Maman malgré moi.

Chapitre 43.

Marion est rentrée avec Éden il y a une semaine, je nous devons nous habituer à une vie à cinq, chacun dans son rôle les jumelles commencent à être jalouses du petit, elles voient que notre attention est principalement tournée vers Éden et moins vers elles...

Pour fêter la naissance du petit, on a décidé de faire une petite fête à l'appartement le week-end suivant. Marion a voulu inviter toute la famille et deux trois amis à elle, les seuls qui ne nous laissent pas tomber... Elle a refusé catégoriquement d'inviter ses parents. Je m'en veux un peu de cette situation... Quand j'étais tombée enceinte ils avaient demandé, ou plutôt ordonné, à Marion de ne plus me voir, finalement, ils avaient vu deux trois fois les jumelles et avaient perdu un peu de leurs a priori. Mais quand Marion a annoncé sa grossesse, ils ont reproduit le même schéma que avec moi, comme si ils étaient programmés pour ça. Même si elle ne le montre pas, je vois que Marion souffre, surtout quand je téléphone à Maman ou Sacha.

Le mercredi suivant, j'ai fini ma journée un peu plus tôt. Marion avait rendez vous dans le magasin dans lequel elle travaille pour son congé. Je suis allée récupérer les jumelles et Éden chez maman et suis partie chez les Deschanel, parents de Marion.

Je ne cache pas mon angoisse devant la porte avant de sonner. Les jumelles, à ma grande surprise, sont silencieuses. Je tiens dans ma main le cosy d'Eden.
Un... Deux... Trois... Je sonne. J'attends quelques instants. Puis la porte s'ouvre. C'est Éric, son père. Dès qu'il me voit son visage s'assombrit.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

- Monsieur... Je viens vous parler de Marion... Sans m'en rendre compte ma voix est plutôt timide, il me fait toujours peur.

- Je ne veux plus rien avoir à faire avec elle. Elle nous a trahi, sa mère et moi.

- Non... C'est pas ce qu'elle a voulu faire... Elle a bientôt dix neuf ans, je pense qu'il serait temps que de comprendre qu'elle peut faire des choix... C'est vrai c'est un peu tôt pour un enfant mais regardez, je lui montre le cosy, ce petit n'a rien demandé.. Il commence une vie avec des grands parents qui le déteste, vous croyez pas qu'il y a mieux ?

Laurent regarde furtivement le petit.

- Entrez. On va discuter.

Je prend cette invitation comme une petite victoire. Nathalie est assise devant la télé, nous entendant entrer elle questionne son mari:
- C'est qui chéri ?

- C'est Anaïs... Je crois que l'on doit discuter.

- Quoi ?? Non ! Je refuse !
Elle me lance un regard noir. Je reste sans voix.

- Son fils est avec elle.

- Je croyais qu'elle avait eu deux gamines !

- Le fils de Marion.

- Elle a pas avorté alors !? C'est irresponsable !

- Nath...

- Tu ne vas pas l'accepter en plus !!

- Il a rien fait de gosse...

- Et alors ?!

- Anaïs, je crois qu'il va être temps de partir...

Je sens soudain une rage en moi monter, comme si je dois dire ce que je pense et que c'est une question de vie ou de mort.

- Madame, j'ai rien dis depuis le début parce que je pensais que vous comprendriez, mais non, vous restez comme ça en refusant d'admettre que votre fille, votre bébé a grandi. Elle est majeur, peut être jeune, certe et alors ? Y'a un petit maintenant, elle l'assume et s'en occupe parfaitement bien. Elle l'aime et peut s'en occuper sans votre argent. Elle a un travail en plus de ses études. Elle ne s'arrête jamais ! Elle ne vous réclame pas, mais je sais qu'elle rêve de vous montrer son fils et ce qu'elle construit. Elle rêve que vous la félicitiez, que vous l'aimiez comme elle est. Et puis son fils il a rien demandé. Il est né il y a une semaine et demi et on le déteste déjà ! Vous croyez pas qu'il y a mieux pour un bébé ? Généralement quand un enfant naît, on demande son poids, sa taille, son prénom et si il va bien, vous vous voulez sa mort ! Vous trouvez pas ça complètement stupide et absurde ? Pour vous informer, il s'appelle Éden. Marion a donné en second prénom Laurent. Il va plutôt bien, il fait même ses nuits. Si vous changez d'avis, samedi on fête la naissance du petit... J'espère encore que vous changerez d'avis.
Je dépose une photo d'Eden sur la table et pars en emmenant les jumelles et le petit.

Je reprends la voiture et rentre à l'appartement toujours énervée. Les jumelles ne comprennent pas trop... 
Je tente de ma calmer avant l'arrivée de Marion. Je mets Éden dans son lit et les jumelles dans leur chambre. Je prépare notre repas du soir.

Alors que tout le monde est en extase devant le petit, quelqu'un sonne à la porte. J'ouvre doucement la porte espérant que ce soit Laurent et Nathalie.

- Anaïs, c'est qui à la porte ?

- Viens !

Quelques instants plus tard, Marion est devant la porte avec moi.

- Je vais vous laisser...

- Non. Anaïs, reste s'il te plaît...

- Je crois qu'il serait mieux que vous ayez une conversation entre père et fille... Je m'occupe des invités.

Je pars rejoindre les invités. Par respect, ils ne me posent pas de questions, ce qui m'arrange.

Marion revient accompagnée de son père dans le salon. Je souris, fière d'avoir réussi à le faire changer d'avis. Marion lui présente Éden. Il est en larmes. Je souris devant cette image. Elle me rappelle quand maman a rencontré Lou et les jumelles. Elle me rappelle aussi que jamais mon père ne verra mes filles.

J'attends un moment durant lequel Marion quitte son père pour pouvoir lui parler.

- Laurent, merci de m'avoir écouté... Je suis heureuse que vous pardonniez à Marion...

- Merci à toi. Éden est magnifique !

Je lui souris simplement et nous repartons à la fête.

La fête s'est terminée en fin d'après midi. Maman m'a demandé de garder les enfants alors on passe la soirée en faisant camping. J'ai sorti le lit pour Sacha et les jumeaux, quant à moi, j'ai dormi avec Lou.