Chapitre 34.

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- Je sais pas. De tout. J'ai pas d'avenir et six gosses à ma charge. Je sais pas ce que je vais devenir. Tu m'héberges mais je fuis. J'ai besoin d'une pause. Tu sais, comme tous les adolescents, aller à des fêtes, pourquoi pas faire des conneries,...

- Ana, tu as toute la vie devant toi, ton bac avec mention en poche. A la rentrée les enfants sont à la crèche et les autres à l'école. Tu ne sera plus embêtée par la méthode de garde. Et tu as été acceptée dans ton université !
Pour ce que est des fêtes, ne t'inquiète pas, dans quelques mois on aura tout le temps d'en faire !
Elle m'adresse un clin d'oeil.
- Aller, je vais t'habiller Lou. Occupe toi des jumelles.

- Merci beaucoup.
Je lui tends ma soeur et pars dans la chambre. Les petites dorment encore. Je prends d'abord Gabrielle. Pour lui donner le biberon, je nous installe dans un chaise dans la cuisine. Clotilde est sur la canapé, Lou allongée sur le dos, en train de mettre une belle robe rose et blanche à ma fille.

Une fois le biberon fini, j'habille à mon tour ma fille sur le canapé. Clotilde a mis Lou dans la poussette et s'apprête à prendre Lucille. Elle s'occupe de la nourrir et de l'hailler. Nous mettons ensuite les jumelles dans la pousette. Même si elles prennent beaucoup de place, les poussettes me permettent de pouvoir les laisser les filles sans trop les surveiller pendant que je m'occupe des autres enfant et de moi.

Je réveille ensuite les jumeaux qui râlent. Je n'ai rien ramener pour le petit déjeuner. Je les habille et leur propose d'aller prendre un lait et des pains au chocolat dans un bar.

- Mais non, Anaïs, laisse les manger tranquillement ici. J'ai du chocolat en poudre pour eux avec un lait chaud, ça vous va les monstres ?

- Oui ! Chuchote Elsa pour ne pas réveiller son grand frère.

Clotilde s'exécute et leur prépare à chacun une tasse de lait et réchauffe un pain au chocolat.
Je réveille Sacha à son tour. Tandis que les petits finissent de manger, je pars m'habiller et me maquille légèrement pour effacer mes cernes. Je laisse ensuite la place à Clotilde. Je donne ensuite les habits aux enfants pour qu'il s'habillent.

Vers neuf heure vingt, tout le monde est fin prêt. Lucie et Antonio prennent leur petit déjeuner.

- Bon... Je vous remercie pour cette nuit... Je vais y aller...

- Non.. Attends. m'arrête Lucie.

- Quoi ?

- Je peux prendre les jumeaux pour l'activité de ce matin si tu veux. Ca te laissera un peut de répis...

- Et moi, intervient Antonio, Sacha est inscrit à la mienne, c'est du badminton, je peux le monter avec moi.

- Merci beaucoup... Il faut leur demander... Je me tourne vers les enfants. Alors ?

Tous en coeur, ils me font comprendre que je peux les laisser avec les animateur.

- Mais, Ana, tu ne veux pas venir avec moi à la zumba ?

- Non... Il faut que je parle avec Alex...

- D'accord... Mais avec deux poussettes, tu vas faire comment ?

- Je vais me débrouiller.

- Je garde Lou si tu veux. Elle n'a pas l'air très énervée... Je peux m'en occuper pendant la zumba...

J'hésite un instant puis accepte. Nous partons enemble. Elle avec Lou et moi avec les jumelles. Sur la route, nous restons silencieuses. Nous nous séparons quand elle arrive sur devant son local, moi, je continue ma route.

J'arrive finalement devant l'appartement. Je toque. Personne ne m'ouvre.

Je prends alors le clés et rentre. L'appart' est vide. J'ai un seul mot.
"Salut. Je te laisse l'appart un peu... Je suis chez mes parents... Je te laisse les jumelles pendant trois jours et après, je les récupère pour trois jours. Pour le retour, on verra.
A la prochaine."

Je viens de recevoir ce que j'ai semé. J'envoie un message à Clotilde un message pour qu'elle me ramène Lou quand elle aura fini.

Vers onze heures, je reçois enfin un message de Clotilde.
" Salut Anaïs, je viens de finir la zumba. Il me reste encore une séance... Le temps de tout ranger, je finirais vers midi et demi. Il se passe quoi ?"

" Alex est chez ses parents. Il veut partager la garde des jumelles. Et il me laisse l'appart' pour la fin des vacances."

Je ne reçois pas de réponse avant du cours de zumba. Puis soudain, un appel.

- Allo ?

- Oui, c'est Clotilde. J'arrive avec tous les enfants. Je peux manger avec vous ?

- Euh.. oui bien sûr. J'ai encore rien commencé.

- Merci. Bah... On arrive dans cinq minutes !

Je raccroche et commence à faire à manger. Les jumelles sont dans leurs lit. Elles ont déjà mangé.
Quelques minutes plus tard, la tribu arrive. Sacha est souriant comme jamais et semble se plaire. Tout comme les jumeaux, ils sont devenus des moulins à paroles.

Les pattes que j'avais commencé à préparer sont cuites. Il ne reste plus que à mettre la table. C'est Clotilde qui s'y colle contre mon avis.

Après avoir mangé, Sacha est de suite parti sur la plage pour jouer à Cap Armor. Clotilde a pris son temps, elle a demandé à Antonio pour arriver un peu plus tard.

- Sacha est heureux ici.

- C'est vrai. J'ai pensé à un truc.

- Quoi ?

- Tonio a proposé de vous laisser venir dans la colloc. Il a l'air vraiment proche de Sacha. Et puis les petites ne pleurent pas beaucoup...

- C'est dans les bons jours ça !

- C'est pas grave ! Et puis, si je veux m'habituer à ta colloc !

- Alex me laisse l'appart.

- Ecoute Ana. Je ne veux pas te laisser seule... Je préfère que tu viennes...

- Ne t'inquiète pas. Je vais bien !

- On dit tous ça. C'est soit je vient ici, soit, tu viens.

- Je vais me débrouiller.

- Anaïs...

- J'ai pas besoin d'une mère ! Merde !!

Je me suis soudain mise à pleurer. Clotilde m'a prise dans ses bras.

- Pourquoi ça tombe sur moi ? J'ai jamais voulu avoir des enfants moi... Enfin, pas maintenant... J'en peux plus...

- Ce soir tu viens à la colloc. Tu négocie pas.

Elle récupère une de mes larmes avec son doigt. J'hoche la tête.

- Bon aller, à ton avis, les filles vont se réveiller à quelle heure ?

- Je sais pas, vers seize heures au plus tard.

- Appelle moi quand tu as fini. Je viendrai chercher les enfants avec toi.

- Je ne vais pas sortir aujourd'hui.  Ça risque d'être trop difficile avec les trois petites...

- Je comprends... Alors je vais prendre les jumeaux au moins. Ça te va ?

- Oui... merci.

Elle s'en va avec les jumeaux une vingtaine de minutes plus tard. Je reste dans l'appartement à tourner en rond.

Maman malgré moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant