Chapitre 20

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POV Natai

      Le bruit incessant de mon portable me tire de mon sommeil, je grimace, j'ai horreur d'être réveillé en pleine nuit, encore plus quand cela arrive par la musique insupportable de mon téléphone. J'observe le nom affiché et j'ai l'impression de prendre une douche froide quand je vois le nom d'Eline. Quatre heures du matin, ce n'est clairement pas normal. En une seconde je suis sur mes jambes.

     « Allo, Eline ? »

     « Il était là ! Natai, il... »

     Sa respiration est bien trop rapide pour lui permettre de finir sa phrase mais elle n'en a pas besoin. Mon sang ne fait qu'un tour à l'idée que cet enfoiré soit entré chez elle. Elle s'est retrouvée seule avec ce sale type, il s'est permis d'entrer dans son univers, son refuge. Il avait déjà profané son intimité une fois et cette fois il l'a carrément détruite. Je ne prends même pas le temps de mettre un haut, j'enfile un pantalon et je monte dans ma voiture. J'essaie de garder Eline au téléphone mais elle est en pleine crise, je peux l'entendre à sa respiration. Elle étouffe. Subitement j'entends du bruit, comme si elle marchait vite, de la vaisselle qui s'entrechoque puis son portable coupe. Mes mains serrent le volant si fort que mes doigts blanchissent.

« Putain ne me dites pas que ce connard était encore chez elle. Pitié pas ça. »

Ma voiture roule bien trop vite en ville, je grille les stops, les feux rouges, je prends un sens interdit, je fais tout ce qu'il faut pour arriver au plus vite à son immeuble. Une fois que je passe la porte de son immeuble, je ne prends pas l'ascenseur, je ne peux pas attendre qu'il descende et je monte les escaliers quatre à quatre.

J'entre comme un dingue dans son appartement. Une poêle fonce subitement sur moi et je l'arrête au vol, Eline tenant l'extrémité de celle-ci. Elle est morte de peur, effrayée.

— Eline c'est moi ! c'est moi , calme-toi mon orchidée!

Elle me détaille alors que la poêle tremble dans ses mains, elle finit par lâcher son arme de fortune en reculant de plusieurs pas. Ses larmes coulent à flots, ses yeux font des allers retours entre moi et sa porte d'entrée qu'elle s'empresse de fermer nous plongeant dans le noir. Son souffle est complètement affolé, le bruit de ses pas retourne ensuite dans la cuisine puis plus rien, hormis sa respiration, toujours aussi bruyante. Plusieurs minutes passent sans qu'elle ne dise quoi que ce soit. Elle ne bouge plus, comme si se retrouver dans le noir lui servait de protection. Je tends ma main doucement vers l'interrupteur.

— Je vais allumer Eline, d'accord ?

Malgré la colère qui bouillonne en moi, je force ma voix à rester douce, rassurante. Je ne veux pas la brusquer, elle est déjà assez perturbée comme ça. Lorsque la lumière me dévoile une jeune femme tremblante, en larmes, et profondément apeurée, la colère qui brulait en moi, menace d'exploser tel un volcan. Je vais tuer ce type. J'attrape doucement son bras et je la tire contre moi. Mes bras l'entourent, lui offrant la sécurité dont elle a cruellement besoin en ce moment même. Elle sert ma taille, elle se raccroche à moi comme si ma seule présence pouvait l'empêcher de sombrer, je câline doucement son dos et ses cheveux, lui susurrant des mots doux pour qu'elle se calme alors que je sens mon torse s'humidifier de plus en plus.

— Tout va bien ... je suis là... Il ne peut plus rien t'arriver. Je lui chuchote.

Je ne sais pas si ce sont mes mots ou si elle relâche juste la pression mais Eline éclate en sanglots et son corps s'écroule. Je la soutiens, la porte même et l'installe sur son canapé. Une heure passe ou peut-être deux, je ne suis pas vraiment sûr. Elle a beaucoup de mal à se calmer, j'ai même l'impression, pendant un instant, qu'elle n'y arrivera pas sans l'aide d'un médecin.

L'orchidée TourmentéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant