NB Love

Chapitre 21 - Léa

           Adossé contre ma porte, Mathieu me détaille, de haut en bas sans dire un mot. Sa façon de me regarder ne me dérange étrangement pas, au contraire, j'apprécie de voir que je ne le laisse pas indifférent. En temps normal, j'aurai été hyper mal à l'aise, je me saurais presque liquidé sur place, mais là, le fait que ce soit lui, ne me dérange pas du tout. Et puis, de toute façon, ce n'est pas comme si il avait sa chance avec moi. D'autant plus que le souvenirs qu'il m'ait laisser seule dans la voiture est toujours là. Et je compte bien lui faire payer.

— On doit parler Miller, alors sois tu te bouges le cul et tu t'habilles, soit on discute comme ça, mais je ne garantis pas que mon cerveau limité reste concentré très longtemps.

Mise à part ses nombreuses séances dans les bas sombre de la ville, je dois avouer que son physique m'attire plus que je ne veuille bien l'admettre, mais je dois rester concentrée pour les compétitions à venir, sans laisser place à la distraction, quel quels soit si je veux retrouver mon niveau. Et puis, la dernière fois qu'un garçon m'a vu dans une tenue aussi légère ne date pas d'hier. Les filles vont être hystérique quand je leur raconterai ça.

— Tu m'entends ?!

Il doit sûrement vouloir discuter de mon comportement de la dernière fois dans la voiture, et franchement je n'en ai pas la force. Et puis là, j'ai envie de me venger et de m'amuser, et pourquoi pas tester jusqu'où monsieur je me la pète peut aller. J'ai un physique assez athlétique, mais des formes assez imposantes, que je tiens surement de ma mère. Je vois bien qu'il n'est pas si insensible, la bosse qui tente de poindre le bout de son nez sous son jogging en témoigne suffisamment. Alors va-t-il résister, ou se laisser tenter par le charme d'une Miller ? Il est venu dans ma chambre, alors, il va devoir assumer ses actes.

Tu t'entends parler ? Tu parles comme lui, tu commences réellement à lui ressembler.

Je parle comme je le veux, tout ne tourne pas autour de lui !

Ces derniers temps ? Laisse-moi en douter.

— Et si je n'ai pas envie de m'habiller, tu vas faire quoi ? Je suis chez moi, dans ma chambre, tu n'as pas d'ordre à me donner Lewis. Et pitié arrête ton cinéma, même si tu étais le dernier mec sur terre et à poil, tu n'attirerais même pas une mouche, alors moi encore moins. Même un babouin me ferait plus d'effet que toi.

Un léger rictus prend forme sur son visage, puis d'un pas lent, il s'avance dans ma direction. Sans me lâcher du regard, il traverse la pièce jusqu'à moi, avant de s'arrêter juste à quelques mètres. Sa stature imposante surplombe mon mètre soixante-douze d'au moins une tête.

— Tu as fini ? On peut discuter maintenant ou tu as autre chose à dire ? Ou préfères-tu qu'on fasse autre chose, les deux me vont Miller, le choix te reviens.

Son souffle mentholait sur mon visage me donne des frissons. Je sais qu'on joue un jeu dangereux, mais c'est un jeu qui me plaît.

— Et plutôt mourir c'est en option ?

Face à ma réponse, son sourire s'élargit, mon audace semble l'amuser. À travers son regard, je sens qu'il voit clair dans mon jeu, et qu'il y prend goût autant que moi.

— Ne joue pas avec moi Miller. Tu sais aussi bien que moi que c'est toi qui finiras par perdre en premier.

— J'ai entendu dire que tu étais pitoyable en matière de baisers, alors ne t'en fais pas, je ne prendrai pas ce risque. Tu sais, j'ai une réputation à préserver.

— Tu insinues que tu embrasserais mieux que moi, Miller ?

— Je n'insinue rien, j'en suis certaine. Prendre des leçons n'est pas une honte, c'est même parfois bénéfique. Et crois-moi, tu en as des choses à apprendre.