GDCP, Une guerre à mener

Kim

Kim :  Jeune fille assez réservée, elle peut parfois se montrer sèche et distante mais est très présente dans une discussion qui l'intéresse.
Peau noire , yeux bleus foncés et cheveux tressés , elle sait montrer son caractère. Elle est hantée par un fantôme, un meurtre qu'elle a commis. Elle a 15 ans.

.•*•.•*•.•*•.•*•.•*•.•*•.•*•.•*•.•*•.•*•.•*•.•*•.•*•.

J'ouvre la porte de la maison. Annyté est en train de monter les dernières valises , sûrement les miennes. Elle lève les yeux vers moi , lâche ses valises et se précipite vers moi pour m'enlacer.

Elle reste accrochée à moi comme si j'allais pleurer. Mais je ne pleure pas. Parce qu'aucune larme n'a coulé depuis le second.
Alors elle recule , parce qu'elle voit que je ne réagis pas. Je m'assois sur le canapé, elle m'apporte une centaines de petites pâtisseries.

— Alors ? Ça va ?      Se décide elle enfin à dire
— Ça a l'air d'aller ? J'ai la très désagréable impression de voir ma vie a la 3eme personne.
— Ça va aller mieux. Tu verras.
— Non ça n'ira pas mieux ! Tu te rends compte du nombre de personnes que j'ai dû tuer ? La guerre , Clarette, cette putain de mission débile et inutile ! Mais je ne pleure toujours pas , les mots sortent sans intonation, juste fort.

Pourtant je veux pleurer , je veux verser toutes les larmes de mon corps pour partager ma douleur. Mais rien. Juste un semblant d'impassibilité qui me déchire.

Annyté n'est pas vexée, elle me regarde comme on regarde un enfant malade , comme si elle espérait me transmettre l'espoir qui étincelle dans ses yeux bleus canard.

Ma tête tourne. Je sens les fragments de souvenirs se déchirer , s'arracher à mon esprit.
Je me retourne , un homme roux est accroupi dans un coin de la pièce.

Le monde tourne , la guerre s'efface.

Léolay sors soudain de l'escalier.

— Annyté ! On s'était mis d'accord !
— C'est pour son bien , ils l'ont brisée !
— Non ! Tu devais lui demander !

Je bafouille , ma voix est pâteuse , rauque
— Quoi ?    
— Elle t'efface la mémoire !
— Quelle mémoire ? De quoi ...

Le sol se rapproche , les mains de ma mère adoptive se referment sur moi juste avant que je touche le sol. Pourtant ça devient quand même noir.

Je papillonne des yeux. Tout est un peu mou , moi , mon cerveau , le matelas. Je me redresse et souris à Roxane qui est assise à côté de moi.

— Ça va ? Tu te rappelles ?     Sa voix est comme diminuée , ce n'est pas son ton normal
— Oui ça va. J'ai un peu l'impression de sourire dans le vide , d'oublier peu à peu le sang , et qu'on m'arrache ma mémoire.     Répondit je , sarcastique.
— Ça a pas marché ! Et arrêtez de vous disputer c'est pas si grave !      Crie Roxane , sûrement pas à moi à part si elle me croit sourde.

Ça tourne encore. Un balancement régulier.
Mes oreilles semblent se déboucher d'un coup et un grondement s'élève.

— C'est du tonnerre.      Explique Roxane en s'asseyant à côté de moi.
— On est où ? Je capte rien.
— Sur le bateau.
— Je vais vomir.     Annonçait je en me précipitant vers la fenêtre.

Elle s'avance avec une bassine mais j'ai déjà gerbé par dessus bord. Ma "sœur" me passe un mouchoir et ouvre la porte sur Annyté et Léolay. Tous les deux se retournent d'un même mouvement, stoppé dans leurs paroles.

Léolay s'approche en demandant :
— Tu te rappelles ?
— Kenrik a réussi ?      Rajoute Annyté
— Sa mémoire s'en va petit à petit.     Explique Roxane à ma place.
— Vous pouvez partir ? J'ai besoin de plus voir vos têtes ?!       Lâchai je d'un coup.