Chapitre 2

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1 an plus tard

PDV : L'ange

Je marchais lentement dans cette ville au milieu du désert. Elle était très connue pour ses marchés aux fleurs et pour son nombre de vente incalculable de tissus, en particulier de masques. Je déambulais parmi ces stands emplis de denrées plus diversifiées les unes que les autres. L'ambiance était exceptionnelle. Une odeur de pain chaud et de fleurs s'élevait, tandis qu'une douce musique venait ravir les oreilles des nombreux passants. De nombreux rires d'enfants, et d'adultes aussi, se mêlaient à la foule, qui était quelque peu dense, mais pas au point d'être désagréable. Le marché respirait la vie et la bonne humeur, tout semblait aller pour le mieux.

Pensif, je détaillais les présentoirs d'un air distrait. Soudain, sans vraiment savoir pourquoi, je m'arrêtai devant une vielle femme qui vendait d'étranges petits poignards. J'observai ceux-ci un instant avant de lui demander :

- Bonjour, combien les vendez-vous ?

Elle me sourit chaleureusement et pointa du doigt un écriteau que je n'avais pas vu jusqu'à lors. Il indiquait : "70 lumiens le poignard, 100 avec le poison". Je hochai la tête et choisis une ravissante arme décorée de rubis qui miroitaient au soleil. Je fouillai ensuite dans une des nombreuses poches de ma cape noire et en sortit le compte de la monnaie, que je lui tendis. Elle la prit avec un nouveau petit sourire qui semblait me dire quelque chose, que je ne saisissait pas vraiment. Avant que je puisse m'en aller, elle me fourra une petite fiole de verre dans la main. Elle contenait un épais liquide rougeâtre, une inscription figurait sur son côté, je n'eut pas le temps de la lire, la vieillarde m'attira à elle et chuchota :

- Gratuit pour vous, monseigneur.

Je tressaillis en entendant cette appellation, c'est comme ça que jadis, l'on appelait les ange-gardiens de haut rang, avant que ceux-ci ne disparaissent progressivement. Je hochai lentement la tête, mis la fiole dans ma poche et m'enfonçais dans la foule, comme pour fuir le passé qui m'assaillait violemment. Je calmai les battements de mon cœur et continuai d'errer entre les étalages colorés. Des pensées désordonnées tourbillonnaient dans ma tête. À mesure que les souvenirs surgissaient, tout s'embrouillait de nouveau, et je n'arrivais plus à réfléchir.

Le temps s'allongeait et je ne savais que faire pour m'occuper, pour m'empêcher de penser, personne n'était en danger dans ce bourg animé de cris d'enfants et de musique. Je flânai encore un peu et fini par m'asseoir sur un banc, dos à l'entrée de la ville. J'observais le bâtiment en face de moi. C'était une maison à plusieurs étages, deux, peut-être trois. Les murs, faits en pierres, étaient légèrement abîmés et le toit de tuiles rouges commençait à dater un peu. Je soupirai. Devant moi, une grande fontaine trônait au milieu de la place que je supposais être la place d'accueil des visiteurs, et bien sûr, la place du marché.

Soudain, un petit garçon s'arrêta en pleurant devant moi, interrompant le flux incessant de mes pensées tumultueuses. Je me penchai vers lui pour tenter de le rassurer, sans succès, il était complètement paniqué.

- Un vilain monsieur à attaqué mon papa ! Gémit-il entre deux sanglots.

Je lui sourit pour le calmer et lui demandai gentiment de m'amener vers son père, ayant enfin un peu d'action pour utiliser mon temps. Enfin. "Je commençais vraiment à me faire ch!er à rien faire" Pensai-je. Avec un petit sourire satisfait, je sortis la petite dague, décorée de rubis, pour tuer, ou du moins blesser, un éventuel assassin ou voleur qui aurait pu s'en prendre à la famille de l'enfant. Celui-ci m'attrapa par la main et me tira le bras, je le suivis, faisant de grands pas pour rester à sa hauteur. Il m'emmena ainsi, à travers les rues, renversant de riches marchands, bousculant de jeunes femmes qui l'apostrophaient ensuite, insensibles aux larmes de peur qui ruisselaient le long de ses joues. Enfin, après avoir traversé quelques rues, de plus en plus obscures, nous arrivâmes dans une ruelle sombre et humide, on y sentait comme une odeur de menace et de mort.

The angelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant