Les fins du monde d'Elie

LE GRAND FROID/Chapitre 11 : Lumière

Je fais un pas en arrière, puis un autre, et mon dos se cogne contre quelque chose de dur. Je me souviens de comment est fait le bâtiment et le placement des machines, il ne devrait y avoir rien à cet endroit. Je lève lentement la tête en arrière et voit apparaître devant moi le visage de Raph, caché derrière ses long cheveux. Il arbore un sourire malicieux qui s'accentue de plus en plus avant de poser délicatement la boule collante qu'il avait en main jusqu'à présent sur le haut de mon crâne. Elle roule sur ma tête jusqu'à tomber au sol et on explose de rire avant de s'asseoir à même le sol ensemble.

Une bonne heure plus tard et après une douche (vu mon état de colle+papier+sueur, c'était obligatoire !), je me dirige vers une des salles de réunion pour aller voir un film sur un des grand écran présent dans une de ces pièces.

En entrant dans l'une d'entre elles, je me remémore la discussion que j'ai eue avec le directeur juste avant de venir. Je l'avais croisé aux machines à café où j'avais évidemment pris un thé à la menthe. Apparemment les températures continuent de chuter et c'est pas près d'arrêter. Il m'a confié avoir allumé la radio et qu'ils avaient annoncé que ça pourrait durer des mois avant que tout puisse revenir à la normale. Sauf qu'on est piégé ici, qu'il fait moins vingt neuf degrés à l'extérieur (ce qui est totalement inédit, même dans notre région) et qu'il nous reste à peine de quoi tenir dix jours encore niveau nourriture.

J'arrête pas de me demander comment on va s'en sortir ? Si on a plus de nourriture on ne peut plus survivre ici !

Pour me changer les idées et censée de trop cogiter, j'allume mon pc, puis la télévision. Je mets Netflix et choisis un film au pif, je crois qu'on m'en avait déjà dit du bien d'ailleurs.

Je commence à être bien dedans lorsque d'un coup tout s'éteint, mon pc qui ne fonctionne que branché s'éteint également (on m'avait pourtant dit que c'était un ordinateur portable ! Mais la batterie ne tient plus du tout depuis trois mois) . Je vais vers un interrupteur et là pareil pas de lumière. Le soleil s'étant déjà couché je me retrouve dans le noir complet. Je m'immobilise et réfléchis deux minutes : je n'ai pas mon téléphone sur moi, je l'ai laissé au réfectoire car je l'oublie tout le temps, je ne possède aucune lampe de poche ou de bougie. ça commence bien ! Ah et petite chose en plus : dans le noir je flippe complet !

J'ouvre la porte de la salle dans laquelle je suis et pareil, aucune lumière à l'horizon. Je me dis que je ne peux pas rester ici toute seule, si il n'y a plus d'électricité, il n'y a plus de chauffage non plus et sans couverture ou semblant de couverture je vais mourir de froid si la situation persiste. J'avance les bras tendu vers l'avant pour appréhender le moindre mur. Je suis à présent dans l'usine, je longe les barreaux se trouvant le long du chemin principal et je marche à taton, une main en avant et une main sur la barrière. Au bout d'une dizaine de minute j'aperçois une lumière au loin. Au début, je suis soulagée, puis inquiete. Je me remémore tous les scénarios des films d'horreur sans imagination que j'ai pu regardé et généralement c'est là que je suis censée être tuée.