Chapitre 17

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POV Eline

      Une semaine passe, et j'envisage de plus en plus de rentrer chez moi. Vivre chez Natai n'est vraiment pas désagréable mais mon cocon commence à me manquer un peu, surtout qu'on n'a plus aucune nouvelle de mon harceleur. J'aime à penser qu'il s'est lassé et qu'il est parti pourrir la vie de quelqu'un d'autre. C'est triste à dire, mais il faut être réaliste, un harceleur passe d'une obsession à une autre, du moins c'est ce que disent les recherches que j'ai consultées.

Je prends mon poste beaucoup plus sereinement, je ne vois plus la moindre personne comme un psychopathe potentiel, tout est enfin redevenu normal. Les clients sont moins tendus maintenant aussi, les règles de distanciation sont bien ancrées et maintenant la majorité met le masque sans qu'on ait besoin de le répéter. Évidemment, il y a toujours des clients qui pensent avoir un passe-droit mais ils sont beaucoup moins nombreux qu'au début du confinement. Mon espoir d'une journée tranquille est vite balayé par une famille, celle-ci tourne beaucoup au niveau des parfums, le rayon étant juste à côté de la caisse, j'ai une bonne vue d'ensemble sur celui-ci. J'attrape aussitôt le téléphone du magasin pour aviser Natai de garder un œil sur cette joyeuse petite famille.

     « Ok je ferai attention. »

     « Super merci. »

     « Hé ! attends avant de raccrocher. »

     « Quoi ? »

     « Oh rien, je voulais juste te rappeler à quel point tu étais sexy hier soir. »

Je pouffe de rire, même au travail il ne s'arrête jamais ma parole. Je lève les yeux au ciel.

     « Surveille-les au lieu de dire n'importe quoi, idiot. »

     « Moi aussi je t'aime. »

      Je raccroche alors que mon ventre est rempli de petits papillons qui me donnent des frissons. Je surprends les yeux railleurs d'Hugo en train de me fixer. Lui aussi il ne sait pas s'arrêter.

— T'as pas des choses à faire en rayon ?

— Si mais ça peut attendre, il ricane, t'es devenue rouge, il t'a dit quoi ?

— Rien qui te regarde. Va bosser la commère !

Il se décide enfin à y aller tout en étant pris d'un fou rire. Les premiers clients passent en caisse et je tente de me concentrer sur eux et non plus sur Natai, qui je le sais, me fixe à travers ses écrans. Rien que d'imaginer qu'il me regarde me rend fébrile et bon nombre de petits scénarios se bousculent dans ma tête. Pas de doutes, je suis mordue comme on dit.

      La famille que j'avais repéré un peu plus tôt est, de nouveau, dans mon champ de vision et même mieux, il passe à ma caisse. Je demande à voir les sacs de courses, chose qui est maintenant obligatoire à cause des récents vols et je vois bien que ça les emmerde de le faire. Comme je ne trouve rien, je commence à scanner les articles avant de remarquer que la petite fille passe avec quelque chose dans les mains.

— Excusez-moi mais je crois que vous avez oublié de poser un article.

— Non, il est à nous ce parfum, vous voyez bien qu'il n'a pas d'emballage !

En même temps que sa réponse, elle pousse sa fille un peu plus loin et elle me somme en plus de me dépêcher car elle n'a soi-disant pas que ça à faire. Je risque un coup d'œil sur les étagères contenant les parfums et bingo, il manque un testeur. J'arrête ce que je fais, action qui a le don de vite agacer la dame devant moi alors que son mari fait l'aveugle et le sourd en même temps.

L'orchidée TourmentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant