Chapitre 28

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POV Eline

— Monsieur, je vais vous demander de sortir, intervient Hugo.

     Léa, elle, observe la scène, visiblement amusée. Natai quant à lui se fraye un chemin parmi les clients alors que le ton monte entre monsieur cravate et mon collègue et sans que je comprenne ce qui se passe, ce petit prétentieux me jette la bouteille de soda en plein visage. Une exclamation de stupeur monte parmi les personnes présentes. Je me lève subitement, plaquant ma main au niveau de mon œil. Les clients irrespectueux, j'ai l'habitude mais là c'est autre chose. Natai déboule comme un bulldozer, dégageant tout le monde sur son passage, choppant le type par le bras pour le faire sortir. Celui-ci manque même de tomber. Il a du mal à suivre, Natai est furax, je peux le sentir sans avoir besoin de le regarder. Hugo fait passer mes clients sur la caisse de Léa pour m'emmener en salle de pause.

Il humidifie un chiffon avant de l'appliquer là où la bouteille a frappé. Heureusement, elle a tapé au niveau de la pommette droite, je sens que c'est un peu gonflé.

— Tu vas bien ? s'empresse-t-il de demander

— Oui, ça va. Va aider Léa, je vous rejoins dans quelques minutes.

Hugo me laisse, sa présence est vite remplacée par une autre bien plus imposante, ses doigts s'emparent de mon menton et il examine mon visage. Ses yeux sont sombres, ses traits sont tirés entre colère et inquiétude. Sa main tremble et je finis par la prendre dans la mienne.

— Je vais bien Natai, c'est rien de grave.

— Bien-sûr que non, c'est pas rien !

Il examine mon visage et se détend un peu quand il voit qu'hormis une marque, je n'ai rien de plus. Quelque chose me dit que ce client n'est pas près de remettre les pieds ici. L'avantage d'être un petit magasin c'est qu'on peut décider de bannir quelqu'un. Je n'ai aucun doute que lorsque Pierre sera mis au courant de l'incident, il s'assurera que ce type ne revienne jamais. Natai s'empare du torchon humide et le passe doucement sur ma pommette. Il est doux, comme s'il craignait que je me brise s'il appuyait trop fort sur mon visage. Samia entre à son tour dans la salle et s'assure que je vais bien.

— Tu devrais rentrer avec Natai.

— Ce n'est pas la peine, je fini dans moins d'une heure Samia.

— Justement, dit-elle avec son rôle de maman autoritaire, ils peuvent se débrouiller sans toi. Rentre avec Natai et profitez de votre après-midi.

— T'as entendu la dame ?

S'il s'y met aussi, c'est un combat perdu d'avance. Samia finit par rejoindre la surface de vente quand le portable de Natai sonne. J'ai le temps de voir le nom « papa » sur l'écran avant qu'il ne rejette l'appel. Son regard croise le mien, il sait déjà ce que je veux dire car il secoue la tête à la négative. Il ne répondra pas à son père, la rancœur qu'il lui porte est beaucoup trop vivace pour ça. Cette situation me rend triste, je n'ai plus mon père à mes côtés, lui, il a peut-être une chance de pouvoir récupérer une relation avec le sien mais dès qu'il tente un contact, Natai le fuit aussi loin que possible. Je sais ce qu'il a vécu et je peux comprendre que revoir son père après ça soit vraiment difficile mais ça pourrait être une bonne chose d'affronter son passé, et soigner ses propres blessures.

      Assise sur mon canapé, une poche de glace sur le visage, je suis encore stupéfaite de ce qu'a fait ce client. Il faut vraiment être dérangé pour s'attaquer à une caissière comme ça. Je veux bien que ce confinement mette les nerfs de tous à vif, quitter son logement juste pour sortir le chien ou faire les courses, à la longue c'est pesant mais agresser une personne qui fait son travail ne va clairement pas arranger les choses.

— Ça va mieux la douleur ?

Il me pose une tasse de thé vert sur la petite table face à moi et il me prend doucement la poche de glace pour regarder mon visage. Je pouffe de rire, il me couve trop, c'est mignon.

— Oui, je vais bien. Je m'inquiète plus pour le type que tu as mis dehors.

— Promis, je n'ai pas tapé trop fort.

Je ris, je doute qu'il l'ait vraiment frappé, enfin, j'espère.

Natai est au petit soin avec moi, j'ai le droit à du thé, des pancakes et on regarde Zootopie. Je devrais demander à Pierre de bosser le matin plus souvent, avoir ses après-midi de libres, c'est vraiment le pied.

— Dis, ça fait un moment que je ne t'ai pas vu écrire, syndrome de la page blanche ?

— Pas vraiment, je dois écrire une scène mais pas moyen de trouver une tournure qui me convient.

— Je peux t'aider peut-être ? Surtout si c'est une scène...

— Il manque deux rendez-vous pour ça, je le coupe.

Il se redresse subitement et il montre la pièce de la main, en mode, ce que nous avons fait , peut faire office de second rendez-vous. En effet, ça pourrait mais je n'ai pas le temps de lui exposer mon point de vue que ses lèvres capturent les miennes.

     C'est un baiser brûlant, possessif, avide de me dévorer sans rien laisser. Une douce chaleur s'empare de moi mais je refuse de lui laisser l'ascendant et c'est dans cet esprit de compétition que je décide de prendre les devants. Mon corps se place sur le sien, à califourchon alors que le baiser s'approfondit, nos langues se mélangent, se dominent. Natai me mord la lèvre, lâchant un râle d'impatience qui fait frémir chaque parcelle de mon corps. Subitement, j'arrête tout et je m'écarte mais Natai attrape vivement mon bras et me ramène sur lui.

— Je ne vais pas craquer la première Natai, je le nargue.

— Alors je rends les armes, déclare-t-il en pressant son corps au mien, je ne tiens plus. Tu m'obsèdes, tout en toi m'attire. Tu es ma tentation et je ne veux plus lutter contre. Tu as gagné.

Savoir que j'ai ce pouvoir sur lui est grisant, pour la fille, n'ayant pas forcément confiance en son propre corps, se sentir désirée de la sorte me donne une sensation de pouvoir et de contrôle que j'aime particulièrement. Profitant de ce regain de confiance en mon sex-appeal, je me glisse doucement entre les jambes de Natai, me retrouvant à genoux entre ses cuisses. Son regard est pris d'une lueur sauvage, il a compris mon initiative et ça lui plait. Son dos se cale au fond du canapé, il m'observe, désireux de voir comment je compte prendre les choses en mains cette fois-ci. Mes doigts glissent, taquins, le long de son torse avant d'atteindre le haut de son jeans que je défais. Il ne me lâche pas du regard et ma peau s'embrase. Il scrute chacun de mes gestes, sa respiration se fait plus profonde à mesures que mes mains s'appliquent à libérer son sexe de ses vêtements. Sa peau est parsemée de frisson et j'aime l'effet que j'ai sur lui. Je le découvre lentement ; mes doigts caressent sa verge, retraçant sa veine.

— Bordel, Eline...

Son râle anime la chaleur logée dans mon bas ventre. J'adore ce pouvoir que je détiens, le contrôle sur son plaisir est grisant. Je l'ai à peine en bouche que sa main vient agripper mes cheveux. Il lâche un soupir de soulagement, pose sa tête sur le canapé alors que je m'applique à des mouvements de va et vient. Ses doigts resserrent leur prise sur ma nuque. Je cherche à le rendre fou et ça marche. Ma langue taquine son sexe, stimulant son gland aussi et Natai pousse un gémissement profond, rauque.

— Tu vas me rendre fou, soupire-t-il.

Je le goute, le savoure, le torture autant que lui se plaisait à le faire au début. J'ai gagné notre petit jeu et la récompense n'en est que plus savoureuse mais très vite, Natai reprend le contrôle. Il m'arrête et se lève avec empressement. Je n'ai ni le temps de comprendre, ni celui de poser des questions qu'il se place derrière moi, inclinant le haut de mon corps contre le canapé tandis que ses mains frôlent mes hanches sous mon haut pour atteindre les boutons de mon pantalon.

— Je te préviens mon orchidée, l'après-midi risque d'être longue susurre-t-il à mon oreille, et je vais m'assurer que tu en profites pour travailler ton cardio.




*Est-ce-que j'ai fais exprès de ne pas mettre la suite? Complètement!*

L'orchidée TourmentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant