Les cris résonnent dans la maison.
- Jeannette? Pourquoi les filles pleurent ?
Je n'ai aucune réponse. Je vais dans la salle à manger. Elsa est tranquillement assise à table en train de manger
- Zouzou? Où est Jeannette?
- Je sais pas. Elle a donné ça pour toi.
Ma soeur me tend un papier.
"J'ai du partir en urgence. Je ne reviendrais pas avant le 27 février. Je suis désolée, j'ai une urgence familiale. Madame Cook est prévenue. Bises à tout le monde."Je cours voir les jumelles. Qui pleurent toujours à chaudes larmes. Je prends Gabrielle dans mes bras.
- Sacha, tu peux venir m'aider s'il te plaît?
Il murmure quelques mots puis arrive
- Tu peux me prendre Lulu ? Quelques minutes, juste le temps que je calme Gabrielle.
- OK.
Il s'exécute. Je tente de calmer les filles en vain aucune ne se calme, j'ai pourtant tout tenté, le biberon, la tétine, la couche, les câlins... Elles hurlent de plus en plus fort. Je vois Sacha perdre sa patience.
- C'est pas grave repose la, je vais me débrouiller.
Il dépose ma fille dans son lit. Je fais de même avec Gabrielle. Puis pars. Sans un mot, espérant que les filles se taisent.Rien n'y fait. J'ai l'impression que jamais elles vont se taire. Je suis à bout de nerf. Je prépare à manger à la smala, puis court ensuite voir Lou qui a faim. Elle se met également à pleurer. Je fini de lui donner le biberon et l'enferme à son tour dans sa chambre. Je me laisse tomber ensuite sur mon lit. Les larmes aux yeux. J'ai juste envie de hurler, de faire cesser ces cris, de m'en aller pour échapper à ces responsabilités.
Voyant que les filles ne se calment pas. Je décide de les préparer à sortir. J'enfile les grosse doudounes au jumelles et les place dans les nacelles que je mets sur la poussette.
Je prends Lou avec moi dans le porte bébé. Et sors de la maison après avoir déposé un mot dans la salle à manger.
A vingt heures, la nuit est déjà tombée depuis longtemps. La rue est vide, seuls les cris des bébés résonnent. Je tremble, je crois que j'ai froid...Petit à petit, miraculeusement, Lou se tait suivie des jumelles. Il est vingt et une heure. Je décide de rentrer à la maison. Puis envoie un message à Alexander pour m'excuser de ne pas avoir pu l'appeler. Je m'endors presque instantanément.
Le lendemain, je me réveille à six heures passé. Je me prépare et m'occupe des grands comme d'habitude en attendant l'arrivée de la nounou.
Soudainement, je me rends compte qu'elle ne viendra pas.
En vitesse, je fais le sac de transport des bébés en vérifiant à deux fois s'il ne manque rien.
Je m'occupe à habiller tout le petit monde en vitesse et l'installer dans la poussette. J'envoie un message à Marion pour qu'elle vienne m'aider.Vers sept heures quarante, je pars accompagnée de ma meilleure amie et des jumeaux. Marion tient la poussette de Lou tandis que j'ai celle des jumelles. Et Elsa et Mahé se tiennent à mes côtés.
Nous les déposons au centre et repartons pour le lycée.- Regarde, je pousse la poussette, ça fait bien, me lance Marion, tu trouve pas que un gosse m'irai bien?
Je pouffe de rire
- Oh bah oui ! Surtout toi ma chérie ! Tu ne tiens pas la poussette droite.
- Ah merde !
Nous éclatâmes de rire. Jusqu'à l'arrivée au lycée. Les élèves nous regardaient comme des pestiférés. Ça fait sourire Marion, moi ça le rend mal à l'aise.Nous allons dans le bureau du principal.
- Bonjour monsieur.
- Bonjour Mademoiselle Armand, que me vaut cette visite ?
- Je... j'ai besoin de prendre mes filles avec moi aujourd'hui et ma soeur.
- Votre soeur mais elle a quel âge ?
- Cinq mois.
- Oh... Je comprends. Alors euh.. La salle des élèves est ouverte aujourd'hui donc on ne mettra pas les bébés là dedans.
Il regarde l'emploi du temps des salles de classe.
- Je peux te proposer d'aller dans la salle 210, personne n'y travaille aujourd'hui.
- Oui, ça va aller...
- Bien.
Il me tend les clés et je repars après un bref signe de tête en remerciements.Nous arrivons devant la salle de classe. C'est Marion qui s'occupe de l'ouvrir. Puis, nous y rentrons les trois filles. Je me place comme la dernière fois, je dépose une couverture sur le sol. Je mets les trois nacelles dessus et attribue chacune des affaires aux filles. Je reste un petit moment avec elles le temps que le la sonnerie retentisse. Je les embrasse. Mets le baby phone et pars.
Très vite. J'entends des pleurs. Je tente de me concentrer sur le cours pour éviter de m'inquiéter, mais les cris persistent.
Après de brèves excuses envers mon professeur, je me lève et pars vers la salle. Lorsque j'arrive, le principal est auprès de mes filles. Elles semblent calmées. Je souris le voyant gaga des bébés.
- Merci, dis-je calmement
- Ne t'inquiète pas. Habituellement, je ne serai pas venu. Mais je crois que tu es différente.
- C'est à dire ?
- Dans ma carrière de professeur et de proviseur, j'ai rencontré plusieurs élèves enceintes. On va dire que la moitié avait désiré l'enfant. L'autre moitié non, dans cette partie, il y a celles qui avortent ou celle qui le garde. Mais tu ne fais partie de aucune de ces catégories. Non toi, tu n'as pas su ta grossesse, tu n'as pas fait de choix. Et puis, je vois comment tu t'occupe de tes filles. Elles sentent bon le produit pour bébé et non le vomi, elles ont toujours les vêtements propres. Tout est bien cadré. J'ai appris que en quelques jours seulement tu avais réussi à faire leur chambre. Il paraît même qui tu as personnalisé pour les filles. Parce que elles sont jumelles mais pas identiques. J'ai aussi parlé de ton frère avec le principal de son collège, il paraît que malgré l'accident il a toujours eu ce qu'il lui faut. Et toi, tu viens au lycée pour travailler et non pour faire acte de présence. Et je sais pourquoi tu fais ça.
- Pourquoi ? intervins-je
Il se retourne vers les filles et me lance:
- Pour elles. Et pour les autres. Est ce que j'ai tort ?
Je fais non de la tête en guise de réponse.
- Voilà pourquoi je suis venu. Allez, va en cours. Je m'occupe d'elles.
- Vous... vous êtes sûr?
- Ne t'inquiète pas. Tu actes tellement tout bien rangé que je vais m'en sortir.
Je hoche la tête, embrasse comme à chaque fois mes filles et Lou. Et pars.Je retourne en cours la boule au ventre. J'ai remis par précaution, le baby phone et récupère le cours sur le cahier de mon amie. Inquiète, elle me demande:
- Comment tu as fais avec les filles ?
- Monsieur Jasmer, le principal.
- Et alors ?
- Il s'occupe d'elles, répondis-je simplement
- Ok.
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Maman malgré moi.
Teen FictionAnaïs, dix-sept ans. Un bel âge non ? Pas pour elle. En quelques mois elle perd son petit ami, beaucoup de ses amis et son père, décédé dans un accident de voiture laissant sa mère dans le coma. Elle doit donc s'occuper de ses frères et soeurs, don...