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S U I T E

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Deux semaines plus tard, la maison est méconnaissable. L'énergie qui l'habitait autrefois semble revenir peu à peu, comme si la vie y reprenait ses droits après un long hiver. Hier soir, Zahraa est rentrée à la maison. Je l'ai aidée à s'installer dans notre chambre, cette même chambre que j'avais tant de fois quittée avec un poids sur le cœur. Mais cette fois-ci, c'était différent. Cette fois-ci, elle était là, avec moi, vivante et consciente.

Les médecins et infirmières m'ont dit en la voyant partir que son rétablissement tenait du miracle. Plusieurs fois, m'ont-ils avoué, Zahraa avait été si proche de la mort que seuls les signes les plus ténus de vie la maintenaient encore parmi nous. Chaque fois qu'elle ne serrait pas ma main, c'était comme si elle était sur le point de lâcher prise, basculant presque de l'autre côté. Mais à chaque fois, contre toute attente, elle s'était accrochée, résistant à l'inexorable avec une force que même la médecine ne pouvait expliquer.

La maison est calme ce matin. Zahraa dort encore, épuisée par les semaines d'efforts pour revenir à elle-même, mais sa respiration est régulière, paisible. Je me tiens dans le couloir, regardant la porte de notre chambre, essayant de réaliser pleinement ce qui s'est passé. Elle est ici, avec moi, contre toute attente.

Je m'approche doucement de la porte entrouverte, jetant un coup d'œil à l'intérieur. Zahraa est allongée sur le lit, la lumière douce du matin caressant son visage. Elle semble si fragile, et pourtant tellement plus forte que jamais. Il est difficile de croire que cette femme, qui a frôlé la mort tant de fois, soit maintenant ici, endormie dans notre lit.

Je m'assieds sur le bord du lit, mes yeux ne quittant pas son visage. La gratitude que je ressens est indescriptible, mêlée à un amour qui a été forgé dans les épreuves les plus sombres. Je ne peux m'empêcher de tendre la main pour caresser doucement ses cheveux, un geste si simple mais qui, pour moi, est chargé de tout ce que nous avons traversé.

Zahraa se réveille doucement, ses paupières s'ouvrant sur un regard encore un peu voilé de sommeil. Elle tourne la tête vers moi, un léger sourire se dessinant sur ses lèvres. Je reste assis à côté d'elle, lui rendant son sourire, simplement heureux de la voir là, éveillée.

Sans un mot, elle tapote doucement la place à côté d'elle, m'invitant à la rejoindre. Je n'hésite pas une seconde. Je me glisse à côté d'elle sur le lit, passant mon bras autour de ses épaules pour l'attirer contre moi. Zahraa se blottit contre moi, posant sa tête sur mon torse, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, comme si tout ce temps n'avait pas passé.

Je sens la chaleur de son corps contre le mien, sa respiration calme et régulière. Mes bras l'enveloppent, la serrant doucement, comme pour m'assurer qu'elle est vraiment là, avec moi. Nous restons ainsi, dans le silence de la chambre, nos corps entrelacés comme avant.

Peu à peu, je sens Zahraa se détendre complètement, ses muscles se relâchant alors qu'elle s'abandonne au sommeil. Je ferme les yeux à mon tour, me laissant emporter par ce sentiment de paix retrouvé. Et comme avant, nous nous endormons, bras dans l'autre, nos cœurs battant à l'unisson.

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Deux heures passent, et quand je me réveille, le soleil est déjà plus haut dans le ciel, inondant la chambre d'une lumière douce et chaleureuse. Zahraa est toujours blottie contre moi, sa respiration lente et régulière, signe qu'elle dort encore profondément. Je reste immobile, savourant la tranquillité de ce moment, le contact réconfortant de son corps contre le mien.

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