15.🥀

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Salem aleycoum,

Précédemment: Mon coeur se mit à battre plus fort, mais je restai immobile, attendant de découvrir qui se tenait là, sans oser me retourner...

[...]

je me tourne légèrement, mon coeur battant la chamade, et je découvris Aymen, le fils de Soumaya, qui se tenait à quelques pas derrière moi. Ses yeux semblaient perdus dans la nuit, comme si il cherchait quelques choses au-delà du jardin, ou peut-être en lui-même. Un silence apaisent s'installa entre nous, comme si ni l'un ni l'autre n'éprouvions le besoin de combattre ce vide par les mots. Je sentais la fraîcheur de la nuit sur ma peau, mais sa présence me réchauffait d'une manière assez particulière.

Après quelques instants, Aymen finit par rompre le silence, sa voix douce et remplis de bienveillance.

Aymen: Qu'est-ce que tu fais là, à cette heure?

Demanda-t-il sans aucune agressivité, simplement par curiosité.

Je sursaute légèrement à sa question, prise au dépourvu. Mon esprit s'emballa, cherchant une réponse, mais tout ce que je parvient à dire c'est:

Moi: J-je voulais juste prendre l'air. Désolée si je dérange...

Ma voix trahissait ma nervosité, et je baissai les yeux, mal à l'aise. Aymen sourit, un sourire rassurant.

Aymen: non, tu déranges pas. J'ai l'habitude de venir ici...

expliqua-t-il en se rapprochant pour s'asseoir à côté de moi. Il repris:

Aymen: Mon père... il est décédé il y'a deux ans, et depuis j'aime m'asseoir ici quand je repense à lui, et je me remémore tout les souvenirs que j'ai de lui.

Il avait prononcé ces mots avec un sourire triste, mais serein, comme s'il avait fait la paix avec cette perte, même si sa douleur persistait. Je ne savais pas quoi dire, mais je sentais qu'il voulait partager ce moment avec moi, sans qu'aucune parole ne soit nécessaire.

Moi: Ça se voit qu-que tu l'aimais beaucoup...

dis-je doucement.

Il hocha la tête, et un silence complice s'installa de nouveau entre nous. C'était un silence réconfortant, loin d'être gênant, comme si, pour une fois, je pouvais être moi même sans avoir à justifier ma présence, sans avoir à expliquer pourquoi j'étais là.

Finalement, Aymen se leva, un léger sourire au lèvre.

Aymen: Bon, je vais aller dormir. Il est tard...Essaie toi aussi de te reposer Amel.

J'hoche ma tête en silence, le regardant s'éloigner vers la maison. Une fois seule, je restai assise là encore un moment, profitant de la tranquillité du jardin, mais la fraîcheur de la nuit finit par me faire frissonner. Je me levai à mon tour et rentrai doucement dans la maison.

C'est alors que j'entendis des pas derrière moi. Soumaya venait à ma rencontre, un doux sourire sur le visage. Elle s'approcha et me regarda avec bienveillance.

Soumaya: Ça va, ma fille?

J'hochai la tête, mais je savais que mes trahissaient le tourment intérieur que je tentais de cacher. Soumaya, avec une douceur maternelle que je n'avais jamais connu, m'invita à m'asseoir avec elle sur le canapé du salon. Elle me prit les mains dans les siennes, son regard cherchant à comprendre ce qui me tourmentait.

Et là, sans même savoir comment ni pourquoi, les mots commencèrent à sortir, comme si un barrage venait de céder. Je racontai tout. Mon enfance sans mère, ma vie avec un père violent. Comment, dès mon plus jeune âge, j'avais été privée de l'amour maternel et paternel, comment j'avais grandi dans la solitude, sans amis, sans personne pour m'apprendre ce que signifiait être aimé.

Je parlai de la violence, du manque d'affection, et de la manière dont, mon propre père m'avait vendu à Gérald. Cet homme, qui avait fait de ma vie un enfer, m'avait montré le pire des hommes. Mes mains tremblaient en parlant de lui, mais Soumaya ne me lâcha pas, serrant mes mains un peu plus fort, comme pour me donner la force de continuer.

Les larmes coulaient silencieusement sur mes joues, et je réalisai que je n'avais jamais parlé de tout ça à personne. C'était comme si, pour la première fois de ma vie, quelqu'un voyait vraiment la souffrance que je portais en moi. Je terminai par ces mots, à peine audibles entres mes sanglots:

Moi: J-J'ai toujours eu l'impression d-de n-ne jamais avoir existé... Comme si je n'avais jamais été une personne, juste une ombre. Je n'ai jamais connu l'amour, ni maternel, ni paternel, ni fraternel... Rien. J'ai l'impression d'avoir toujours été seule dans un monde où je n'avais pas ma place...

Soumaya pleurait aussi, mais elle garda une douceur, me caressant doucement les cheveux.

Soumaya: Tu es une belle personne Amel, et tu mérite tout l'amour que tu n'as jamais eu. À partir de maintenant tu est ma fille. Je ne pourrai jamais remplacer ta mère, mais je serrai là pour toi, aussi longtemps que je puisse.

Ces mots percèrent mon coeur comme une lumière dans la nuit noire, et même si je n'arrivais pas à y croire totalement, je sentis un poids s'alléger un peu.

Le sommeil finit par me gagner, mes yeux se fermaient, mais mon esprit restait restait en éveil. Je fis un dernier effort pour sourire à Soumaya avant d'aller me coucher.

Je m'allongeai dans le lit, le coeur lourd mais apaisé, et malgré la fatigue, le sommeil ne vint pas. Je repensais à tout, incapable de fermer les yeux. J'avais peur que tout cela ne soit qu'un rêve, et que demain, en me réveillant, je sois de retour dans l'enfer que j'avais toujours connu. Que Gérald, ou mon père, reviennent me chercher, et que tout le reste me soit arraché.

Je restait là, éveillé dans l'obscurité, espèrent que ce cauchemar ne se reproduise plus, que je pourrais enfin, un jour, trouver la paix...

À SUIVRE...

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