Chapitre 21

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PDV : Nathanaël

Je me reçu le point de Thorn en plein dans le ventre et l'impact me coupa le souffle. La douleur éclata comme un feu d'artifice dans mon corps, irradiant à partir du point de contact. Ce n'est que lorsque je crachai un long filet de sang que je réalisai pleinement ce qui venait de se passer. Le coup avait été d'une violence inhumaine, me laissant plié en deux sur le sol de marbre glacé, la douleur me paralysant.

Je tentai désespérément de me relever, de rassembler mes forces pour arrêter ce démon aux ailes noires qui avançait inexorablement vers l'entrée du château. Chaque mouvement était un supplice, mais je refusais de rester à terre. Avec une détermination vacillante, je réussis à me remettre sur mes genoux, mon souffle rauque et saccadé. Le mot "stop" franchit à peine mes lèvres, un murmure impuissant face à la terreur incarnée qui se dressait devant moi.

Avant même que je puisse reprendre mon équilibre, son pied me frappa avec une force qui me projeta en arrière, me faisant rouler plusieurs mètres plus loin. Je m'écrasai lourdement contre le sol, le corps en feu, sentant chaque os crier de douleur. La douleur n'était rien comparée à l'impuissance qui m'étreignait alors que je voyais l'entrée du château, désormais sans défense, s'ouvrir devant lui.

Habituellement, il fallait au moins cinq gardes pour pousser ces portes massives, symbole de la puissance et de la protection du roi. Mais Thorn, avec une aisance presque insultante, les ouvrit d'une seule main, comme si elles n'étaient rien de plus qu'un vulgaire rideau. Sans un regard en arrière, sans un mot, il franchit l'entrée du grand hall, son ombre s'étirant sur le sol de marbre blanc comme une tâche d'encre qui avalait la lumière.

Je restai là, allongé sur le sol froid, le goût métallique du sang dans la bouche, ma vision brouillée par la douleur et le désespoir. Je savais qu'il n'y avait plus rien que je puisse faire. Thorn avançait, implacable, et moi, je n'étais plus qu'une silhouette brisée, incapable de protéger ceux que j'avais juré de défendre.

PDV : Thorn

Je poussais la porte avec une aisance presque mécanique, franchissant l'entrée après avoir balayé d'un revers de main le dernier obstacle qui se dressait sur mon chemin. Les émotions qui, jusque-là, avaient pu me fragiliser et m'assaillir de doutes et de faiblesses étaient désormais réprimées, enfouies profondément au plus intime de mon être. J'avais réussi à les enterrer là, dans les recoins obscurs de ma conscience, où elles ne pourraient plus troubler ma détermination ou menacer mon contrôle. Chaque pas que je faisais à l'intérieur du château renforçait cette barrière que j'avais érigée, une forteresse intérieure contre les tumultes émotionnels.

Le grand hall du château s'étendait devant moi, vaste et imposant, avec une architecture qui semblait toucher le ciel. Les murs étaient faits de marbre blanc, ornés de motifs délicats sculptés à même la pierre, représentant des scènes de batailles héroïques et des légendes anciennes. De chaque côté, de majestueuses colonnes soutenaient un plafond voûté, où des lustres en cristal suspendus scintillaient faiblement, projetant une lumière dorée qui dansait sur les surfaces polies. Malgré la grandeur du lieu, une atmosphère pesante régnait, comme si les murs eux-mêmes retenaient leur souffle face à l'inévitable confrontation.

Au centre de cette vaste étendue se trouvait le trône, un siège sculpté avec une minutie extrême, fait d'or et d'argent, incrusté de pierres précieuses qui brillaient faiblement dans l'éclairage tamisé. Il était surélevé sur une petite plateforme, signifiant l'autorité et la suprématie de celui qui y siégeait. Le sol en mosaïque, fait de motifs géométriques complexes, menait directement vers ce trône, comme un chemin sacré.

Et là, assis seul sur le trône, se trouvait le roi. Sa silhouette semblait presque fragile, perdue dans l'immensité du hall. Vêtu d'une robe royale pourpre, bordée de fourrure blanche, il tenait le sceptre royal d'une main tremblante, symbole de son pouvoir. Son visage, marqué par les années, portait les signes évidents de la fatigue et de l'anxiété. Ses yeux, autrefois pleins de sagesse et de force, étaient maintenant voilés par la peur et l'incertitude.

The angelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant