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Chapitre 13 - Mathieu

Lecteurs, lectrices,

Je tiens d'abord à m'excuser pour l'absence de chapitres ces deux dernières semaines. J'avais à cœur de finaliser ces deux chapitres pour vous remercier et vous régaler en célébration des 8 k. Merci infiniment pour tout votre soutien au cours de ces trois derniers mois !

Je vous laisse avec le chapitre.
Bisous. XX
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     Je quitte les vestiaires puis me dirige vers la cafétéria pour le cocktail d'après-match organisé par la Fédération universitaire de basket-ball. Je ne vois pas l'utilité de célébrer une qualification en demi-finale, cela pourrait même nous porter malheur pour les prochains matchs. C'est sans intérêt. Les yeux rivés sur l'écran de mon téléphone, j'entends Evan un peu plus loin, au milieu d'une discussion avec Miller. Un frisson d'inquiétude me saisit inexplicablement. Je sais mieux que quiconque qu'Evan n'est pas une fréquentation recommandable. Bien qu'il soit un joueur exceptionnel sur le terrain et qu'il puisse parfois se montrer comme un ami fiable dans les moments difficiles, il est aussi celui qui m'a entraîné dans les abîmes les plus sombres de ma vie. Je ne connais pas le sujet de leur conversation, mais à en juger par le ton employé, elle ne semble pas enchantée de lui parler.

Je ressens ce besoin de l'aider à se sortir de cette situation, pour son bien-être, mais aussi pour moi et ma conscience. Elle doit déjà soupçonner que j'ai un lien avec Evan, que je travaille pour lui et son gang. Cependant, elle ignore la nature de mes activités, ainsi que la manière dont j'en suis arrivé là, et je ne veux pas l'impliquer. Les personnes que je fréquente dans ces lieux ne sont pas comme elle, dépourvues d'âme et de pitié, aucune pureté n'habite leurs êtres. Elle traverse une période de sa vie où elle cherche à se défouler, à s'accrocher à une branche pour ne pas se noyer dans cette douleur. Evan aime aborder ce genre de personne en leur faisant croire qu'en acceptant de le rejoindre, notre vie sera meilleure et que nous parviendrons à sortir de ces abysses. Mais en réalité, ce n'est que le début de notre cauchemar.

L'impliquer dans ces affaires serait mettre sa vie en péril, ce qui est impensable. Elle mérite mieux que de se retrouver impliquée dans des affaires douteuses de combats clandestins et de drogue. Maintenant qu'elle a enfin décidé de reprendre sa vie en main et sa carrière, je ne peux pas compromettre ses rêves avec mes démons du passé.

— Bouge de là, Evan. Lançais-je froidement par-dessus mon épaule, interrompant leur conversation sans même accorder un regard à Léa.

— Qu'est-ce qui te prend, Lewis ? Tu ne vois pas que tu nous déranges ? Nous étions en pleine conversation entre... amis. Tu n'as pas envie de partager ton gagne-pain avec ton pote de galère ?

Je sens le regard insistant de Léa sur moi, scrutant attentivement, perplexe. Elle doit se demander ce qui m'arrive, pourquoi je réagis de manière si brusque, et même moi, j'ai du mal à comprendre pourquoi je me montre si protecteur envers elle, pourquoi je m'efforce toujours de veiller à son bien-être. Depuis notre rencontre, quelque chose en moi a changé, comme si une force mystérieuse me poussait à en apprendre davantage sur elle. Peut-être suis-je encore plus dérangé que je ne le pensais.

— Boucle là, Buckley !

— Tout doux, je ne lui aurais même pas adressé la parole. Cette fille m'ignore depuis deux ans, je ne vais pas la suivre comme un toutou pour mendier son amitié. Russo m'a demandé de l'attendre près des toilettes, mais sois assuré, ce n'est pas pour ses beaux yeux que je suis là. Faire la charité, ce n'est vraiment pas mon genre, tu devrais le savoir.

— Ça y est ? Vous avez terminé de vous mesurer pour savoir qui a la plus grosse ? Vous polluez mon air et ma vue avec vos sales gueules. S'immisce Miller, en se relevant entre nous deux. Ce qui ne manque pas de me déclencher un sourire.