Alors que je démarre la voiture de Renée en trombe, une pensée me traverse l'esprit : comment est-ce possible d'être aussi peu sympathique ? Sans même prendre le temps de vérifier mes rétroviseurs, je m'engage sur la route qui mène à l'extérieur de la ville, longeant des rangées de maisons aux façades uniformes. Les feux rouges et les stops se succèdent. Ils me forcent à ralentir et à reprendre de la vitesse à plusieurs reprises.
Je baisse la vitre, espérant que l'air frais calme mes nerfs en feu. La nuit est tombée, la fraîcheur piquante qui s'engouffre dans l'habitacle, rappelle que l'hiver n'a pas encore dit son dernier mot
Des voitures passent à côté de moi, leurs phares illuminent brièvement l'intérieur sombre de la voiture. La musique douce de la radio crée une ambiance apaisante, contrastant avec les tensions de cette fin de journée.
Le téléphone vibre soudain sur le siège à côté de moi. Le nom d'Aurore s'affiche en gros. Je décroche et essaye tant bien que mal d'activer le haut parleur tout en conduisant d'une seule main.
— Ce mec est un crétin fini ! Je m'écrie sans même lui dire bonjour.
— Olivier ? demande-t-elle.
— Non, Mio !
— Qui ?
— L'agent immobilier foireux !
Le silence s'installe dans l'habitacle. J'imagine mon amie farfouiller dans ses pensées pour comprendre ce que je raconte. Je lui ai évidemment fait le récit de ma visite désastreuse le mois dernier, ainsi que sa présence au bar. Elle ne le connaissait que sous le nom de « l'agent immobilier foireux ». Je tente de me concentrer sur la route, mon temps est compté, il ne me laissera aucune chance si j'arrive une nouvelle fois en retard.
— C'est sa sœur qui vend ses affaires. Il est tellement odieux. Les mecs sont odieux !
Les larmes me montent, une vague de colère déferle du fond de mes entrailles.
— Gaby, tu es à cran, ne fait pas de généralités, me rassure mon amie d'une voix douce. Tu as déjà récupéré les affaires ?
Oui je les mets tous dans le même panier, mais peut-on m'en vouloir de les détester autant ? Olivier m'a piétiné sans se soucier de ce que je pouvais ressentir. Mio me rabaisse plus bas que terre sans chercher à me comprendre.
— Non, malheureusement. Il y a beaucoup plus de choses que prévu. Je ne sais même pas comment je vais tout transporter. Et ce type, Mio... Il a été tellement exécrable, comme s'il prenait plaisir à me rendre la tâche encore plus difficile.
— Je suis désolée que tu aies eu à faire face à ça. Tu veux que je vienne t'aider à déballer tes affaires ?
Sa proposition me touche. Aurore est toujours là pour moi, peu importe la situation. Elle est à des centaines de kilomètres de moi, pourtant je sais qu'elle serait capable d'être chez moi cette nuit pour me remonter le moral.
— Ce n'est pas nécessaire. Je vais m'en sortir.
Je repense à mon altercation avec Mio. Je me rappelle sa voix arrogante, son regard méprisant. Et pourtant, au fond de moi, je sais que c'est ma propre vulnérabilité qui m'a rendue si irritable.
— Aurore, je crois que j'ai juste besoin de passer une bonne nuit de sommeil et tout ira mieux. Merci pour ton soutien.
— Pas de problème. Tu sais que je suis toujours là pour toi, peu importe ce qui se passe. Appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit, d'accord ?
Je souris, reconnaissante d'avoir une amie aussi formidable que Aurore.
— Je te rappelle demain pour te tenir au courant de comment ça s'est passé.
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Les roses du destin [Terminée, En Réécriture]
Roman d'amourGabrielle, fraîchement célibataire après une rupture difficile avec Olivier, décide de tout quitter pour repartir à zéro. Elle choisit de s'éloigner de sa famille et de ses amis pour s'installer dans une nouvelle ville, avec l'espoir de reconstruire...