Chapitre 15- Lorsque la lumière aura remplacé l'obscurité...

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Ophélia 

Audrey se déhanche comme si c'était son dernier jour sur Terre. Elle balance ses longs cheveux châtains en arrière et le monde des hommes lui appartient. Aucun ne semble résister à l'attrait de ses courbes moulées dans le cuir, qui meuvent au gré de la musique et de la lumière vacillante de la boîte de nuit. Pour ma part, je suis au comptoir, assise sur un tabouret poisseux en essayant de me souvenir du nom de mon cocktail. Lasse de mes réflexions, je le termine, et en commande un autre en agitant le verre à la vue du barman. Un homme à peine plus vieux que moi tente d'entamer la conversation, mais avant qu'il n'émette le moindre son, je lâche :

— J'ai la syphilis.

Il grimace et part, me laissant seule avec mon cocktail au nom indéterminé.

— Dois-je m'inquiéter ? me demande une voix dans mon dos.

Je me retourne et, de surprise, recrache l'alcool par le nez.

— Mais qu'est-ce que tu fous là ? je geins à l'intention d'un Léo qui me tend une serviette en papier avec toute la classe qui lui est propre.

— Toujours aussi accueillante ! grogne-t-il.

Je la lui prends d'un geste brusque et essuie rapidement mon menton dégoulinant.

— Tu m'as suivie ? je lui demande.

Mon cerveau analyse tout. Il est debout devant moi, dans la même tenue qu'il portait tout à l'heure dans le couloir de mon immeuble. Et même à la lumière de la boîte de nuit, il semble toujours détonner.

Quand je le vois, je ne peux m'empêcher de penser que nos mondes ne sont définitivement pas faits pour se mélanger. Qui porte un costume trois-pièces pour aller dans une boîte de nuit où la moyenne d'âge doit être de vingt-cinq ans ? Léandro visiblement.

— Non, je ne te suis pas. J'accompagne mon frère, dit-il en me montrant Loukas du menton.

Loukas...

Génial.

En plus, il danse avec Audrey !

Je n'arrive pas à me décider sur ce que je dois faire vis à vis de lui et de ma seule amie. Lui dire ce qu'il s'est passé ce matin et prendre le risque qu'elle ne me croit pas... qu'elle me déteste... qu'elle me mette à la porte...

Ou bien, je ne dis rien. C'est peut-être plus simple.

L'expérience m'a appris que parfois tenir sa langue est la meilleure chose à faire.

Avec un peu de chance, Audrey va vite oublier ses projets de mariage et passera à un nouveau prétendant bientôt. Un qui ne tente pas de jouer avec le désespoir d'une pauvre fille dans le but d'obtenir des faveurs sexuelles.

Loukas pose une main sur ses fesses et je grimace. Rien de bon ne va sortir de cette histoire.

En parlant d'histoire qui va mal finir...

Je reporte à nouveau mon attention sur le visage sombre et crispé de Léo.

— Je ne pensais pas te croiser, avoue-t-il en retirant sa veste.

Il est sexy, ce con...

Malgré tout son sex-appeal, ses mots me blessent autant que ses actes. Il ne fait que me renvoyer au fait que je ne mérite pas d'être aimée, que je ne suis qu'une pauvre fille qui n'accomplira jamais rien de sa vie.

Il ne devrait pas avoir le pouvoir de me faire souffrir. Léo, tout comme son frère, ne sont pas des hommes bien et aucunes de leurs opinions ne devraient compter à mes yeux.

My Mad KingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant