Chapitre 5

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POV Natai

   Le bruit de son verrou me confirme que sa porte est bien fermée à clé, je peux quitter l'immeuble. En partant je croise Nathan en bas de celui-ci. Il m'interpelle au sujet d'Eline ; lui trouvant une petite mine. En soit, il a raison, même si elle ne dit rien, cet évènement la touche au même niveau que Pierre. J'explique dans les grandes lignes ce qui s'est passé et je lui demande de veiller sur elle quand il peut.

— Je comprends mieux...la pauvre. T'en fais pas tu peux rentrer tranquille, je vais veiller à ce qu'elle aille bien.

Je lui suis reconnaissant d'accepter. Je remonte dans ma voiture et prends la route pour rentrer. La ville est déserte à cette heure, enfin pas si vide que ça puisque j'ai la malchance de me faire contrôler par la police. L'agent qui m'arrête n'est clairement pas bien luné. Je ne peux même pas me justifier qu'il me demande mes papiers et m'annonce comme un bourrin que je vais me taper une amende pour non-respect du couvre-feu. Amende que j'ai bien envie de lui faire bouffer. Je ravale ma frustration, je contesterai cette prune plus tard.

                                                                                      ***

    Le bruit des vagues est apaisant, j'ai vraiment bien fait d'acheter cette maison en bord de mer. La plage de la Concurrence se trouve juste derrière celle-ci, ce qui en fait un peu mon jardin, dans mon petit monde à moi en tout cas. Je finis ma dernière série de pompes sur ma terrasse, il fait froid mais c'est agréable durant une séance de sport. J'attrape ma serviette pour éponger la sueur de mon front, je n'ai pas l'esprit tranquille, cette histoire avec Hugo m'inquiète et je me fais aussi du souci pour Eline. Elle ne me dira sûrement rien, mais je sais que cette journée l'a ramené cinq ans en arrière. Avec Pierre et les autres, on craignait vraiment qu'elle ne s'en remette pas. J'attrape mon portable et lui envoie un message pour être sûr que tout va bien. Sa réponse ne se fait pas attendre, elle est avec Nathan qui a insisté pour lui tenir compagnie, mon cœur s'allège d'un poids en sachant qu'elle n'est pas seule. Je reprends ma série qui est dérangée par un appel, il me suffit de voir le numéro pour être de mauvaise humeur et je raccroche, mettant fin à ma séance par la même occasion.

La nuit est courte, trop courte, si bien que je me pointe au boulot avec une bonne heure d'avance. Je trouve déjà des clients devant la porte vitrée du magasin, on est en confinement mais ils sont plus pressés que si nous ne l'étions pas. Leur comportement illogique me surprendra toujours. Je rentre par l'entrée des employés et retrouve Samia dans le couloir menant au vestiaire.

— Tu commences tôt aujourd'hui.

— Je vais remplacer Pierre quelque temps. C'est terrible ce qui est arrivé à Hugo. C'est un gentil petit, j'espère qu'il s'en remettra vite.

— Il est costaud, je suis sûr qu'il s'en remettra.

Samia répond au téléphone, elle a une longue journée devant elle et la connaissant, elle va sûrement aider en caisse aussi dès qu'il y aura du monde. Cette femme est une machine et je pèse mes mots. Elle bosse ici et le soir, elle gère son snack avec son mari. Tout ça en élevant cinq marmots ! Je ne sais vraiment pas comment elle fait. Plus petite qu'Eline, des cheveux brun lui arrivant en bas du dos, elle a gardé ses rondeurs dû à ses grossesse et malgré sa charge de travail, cette femme est une véritable boule d'énergie ambulante

    La matinée est assez calme, trop à mon goût, ce confinement est en train de tuer la partie la plus amusante de mon job. Certains diront que c'est sadique mais j'adore attraper les petits voleurs la main dans le sac. Leur honte et leurs excuses débiles sont un vrai plaisir à voir. C'est fou l'imagination que peut avoir une personne pour se sortir d'une situation embarrassante. Eline apparaît sur l'un de mes écrans, elle prend enfin son poste en début d'après-midi. Elle rayonne, comme à son habitude, peut-être un peu trop même, une tactique qu'elle utilise souvent pour masquer ce qui la touche, j'ai appris au fil du temps à percevoir ce comportement.

L'orchidée TourmentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant