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S U I T E

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Après de longues minutes à souffler, perdu dans mes pensées, je repense encore à Zahraa. Tout est devenu si silencieux, presque étouffant. Puis, Imad, assis à côté de moi, brise enfin le silence. Sa voix est basse, comme s'il hésitait à poser la question qui lui brûle les lèvres.

Il me regarde, les yeux remplis de tristesse, et me demande doucement :

Imad- Est-ce que tu penses qu'on aurait pu faire quelque chose pour elle ?

Imad me pose sa question, et je sens une vague de tristesse m'envahir. Zahraa... elle est là, mais en même temps, elle n'est plus vraiment là. Le silence de sa chambre d'hôpital me hante à chaque fois.

Imad me regarde avec cette expression de compassion mêlée d'inquiétude. Il hésite un instant, puis murmure doucement :

Imad- Tu crois qu'elle va se réveiller un jour ?

Mon cœur se serre. C'est une question que je me pose sans arrêt, une question que je redoute plus que tout. Je voudrais tellement avoir une réponse, quelque chose à quoi m'accrocher, mais la réalité est cruelle.

Je détourne les yeux, fixant un point invisible au loin, et je lui réponds, la voix brisée :

- Je l'espère, Imad. Chaque jour, je me dis qu'elle va ouvrir les yeux, qu'elle va sourire à nouveau... Mais l'attente devient de plus en plus insupportable.

Le silence qui suit est lourd de sens. Je sens Imad à côté de moi, essayant de trouver les mots pour me réconforter, mais que pourrait-il dire ? Rien ne peut effacer la peur qui me ronge, l'incertitude qui me dévore. Tout ce que je peux faire, c'est espérer, jour après jour, qu'elle revienne enfin.

Imad ne dit rien. Il se contente de rester là, à mes côtés, partagé entre son propre chagrin et l'envie de me soutenir. Le poids de l'attente et des émotions refoulées devient de plus en plus lourd, et je sens la fatigue me gagner.

Les minutes s'étirent en silence, et je me surprends à fixer le sol, les pensées floues. L'air semble épais, presque suffocant, et mes paupières deviennent lourdes. Je lutte pour rester éveillé, mais le poids de tout ce que je porte en moi finit par l'emporter.

Avant même de m'en rendre compte, je me laisse aller, épuisé, et je m'endors sur la chaise à côté d'Imad. Le sommeil, bien que fragile, m'offre un répit temporaire, une échappatoire aux pensées tourmentées qui me hantent.

Imad, sentant que je me suis assoupi, ajuste doucement la veste que j'avais sur les épaules pour me couvrir un peu plus. Le silence se fait plus doux, et pour un instant, la douleur semble s'apaiser.

...

Un mois s'est écoulé depuis cette nuit où je me suis endormi sur cette chaise, et chaque jour semble se fondre dans le suivant, une succession d'heures marquées par l'attente et l'incertitude. La routine à l'hôpital est devenue familière : les médecins, les infirmières, les visites en salle de soins intensifs. Pourtant, chaque fois que je franchis la porte de sa chambre, l'espoir et la peur se mélangent toujours en moi.

Imad est resté à mes côtés tout ce temps. Il a été un pilier, un soutien silencieux dans ce tourbillon d'émotions. Il ne dit pas grand-chose, mais sa présence seule suffit à m'aider à tenir le coup.

Aujourd'hui, alors que nous nous asseyons dans cette petite salle de réunion avec le médecin, je sens la tension monter en moi. Un mois... un mois sans le moindre signe de réveil. La fatigue, le stress, l'incertitude... tout semble s'être accumulé jusqu'à ce moment.

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