Chapitre 24

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La fin du séjour passa très vite,  trop peut-être... J'ai réussi à me détacher un minimum de mes filles. Kate y est pour beaucoup ! Elle m'a emmené faire quelques courses, pour moi et sans les filles. J'ai pu acheter quelques vêtements. J'en ai profiter pour aller un petit cadeau de remerciements à la famille Cook, j'ai juste choisi une boites de chocolats. 


Ils nous ramenèrent chez moi. Je les invitai à venir manger. Aidé de Kate, encore une fois, j'ai préparé une soupe aux légumes. J'adore ça ! Bon... Les plus petits un peu moins, mais c'est pas grave. 

- Et, que diriez vous d'emménager ensemble ? Proposa le père d'Alex.

- Euh... Papa, c'est un peu précipité non ?

- Avec ta mère, on a parlé. Et on se dit qu'il serait bien que vous ayez votre chez vous.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. J'ai les enfants à m'occuper et je ne vois pas comment on pourrait faire ça sans revenus... 

- Je vais vous le payer, intervint Catherine, je vais louer une maison, avec assez de chambres pour tout le monde. Enfin, la maison que j'ai trouvé a cinq chambres. Je sais, ce n'est pas à moi de choisir, mais il serait peut être pas mal d'y penser... 

- Ou sinon, propose le Jean-Pierre, vous pouvez venir chez moi. Alors, c'est vrai, c'est pas le luxe non plus, surtout pour toi Anaïs, il te faudra peut-être du temps pour t'adapter mais tu pourras avoir un chez toi sûr et sans problèmes pour le loyer. 

- Merci... Il faut que je réfléchisse. J'ai besoin de temps. Il faut que je parle à ma grand mère et... La maison ne m'appartient pas. Elle est à ma mère... 

- Oui, je le sais parfaitement Anaïs, continue-t-il, cela te permettra de te poser. Ne t'inquiète pas. La maison ne sera pas mise en vente ni rien... 

- Je ne peux pas... Je suis désolée... 

Je me lève en courant vers a chambre de mes parents et m'assieds au pied du lit. Elle n'a pas changée. Je ne veux pas. J'espère que maman se réveillera un jour, même si il y a peu de chances. Une larme coule. La porte s'ouvre. J'essuie l'eau sur ma joue. 

- Anaïs, je suis désolée... On a peut être été trop brusques avec toi... 

Elle se rapproche et s'agenouille devant moi. 

- Je ne suis pas allée la voir depuis trois semaines. Ma grand mère refuse. Elle ne veux pas que je la vienne. et puis, je ne trouve pas le temps, avec les bébés, les frères et soeurs, et le lycée. 

- Je vais louer une chambre d'hôtel pour rester un peu. Si tu veux, je peux m'occuper des filles. Tu me fais confiance maintenant. Elle lâche un léger sourire. Ne t'inquiète pas pour ta grand-mère, elle doit s'habituer à son titre d'arrière grand-mère, elle doit se mettre les idées en place, adapter ses convictions.

- Merci. 

Elle se relève avec quelques difficultés, puis me tend une main pour que je me lève à mon tour. Je la saisi et mets sur mes jambes. 

- On fera comme tu le souhaite. D'accord ? 

- Merci 

- Cesse de me dire merci tout le temps. Je ne le fais pas pour recevoir des remerciements.

- D'accord. 

Je souris. Nous retournons ensemble dans la salle à manger finir de manger. 

- Je suis désolée... intervins-je.

- Ce n'est pas grave. 

Le repas se termina sans un bruit. 


Nous avons passé le nouvel an avec la famille Cook. Je passe beaucoup de temps avec Kate, j'ai tissé avec elle une relation assez fusionnelle, même si c'est vrai que c'est relativement tôt pour le dire... 

Les cours ont repris. J'ai décidé de rester chez moi. Kate et Jean-Pierre vont payer le loyer si besoin. Je ne sais pas comment les remercier. Ils font tellement pour nous. Alexander est reparti à Quebec chez sa tante  pour finir son année. Nous faisons des visio-conférences tous les jours durant des heures. Kate vient aussi souvent qu'elle peut pour garder ses petites fille et Lou. Elle prend ma petite soeur comme sa fille, celle qu'elle n'a jamais eu. Elle s'occupe aussi des jumeaux, va à la sortie de l'école, fait faire leurs devoirs. Elle fait de même à Sacha. J'ai pu retourner voir ma mère. Les médecins sont toujours aussi pessimistes, ma grand mère était là, bien sur, elle a refusé que je reste. Je suis donc très vite repartie. 

Au lycée, Clémentine continue ses moqueries suivies par ses amies et quelques autres. Beaucoup m'ignorent. Et une poignée me parlent comme si de rien était, me demande des nouvelles de filles, parfois des photos. Je suis fière de mes filles, je montre réponds volontiers aux questions, raconte leurs progrès, et montre  fièrement des photo.  Marion reste toujours avec moi, ses parents acceptent qu'elle voit sa filleule et sa nièce de coeur comme on dit. 

D'ailleurs, elles font maintenant leurs nuits, Lucille en première, le dix mars et Gabrielle trois jours plus tard. Je peux désormais me reposer. Bon, la première nuit, je me suis réveillée en sursaut n'entendant pas mes filles pleurer. Maman poule sort de ce corps. 

Lou aussi a énormément grandi. Elle sait maintenant s'asseoir seule, elle fait de plus en plus de bruits.  Je vois la vois de jour en jour s'améliorer. Grandir. 

A la mi-janvier, Kate a du repartir à Quebec. Elle a engagé une nourrice à temps plein pour s'occuper de toute la smala. Jean-Pierre, ou plus familièrement J.-P., prends aussi plusieurs après midi pour rester avec Sacha qui d'ailleurs se passionne pour son métier, celui d'avocat. Ou pour aller finir de construire la balançoire dans son jardin pour les jumeaux. Ou encore pour cajoler les bébés. Il a vraiment changé pour ça. J'aimerais tellement que ma grand mère fasse comme lui. Qu'elle finisse par accepter les petits. 

En parlant d'elle, je n'ai plus de nouvelles. Elle passe toujours ses journée avec maman. Et n'a toujours pas redemandé la garde des petits. Je la vois seulement en allant à l'hôpital, une fois par semaine. C'est la demande que m'a faite Kate, aller voir maman chaque semaine. Je tiens ma promesse. 

En allant à mes séances avec l'assistante sociale, j'ai revu Clara et son fils Robin. J'ai aussi rencontré Nolwenn et sa fille Ambre, de l'âge des jumelles et enfin Margot et le petit Enzo de deux ans. Nous nous retrouvons parfois chez les parents de Clara pour le goûté. 

Beaucoup de changements en un mois, le début d'une nouvelle vie... 



Maman malgré moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant