Chapitre 26

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Elle ne me posa pas de questions supplémentaires.

À chaque pause, j'en profitais pour aller voir les filles. La première fois, monsieur Jasmer y était encore. La seconde fois, les filles dormaient paisiblement, seules. Et la troisième fois, le proviseur était revenu. Il avait Gabrielle dans les bras. Et lui donnait le biberon. Je n'en croyais pas mes yeux. Je restai avec lui le temps de nourrir Lou puisqu'il avait déjà donner le biberon du Lucille.

À midi, je rentrai à la maison avec toutes les filles. Marion m'aida évidemment.
Fatiguée, je préférai rester avec les filles à la maison. J'en ai profité pour faire une sieste.

Le lendemain, Jean-Pierre a proposé de récupérer les enfants pour le week-end afin que je puisse réviser.
Hésitante, j'ai finalement accepté. Évidemment, j'ai préparé chaque détails des sacs de tout le monde.
Il a aussi posé deux jours pour la semaine à venir.

Samedi et dimanche passent à une vitesse folle. J'arrive à récupérer l'intégralité de mes cours, que je connais presque sur le bout de doigts.
Le lendemain, je pars tranquillement au lycée, les enfants sont chez Jean-Pierre. Il se débrouille bien ! Bon, il fait avouer qu'il est aidé de sa femme de ménage et également amie.

Dans la soirée, je reçois un message Skype de Alex:
" Salut ma reine. Réserve ton week-end du 7 et 8 février. Ne prépare rien. Bisous. Je t'aime"
Je lui revoie
" Pourquoi ?"
Il me répond presque instantanément "J'ai oublié se préciser: ne poses pas de questions."
Je souris en lisant le message. La curiosité me pique. Je ne préfère pas répondre. Je m'endors sur mes cours.

Dans la nuit, je réalise que le week-end du 7, c'est celui qui arrive.

La semaine passe à une folle allure. Entre les cours, les jumelles et Lou que j'emmène avec moi, le rangement de la maison - parce que bizarrement, je n'ai pas confiance en Alex avec sa surprise.

Le vendredi soir, je suis rentrée en compagnie de de la smala. Lou dans sa poussette et les jumelles dans la leur. J'ouvre la porte en m'attendant à voir quelque chose. Mais rien. Je rentre tout le petit monde dans la maison. Je douche les bébés en priorité. Puis laisse la place au plus grands. Pendant que j'habille Lou. Je reçois un message:
À 17h50: De Alex :love: à Ma chérie: "Je suis désolée. Je n'ai pas pu venir à temps. J'ai appelé Marion pour qu'elle vienne avec toi à ma place. J'avais prévu une soirée au cinéma pendant que papa va garder les enfants. Bizz mon amour"
Au bord des larmes, je ne réponds pas. Je fais comme si de rien était pour ne pas pleurer devant les filles.
Quelques minutes plus tard, quelqu'un sonne à la porte. J'en déduis que c'est Marion. Je descends, Lucille dans les bras, et ouvre la porte, j'avais raison. Avec elle se trouve Jean-Pierre. Il l'embrasse et rentre. Mahé et Sacha courent l'embrasser. Elsa étant dans la douche, ne peut pas. Il attend que ma soeur finisse sa douché pour e partir avec eux chez lui. Je le remercie puis pars avec Marion vers le cinéma. Je n'ai pas du tout envie d'y aller. Nous décidons donc de nous balader dans le centre commercial. Elle regarde souvent son portable.

- Tu attends un message de ton mec ? Dis je en rigolant.
- Ah t'es trop drôle !
Nous continuons de marcher à travers les allées du centre. Je repère des vêtements pour les enfants. Des tenues que je pourrais former. Oui saliver devant un vendeur de gaufre. Mais je décide de ne rien prendre.

Au bout d'une bonne demi-heure, nous décidons de rentrer. Elle m'accompagne pour aller chercher les petits.

Je toque à la porte. J'entends du bruit. J'imagine en souriant les bêtises que peuvent faire les enfants. La porte s'ouvre. Jean-Pierre m'ouvre le sourire au lèvres. La maison est soudainement calme. Il nous invite à rentrer pour boire un peu. J'accepte volontier.

Arrivée dans le salon. J'entends un énorme "Surprise !!". Il est accompagné de la vision d'une quinzaine de personnes. J'observe attentivement chaque personne. Je reconnais Alex, je ne peux m'empêcher de lui en vouloir ! Il y a également Céline et Émile, Juliette: une fille de ma classe, Kate, mes frères et soeurs, Clara son fils et son copain, Nolwenn et sa fille, Margot et son fils. J'aperçois également Annie, Gregory et Octave. Dans les bras d'Alex je reconnais une des jumelles après m'être rapprochée. Et dans ceux de Kate la deuxième. Lou est avec ma tante.
Une larme coule le long de ma joue. Je cours voir mon amoureux. En faisant attention de ne pas gêner ma fille, je l'enlasse dans mes bras. Et lui chuchote un "je te déteste" puis "merci" à peine audible. Je fais ensuite le tour de tous les invités que je remercie chacun leur tour.

- On commence par les cadeaux ? Intervint Jean-Pierre
- Attends papa, j'ai quelque chose à dire avant.
Je me tourne vers Alexander, curieuse. Il reprend:
- Anaïs. Il s'avance vers moi. J'ai pas été le meilleur amoureux. Loin de là. J'ai pas été le meilleur futur papa. Je ne l'ai pas été du tout d'ailleurs. Je ne suis pas le meilleur papa en ce moment. On le sait tous les deux: parents à dix sept ans, c'est pas le top. Mais je veux désormais vivre avec toi. Avec elles. Je veux les voir grandir. En à peine un mois, mes filles ont énormément évolué. Je ne veux plus rater un seul de ces moments. Je ne veux pas te laisser seule t'occuper de mes filles. Je veux participer à leur éducation. Et ce, dès maintenant. Veux-tu venir vivre avec moi a vécu Québec ?
Je demeure choquée de la question. Aucune réponse ne me vient. J'adore le Québec, mais je ne me vois pas y habiter. Encore moins maintenant. Ce serait quitter ma meilleure amie. Ma tante. Ma mère. Mes frères et soeurs. Mes études. Ma maison. Mes amis.

Je fais plusieurs signe de refus de la tête. Une larme coule. Puis je murmure un petit "Désolée." Et pars de la maison.

Je cours longtemps. Aussi longtemps que mon souffle me le permet. Je veux oublier. Mon portable ne cesse de sonner. Je reçois des appels de Céline, de Kate, d'Alex, de Jean-Pierre, de ma tante...

Je marche ensuite longuement. Je ne cherche pas à aller quelque part. J'arrive finalement à l'hôpital. Les visites sont normalement finies. Je rentre quand même. Les larmes sur les joues. Je demande à une infirmière de voir ma mère. Je la connais assez bien. Elle accepte exceptionnellement. J'arrive dans sa chambre. Elle sombre. J'embrasse ma mère. Ramène une chaise près de son lit et commence à lui raconter mes histoires. Plus tard, je m'endors.

Maman malgré moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant