18 - Expérience ratée.

272 39 229
                                    

Il me rendait fou. Cet homme me poussait à la folie à mesure qu'il me mentait et me forçait à prétendre que je n'y voyais que du feu.

Perturbé par diverses réflexions lors du trajet retour au château, j'avais lu en boucle les messages de Pierre datant de notre précédente conversation. "Pas de famille connue." Cette information, en la lisant, m'avait alors grandement soulagée. Pourtant quelque chose clochait.

Pas de famille connue ? Cela signifiait que les registres ne comptaient aucun autre Verstappen si ce n'était Max. Aucun lien de parenté, aucune histoire à partager. Peut-être des parents qui l'avaient abandonné, ou une raison plus sinistre derrière ces absences. Mais, plongé dans ce raisonnement à première vue non fructueux, je m'étais alors souvenu d'un détail.

Verstappen avait évoqué une sœur.

Une soeur, un père peu présent, mais aussi quelques connexions avec une femme et son enfant. Et si ces dernières n'étaient peut-être que trop récentes pour être mentionnées dans les dossiers, son père était un pilier dans ce brouillard qui m'entourait.

Un paternel absent, une sœur sûrement plus jeune dont il avait du s'occuper, ce qui suggérait une mère ayant quitté leurs vies depuis longtemps. Et pourtant, Pierre n'avait rien trouvé de cela.

J'avais poursuivis dans mes réflexions alors que mes yeux avaient demeuré portés sur les nuages défilant au travers du hublot. Jusqu'à un second sujet qui n'avait cessé de me retourner le cerveau.

Verstappen n'était pas parti fumer, la veille.

En effet, accablé par la honte et la confusion cette soirée-là, le sommeil ne s'était jamais présenté à moi. Yeux clos et esprit obstrué de questions sans réponses, je m'étais tourné et retourné sans jamais parvenir à apaiser mes troubles. Finalement, après une heure sans résultats, je m'étais décidé à prétendre dormir, dans l'espoir de tromper mon propre cerveau jusqu'à trouver le repos.

Étonnement, cette vaine tromperie avait fonctionné non pas sur mon esprit mais sur mon garde du corps, qui m'avait alors cru dans un profond sommeil, profitant de cette occasion pour s'éclipser en douce. Une escapade nocturne dont j'ignorais toujours actuellement la raison.

Voilà donc où s'achevait le fruit de mes réflexions. Assis sur mon lit, yeux rivés sur les paternes abstraits que formait la broderie de mes draps, j'observais le néerlandais remplir des rapports et compte-rendus obligatoires sur le déroulement de la semaine.

Je ne voulais guère le confronter. Je manquais d'informations importantes, ce qui lui permettrait de me mentir avec habilité s'il voulait contourner la vérité, et ce sans même que je ne puisse le démasquer. Entre autre, inutile.

Et puis, je ne désirais pas réellement connaître la vérité. Elle m'effrayait, et je me portais mieux dans l'ignorance.

- Que devez-vous écrire qui vous prend tant de temps ?

- Un déroulé de toutes les journées que nous avons passées à Paris, avec les horaires correspondants à chacune de nos activités, les lieux, les personnes rencontrées...

- Pourquoi ?

- Questions de sécurité.

- ...

- ...

- Je m'ennuie... J'ai l'impression d'assister à une procédure policière.

- Chacun de nous sommes soumis à ce processus pour qu'il n'y est aucune faille dans la sécurité de vos frères et vous, Prince. Dans une heure, nous aurons sûrement finis.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : 2 days ago ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Royalty (Lestappen)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant