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S U I T E

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Le lendemain matin, j'ouvre les yeux lentement, encore enveloppé par la douceur de la nuit. Une odeur alléchante de crêpes envahit mes narines, me tirant un peu plus de mon sommeil. J'observe la pièce encore floue, puis je distingue la silhouette de Zahraa.

Elle est debout, dos à moi, en train de cuisiner avec une concentration tranquille. Ses mouvements sont fluides, et je peux entendre le léger grésillement de la pâte sur la poêle.

Un sourire naît sur mes lèvres en la voyant si absorbée, si paisible. Il y a quelque chose de rassurant à la voir là, dans notre cuisine, rendant la matinée plus douce qu'elle ne l'est déjà. Sans un mot, je me redresse doucement, profitant de ce moment de calme avant que la journée ne commence vraiment.

Je me lève silencieusement du canapé, étirant mes muscles encore engourdis par le sommeil. Sans un mot, je me dirige vers la salle de bain. L'eau fraîche du lavabo glisse sur mon visage, effaçant les dernières traces de la nuit.

Après m'être lavé, je retourne dans le salon. Zahraa est toujours à ses crêpes, concentrée. J'attrape un verre dans le placard et me sers de l'eau, savourant la fraîcheur du liquide. Le goût simple de l'eau contraste avec l'odeur sucrée des crêpes, créant une harmonie étrange mais agréable. Je jette un coup d'œil à Zahraa, une certaine sérénité m'envahit.

Zahraa est complètement absorbée dans sa tâche, ses hanches se balançant légèrement au rythme de la musique qui s'échappe de ses écouteurs. Je l'observe en silence, un léger sourire aux lèvres. Elle semble si paisible, concentrée sur chaque mouvement, les gestes fluides et précis.

Je m'approche un peu plus, essayant de ne pas la surprendre, mais elle reste dans son monde, ignorant ma présence. Je me demande quelle chanson peut bien la transporter ainsi. Une crêpe saute de la poêle avec une aisance qui trahit l'habitude, et je me retiens de rire pour ne pas briser ce moment.

Je bois une gorgée d'eau, appréciant le calme de la scène. Ce n'est pas souvent que je la vois si détendue, et je décide de la laisser à son moment, content de simplement l'observer sans qu'elle ne s'en rende compte.

Je m'approche doucement, mes pas silencieux sur le sol. Une fois juste derrière elle, je passe mes bras autour de sa taille, sentant la chaleur de son corps contre le mien. Elle tressaille légèrement, surprise par mon geste, mais elle se détend presque immédiatement en se rendant compte que c'est moi.

Je la serre un peu plus contre moi, mon menton reposant sur son épaule. Son parfum mêlé à l'odeur des crêpes crée une atmosphère réconfortante. Zahraa retire doucement un écouteur de son oreille, inclinant la tête pour me jeter un regard curieux.

- Tu cuisines pour moi ? je murmure, mon souffle effleurant son oreille.

Zahraa tourne légèrement la tête, un sourire espiègle aux lèvres.

Zahraa- Non, ce n'est pas pour toi, dit-elle en plaisantant, mais pour l'amour de ma vie.

Je ris doucement, la taquinant en retour.

- Ah bon ? Et je peux savoir qui est cet heureux élu ?

Elle rit aussi, se tournant finalement pour me faire face, ses bras venant entourer mon cou.

Zahraa- Peut-être que c'est toi, peut-être pas...

Je hausse un sourcil, feignant la jalousie.

- Je vais devoir me battre pour ces crêpes, alors ?

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