Chapitre 26

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POV Natai

      Une heure. C'est le temps que j'ai passé à l'observer dormir. Ses cauchemars ne l'ont pas laissé tranquille une bonne partie de la nuit. J'espérais que cette journée l'aide à se changer les idées et les miennes aussi par la même occasion. Mon père ne cesse de m'appeler et je ne suis toujours pas prêt ou enclin à lui répondre. Eline à assez à gérer, je ne veux pas qu'elle s'en mêle. Ça ne la concerne pas. Je quitte doucement le lit pour ne pas la réveiller, le soleil se lève à peine mais j'ai beaucoup de choses à mettre en place pour aujourd'hui. Je veux que tout soit parfait, que ce rendez-vous chasse nos démons ; une petite parenthèse de douceur, voilà ce dont on a besoin.

     Lorsque l'horloge de la cuisine affiche huit heures, je pose la dernière assiette que j'ai préparé pour le petit déjeuner sur la table. Au menu, pancake et confiture, un bol de yaourt blanc, flocon d'avoine, banane et myrtille, un thé pour madame, café pour moi. Je vais ensuite tirer la belle de son sommeil, chose qui n'est pas aisée. S'il y a bien une chose que j'ai appris en vivant avec Eline, c'est qu'elle n'est pas du tout du matin, une vraie marmotte que je dois tirer de son hibernation précoce. Comme à son habitude, elle se réfugie sous la couverture dès que j'essaie de la tirer de son précieux sommeil. Elle est vraiment trop amusante quand elle fait ça.

— Eline, ne m'oblige pas à te sortir du lit de force, je l'avertie, tu pourrais ne pas aimer ce qui t'attend si je le fais.

Elle grommelle en sortant juste sa tête de sa petite cachette, quand je dis que c'est une marmotte. Ses yeux sont à moitié ouverts, son nez légèrement froncé ; elle a carrément l'attitude de l'animal à laquelle je la compare, c'est trop drôle. Je l'incite à quitter son cocon de couverture d'un mouvement de tête, elle grimace mais cède néanmoins même si elle continue de faire la moue.

— Oh allez, ce n'est pas si terrible.

— Se lever avant dix heures devrait être illégal, marmonne-t-elle.

— Drama Queen va, je raille.

Je lui laisse le temps de se changer et de se réveiller un peu en retournant dans la cuisine, si elle savait ce qui l'attend, je suis presque sûr qu'elle me déteste mais c'est pour la bonne cause, on va dire. Quand l'intéressé pointe enfin le bout de son nez dans la cuisine, je me délecte de sa surprise en voyant ce que j'ai préparé. Une sourire jusqu'aux oreilles, des yeux aussi pétillants que ceux d'un enfant devant un sapin de noël, je doute qu'elle garde cet air là quand je vais lui apprendre le programme de ce matin. Le petit déjeuner est très vite engloutie par cette dernière, elle a déjà meilleure mine que ces derniers jours. Sans lui donner d'indice sur ce qui va se passer ensuite, je lui conseille de se changer en précisant que des baskets seront tout de même nécessaires.

— On va faire une randonnée ?

— Tu verras, file te changer petite curieuse.

Voyant que je ne lui donnerais pas plus d'informations, elle se résout à aller se changer, de mon côté, je m'occupe de nettoyer la vaisselle avant d'aller me changer à mon tour dans la salle de bain. Quand je reviens au salon, Eline m'attend dans un jogging qui moule chacune de ses formes, tout comme son haut, je la soupçonne de le faire exprès pour me faire craquer et perdre notre petit pari. Elle sait que son corps me rend fou.

— Bon, alors, où on va ?

— On va faire un petit footing, j'annonce fièrement.

Un long silence s'installe avant qu'Eline ne tente de fuir dans la chambre. Dès qu'elle passe à ma portée, mon bras s'accroche à ses hanches et la tire contre moi, collant ainsi son dos à mon torse.

L'orchidée TourmentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant