Chapitre 4

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PDV : Thorn

Je volai. Je découvrais enfin ce plaisir étrange que tout humain convoite, le vol. Je battais des ailes, d'immense ailes noires, qui terrifiaient toute les personne qui les apercevaient. Je me maintenais à quelques mètres au-dessus d'une ville plongée dans l'obscurité de la nuit, mais pourtant éclairée de milles lumières, les lumières en l'honneur du dieu de la mort : Nephytis, je n'avais pas choisis le jour pour attaquer au hasard.

Cette ville illuminée était ma nouvelle cible. Mes yeux sombres scrutaient les rues d'un regard de rapace, nouvellement acquis. Je recherchais le point le plus propice à mon atterrissage. J'avisai une grande place centrale, bondée.

Parfait : de quoi tester la peur que je pouvais désormais inspirer aux citoyens. Je regardai le sol puis, soudainement, je piquai à toute vitesse, dirigeant parfaitement ma trajectoire grâce à ces grandes ailes que j'avais si rapidement appris à contrôler.

Tandis que je fonçais vers le sol, je me surpris à me demander si prendre feu était possible... Mais j'atteins bientôt la terre ferme.

Je me posai avec fracas, mes grandes bottes de cuirs frappant le sol et soulevant d'importants nuages de poussière. Je sentais avec joie que la panique montait rapidement parmi le peuple réuni en cette nuit si spéciale. Les enfants pleuraient et les adultes criaient de terreur, ou pour certains, priaient avec ferveur.

Il est vrai qu'avec mes habits noirs, ma cape flottant au vent, mes longues dagues, chaînes et autres armes à ma ceinture, avec mes longues ailes intimidantes, j'avais de quoi affoler toute une ville, je n'avais pourtant fait aucun mouvement brusque, je n'avais sortis aucune arme.

Je dû avouer que cette réaction ne m'étonnait pas de la part de vulgaires humains tels qu'eux, mais je ressentis tout de même un léger pincement au cœur. Comme à leur habitude, ils jugeaient les autres par leur apparence, je ne leur avait pourtant encore rien fait !

Cette simple constatation de leur idiotie me mit fortement de mauvaise humeur, ce qui, je le savais, allait se solder par quelques morts de leur côté. Je pensais à tout cela avec un stoïcisme extrême, rien ne se lisait sur mon visage de marbre mais la colère montait derrière cette façade, elle avançait pas à pas en moi, me dévorant chaque instant un peu plus.

J'attrapai violemment un civil à la gorge. Tout près de son visage rougeaud, je grognai :

- Toi. Est-ce que tu as peur de la mort ?

Le pauvre homme secoua la tête avec désespoir.

- Oui... Oui !

Je m'approchai encore, menaçant, je sifflai entre mes dents :

- Tu ne devrais pas. Tu devrais me craindre. La Mort, c'est moi.

Et sans plus de cérémonie, je serrai son cou, de plus en plus fort, et grâce à ma force désormais décuplée, je le lui brisai violemment. J'observai tous les autres qui tentaient de s'enfuir en courant avec un air de dégoût ostensible. D'un air presque provocateur, je laissai lourdement tomber le corps sans vie sur les pavés froids de la place, sans que je ne ressente la moindre pointe de culpabilité.

J'étais devenu un monstre. 

The angelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant