et ayant peur qu'elle se bloque à cause du givre je cours pour la rattraper.

J'ouvre les yeux et observe le plafond dans la pénombre. Je remarque que je suis couché au sol et que mon corps me fait mal. Je tourne la tête avec difficulté et vois une mare de sang coulée avec comme point de départ mon crâne.

J'ai encore froid. Mais la vraie question c'est : est-ce que j'ai froid à cause de la température ou car la mort s'approche à grand pas de moi ? Honnêtement je pense que c'est les deux.

Je me sens triste. Triste de ne pas avoir vécu tout ce que je voulais vivre. J'aurais aimé voyager plus, vivre plus d'expérience. Revoir encore une fois mes amis, ma famille, d'ailleurs j'espère qu'ils vont bien. Je ne peux pas m'empêcher de penser à Raphaël, que je laisse seul ici désormais.

Une larme glaciale coule le long de ma joue alors que mes yeux se ferment pour la toute dernière fois de mon existence.