Chapitre 20 - Avoir plusieurs vies dans une seule

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Ophélia 


— Je ne comprends pas, marmonne le type en m'observant avec dédain.

— Je veux juste savoir si vous avez des chambres disponibles, je répète.

— Vous devez indiquer vos coordonnées, me dit-il à nouveau en me tendant le formulaire.

— Comme je vous l'ai expliqué tout à l'heure, je n'ai pas de téléphone, mais je veux juste savoir si vous avez des chambres et quel est le montant du loyer.

— Je ne comprends pas, bougonne-t-il encore.

C'est une blague ? Ma patience commence à s'étioler grandement. Il m'observe, les yeux vides de toute intelligence, et je décide qu'il est préférable que j'abandonne.

— Je repasserai plus tard, je souffle.

— Ce n'est pas nécessaire, il vous suffit d'indiquer vos coordonnées, dit-il en montrant le formulaire.

Pour toute réponse, je lui fais un sourire crispé et pars avec le sentiment d'avoir couru toute la journée après une chimère. Je cache ma tête avec ma capuche et rentre mollement à l'appartement.

Pourquoi faut-il que tout soit toujours aussi compliqué ? je songe en traînant mes baskets dans les flaques londoniennes.

Ce matin, j'ai fait le choix de ne pas aller au bureau de Léo, et même si je sais que j'ai pris la bonne décision, une part de moi regrette de ne pas avoir cédé à la facilité. À cette heure-ci, j'aurais au moins un travail, à défaut d'avoir un nouveau toit.

Maintenant, il est 19 heures et je n'ai ni l'un ni l'autre. Même si, concrètement, je ne pense pas qu'Audrey me mette à la porte dans l'immédiat.

Je me rassure en me disant que dans quelques jours commencent les grandes vacances et qu'elle ne sera pas à l'appartement durant au moins les deux prochains mois. Cela me laisse donc le temps d'emballer mes affaires et de trouver autre chose. Mais avant, il me faut un travail. Voire plusieurs pour pouvoir être tranquille cette année.

Lorsque j'ouvre la porte de ma chambre, plus maussade que jamais, une paire d'yeux marron me fixent. Evidemment !

Sinon, ma journée ne serait pas drôle...

— Loukas, je souffle la mâchoire crispée.

Un grand sourire s'étire sur ses lèvres. Pourquoi est-ce que j'ai la foutue impression d'être une souris face à un chat ?

Ses doigts tapotent rapidement sur mon bureau et je distingue une grande enveloppe qui n'y était pas avant mon départ.

— Où est Audrey ? je demande crispée.

Je n'aime pas qu'un homme en qui je n'ai pas confiance se tienne dans ma chambre. Je n'aime pas ce que sa simple présence fait remonter en moi. Je n'aime pas me sentir faible et ne pas maitriser la situation.

— Elle dort, repue et heureuse, déclare-t-il avec son air de connard arrogant.

— Alors tu devrais partir, je lâche durement.

— En réalité, je ne suis pas venue pour me la taper sur votre petit comptoir de cuisine, mais tu sais comment se passe les choses ! Le ton monte, les hormones aussi et on se retrouve à baiser comme des animaux en rut, s'amuse-t-il.

Toujours ravie de voir que je suis une source de distraction !

— Bref, je suis venue te déposer ceci, continue-t-il en tapotant à nouveau l'enveloppe.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 16 ⏰

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