Chapitre 12

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POV Eline

     Je me sens bien. Ce baiser, son corps contre le mien, sa compréhension. La soirée d'hier a fini d'une manière plus que plaisante. Ses lèvres contre les miennes m'ont fait chavirer, j'ai bien cru perdre la tête, mais ma peur et mes doutes m'ont trahi à nouveau et j'ai tout arrêté. Malgré tout, il est resté, je craignais que mon refus soudain ne le décourage mais il m'a apaisée.

Je ne veux pas que tu penses que je ne le veux pas, c'est juste...

Du calme Eline, prends le temps de respirer, raille-t-il, je t'assure qu'il n'y a aucun problème de mon côté.

Mon cœur bat si vite que je le soupçonne de vouloir prendre la fuite. Ce qu'il vient de se passer était si intense, ça faisait longtemps que je ne me suis pas sentie aussi fiévreuse avec seulement un baiser. À la réflexion faite, c'est la première fois. Mon corps s'est consumé à la minute où ses mains se sont posées sur moi, heureusement qu'il a pris l'initiative de me poser sur mon plan de travail, je n'aurai pas garanti que mes jambes me soutiennent longtemps.

J'ai juste eu une ancienne relation qui s'est très mal finie , et j'hésite et reformule, ce que je veux dire, c'est que j'ai peur, surtout que tu es mon collègue et ami.

Impossible de m'exprimer plus clairement, mon cerveau est une véritable usine en surchauffe, impossible à calmer. En cette période, j'ai l'impression que tout est incertain, ce n'est pas stable et j'ai besoin de ça pour me projeter et me lancer dans une relation qui changera très probablement ma vie. Mes incertitudes me narguent, cherchant à détruire ce moment magique.

Calme-toi, on a tout notre temps, on peut en parler autant que tu le souhaites, sa main effleure ma joue, tout ira bien ma petite orchidée.

Le reste de la soirée, nous l'avons passé à parler, longtemps. Apprendre que Natai s'intéressait à moi depuis mon arrivée dans l'entreprise m'a vraiment surprise. On a tous les deux laissé nos craintes et les événements de la vie nous barrer la route, mais maintenant, j'aime à croire que nous pouvons construire quelque chose même si le contexte me cause toujours du stress.

     Je quitte ma chambre, munis de mon fidèle short noir et t-shirt de même couleur, mon appartement est silencieux, seul la respiration lente et régulière de Natai me rappelle sa présence sur mon canapé. Je me faufile à pas de loup jusqu'à mon ordinateur pour le ramener à la cuisine. Natai dort encore et je ne souhaite pas le réveiller, son sommeil est si tranquille et il semble si paisible que ça serait criminel.

Notre conversation de la veille m'a fortement inspiré pour mon écriture, à croire que j'avais besoin de ça pour écrire à nouveau. Celle-ci m'a fait un bien fou, c'est libérateur et je commençais à ressentir le manque de ne pouvoir coucher sur mon clavier les mots qui me manquaient pour continuer, alors, munie de mes gâteaux et de mon thé, je me mets au travail. Les heures défilent et je rattrape une bonne partie de mon retard quand je sens subitement une présence dans mon dos qui me surplombe, une main vient me chiper un gâteau que je m'apprêtais à manger et je ferme aussitôt mon ordinateur.

— Hé ! s'exclame-t-il la bouche pleine, ça commençait à devenir intéressant !

— Raison de plus pour que tu t'arrêtes là, c'est pas encore prêt à être lu, je marmonne.

Il pouffe dans mon dos et son souffle me caresse la nuque, mon corps est parcouru d'une décharge électrique. Depuis hier soir, j'ai l'impression d'être à fleur de peau. Mes joues me brûlent juste en repensant à ce baiser intense que nous avons échangé tandis que mon cœur se réchauffe en repensant à ses paroles et à ce surnom qu'il semble avoir choisi pour moi. Natai me contourne pour se préparer un café.

L'orchidée TourmentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant