Le lendemain de sa première nuit avec Isaure, Tibère s'était réveillé en sursaut, le cœur serré.
Il avait réalisé avant même d'ouvrir les paupières qu'elle était partie et qu'elle l'avait laissé seul dans cet immense château.
Pourquoi avait-elle quitté l'Islette aussi précipitamment ? songea-t-il en se redressant péniblement sur le lit. La veille, elle tremblait à l'idée de ne pas retrouver Camille, s'inquiétant de la tournure de sa fièvre.
Ils avaient quitté Couzières en urgences, abandonné Louise en plein deuil.
La voilà maintenant partie, Dieu sait où, et pour combien de temps...
Il avait quitté les draps qui portaient encore le parfum de la jeune femme et avait revêtu ses vêtements de la veille en grimaçant. Son corps était meurtri de l'étreinte qu'ils avaient partagée. Il remarqua ça et là quelques traces de rouges sur sa peau claire, souvenirs des baisers insistants qu'elle lui avait donnés.
Au moment où il était descendu à la cuisine, il avait croisé Johanne, qui avait deviné à sa mine ombrageuse qu'il était vexé par le départ de la maitresse de maison.
— Mademoiselle d'Haubersart m'a laissé une lettre, avant de partir. Elle m'a indiqué qu'elle avait un rendez-vous chez son oncle, à Paris, afin de faire la lumière sur votre affaire et la disparition d'Armand. Elle ne sait pas encore quand elle pourra revenir.
Il avait juste hoché la tête en guise de réponse. Isaure ne semblait pas avoir jugé nécessaire de laisser une note à lui aussi.
— Camille ne sera-t-il pas déçu de voir sa sœur déjà partie ? questionna-t-il avec une voix plus aiguë qu'il ne l'aurait voulu.
Johanne répondit dans un soupir :
— Si. Mais cela n'est pas l'intention de Mademoiselle de lui faire de la peine. Elle travaille dur pour être réunie avec son jeune frère et le garder auprès d'elle. Mademoiselle m'a aussi précisé de vous dire qu'elle compte revoir Monsieur Fourchet, au sujet de votre situation. Je vous laisse comprendre ce que cela veut dire, car je n'en sais pas plus.
En entendant cela, le jeune homme baissa la tête de honte. Pourquoi continuait-il à douter des bonnes intentions d'Isaure ? La jeune Comtesse était une femme audacieuse, déterminée et attachée à ses valeurs.
C'est moi qui continue d'agir comme un lâche ! Elle est partie aux aurores pour améliorer la situation, pas pour t'abandonner ! Quel égocentrique je fais !
Au même moment, des pas se firent entendre et Camille fit son entrée, le pas hésitant et encore ensommeillé.
— Nénène, marmonna-t-il, lé mol.
— Poukoué ? questionna Johanne.
— Okilé Isaure ?
— Paris.
À ce mot, une déception terrible se dessina sur le visage du garçon et de grosses larmes jaillirent de ses yeux en formes d'amandes.
— Ah, bébé ! s'écria Johanne en se précipitant vers lui pour le câliner.
Tibère ne pouvait que comprendre la réaction du jeune Camille. Touché par sa peine et son expression désemparée, il s'approcha de lui en soupirant :
— Je comprend, moi aussi j'aurai aimé l'accompagner...
Camille continua à pleurer, mais accepta la main que posa Tibère sur son épaule.
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Un valet à mes pieds
RomanceMature content Voici ma romance spicy dans un contexte historique ! Ici, pas de mâle Alpha ni de demoiselle en détresse... Non ! Ici, c'est l'héroïne qui domine ! C'est un roman de 20 chapitres, inspiré des romances à l'eau de rose à l'ancienne... s...